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[Interview] Arnaud Thuly (Alliance Magique)

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Arnaud Thuly - Equinox





 

 
Arnaud Thuly
 
On vous connait comme le fondateur de la boutique ésotérique en ligne (puis physique) de l’Alliance Magique, qui a dominé le marché français par ses produits et son rapport clientèle entre 2004 et 2011, avec un forum en parallèle qui existe toujours après transformations.
Actuellement, vous êtes éditeur dans la maison d’édition du même nom, qui publie des textes sur l’ésotérisme et de la magie. Vous êtes auteur de deux ouvrages qui traitent du cheminement personnel dans la pratique magique, et de la purification.
Vous tenez aussi un site (Portail Esotérique) où vous partagez vos points de vue sur les boutiques, les livres, et livrez vos réflexions ésotériques sur diverses pratiques, toujours ésotérique.


 





Partie perso et réflexions:

Comment vos pas vous ont mené à l’ésotérisme, la magie et à votre pratique ?

J’aurais tendance à penser que c’est mon intérêt profond pour les civilisations antiques qui, en premier lieu, m’a amené à m’intéresser de plus près à la mythologie et par voie de conséquence, aux traditions initiatiques et à la magie. Je vous parle de ça, je devais avoir 9 ou 10 ans. Bien-entendu, il s’agissait d’un intérêt purement intellectuel comme pour bien des enfants. Les contes et les mythes, les histoires des relations entre les hommes et les dieux a toujours été quelque chose de fascinant pour moi. La Grèce et l’Egypte antiques ont été mes premiers amours, mais c’est vers 12-13 ans, lorsque j’ai découvert les civilisations du moyen-orient, que j’ai commencé à nourrir plus qu’un simple intérêt pour la chose. J’ai passé quelques années à m’y intéresser mais sans pour autant que cela soit une passion (à cette époque, j’étais bien plus attiré par l’idée d’aller au bord de la plage pour poser mes cannes à pêche plutôt que d’explorer des livres d’histoire).
Et puis, l’adolescence est passée par là. A mon avis, ma venue dans l’ésotérisme a été à l’époque ma manière à moi de faire ma “petite crise d’ado”. Ma mère craignait tout cela (elle avait en tête les dangers des sectes et autres concepts souvent véhiculés par les médias) et de manière inconscience, l’intérêt que je portais de plus en plus pour l’ésotérisme devait me donner l’impression d’aller “contre les règles” familiales, ma manière de braver les interdits.
J’ai commencé à pratiquer vers 16 ans environ. Enfin, pratiquer... à faire joujou disons. Quand on regarde en arrière on ne peut qu’être amusé et un peu ému par ce que l’on a traversé. Des rencontres et beaucoup de remises en question sur ma pratique et celles généralement considérées dans ce milieu m’ont ensuite peu à peu amené là où j’en suis aujourd’hui.



Comment vous définiriez-vous par rapport à ce vaste domaine?

Hum, j’aime à penser que je suis à la fois un chercheur et un trouble-fête. Chercheur car c’est là ce que je préfère. Explorer de nouveaux horizons, laisser de côté les idées préconçues pour aller voir ce qui se cache réellement au-delà, découvrir des nouvelles choses, partir à la rencontre d’entités, ressentir des énergies qui m’étaient inconnues etc. La compréhension des mécanismes inhérents à la pratique magique est ce qui me plait le plus dans ma pratique. Et trouble-fête, parce que je n’aime pas me contenter des réponses toutes faites établies par d’autres et généralement considérées comme des vérités absolues et intouchables. Bien souvent, cela dérange.



Vous : il y a 10 ans et dans 10 ans ?

*rire* Moi il y a 10 ans? Je dirais que j’étais un petit con prétentieux (ce qui n’a pas beaucoup changé diront certains ^_^) qui croyait bêtement que les réponses à ses questions se trouvaient dans les livres, et que ce qui y était écrit n’avait aucune raison d’être erroné. Il y a un peu moins de 10 ans environ (8 ans et demi en vérité), j’ai mis de côté toutes mes certitudes pour tout réexplorer. Ce ne fut pas facile psychologiquement. Quand quelqu’un vous fait comprendre que vous n’êtes encore qu’un gosse empli de certitudes acquises dans des bouquins (et pas forcément des bons), ce n’est jamais simple de se remettre en question. J’ai sincèrement failli laisser tomber. Ca fait partie de ces grandes remises en question que l’on a dans la vie où on se demande “est ce que cela vaut vraiment le coup”. J’ai eu la chance de ne pas avoir de mal à reconnaître mes torts (mes ex pourraient vous le dire *rire*) pour essayer de me corriger et de m’améliorer, et d’être entouré de gens qui ont su me soutenir et m’accompagner dans cette démarche.

Moi dans 10 ans... Nous aurions eu cette conversation il y a 2 ans, je vous aurais certainement répondu “mort”, mais le destin en a voulu autrement. Forcément cela oblige à revoir pas mal de choses dans sa vie, et la maxime Carpe Diem prend tout son sens. Jouir de l’instant présent sans se soucier de ce qui arrivera demain. Aujourd’hui c’est ce que je fais. Je ne me projette donc pas trop dans l’avenir, j’essaye aujourd’hui de faire ce qui me semble “juste” et profitable pour d’autres.
Nous verrons ensuite où le destin nous portera. Je lui fais confiance.



Vous parlez assez librement de votre maladie, quelle place l’ésotérisme a-t-il eu par rapport à celle-ci?

Pourquoi ne pas en parler? Elle est constitutive de ce que je suis, de ma façon de penser. De ce point de vue je pense qu’elle fait partie de mon parcours et est aussi importante que toutes mes rencontres. J’ai eu la chance pendant des années que ma maladie ne soit pas trop envahissante. La mucoviscidose est une maladie qui dégénère peu à peu, mais en fonction de nombreux critères, on peut avoir une vie pratiquement normale. Pour autant, je crois en toute franchise que dans ce genre de maladie, on vit inconsciemment avec la mort pour conjoint depuis notre naissance, ce qui influe énormément sur nos actes et notre état d’esprit. J’ai toujours été du genre à ne pas trop me soucier des conséquences de la maladie, à me dire que “je mourrai jeune”, alors autant faire dans un temps restreint ce que d’autres auront peut-être 80 ans pour faire. Cela m’a amené à faire beaucoup de choses très jeune, et à les réaliser coûte que coûte. Quand j’ai rencontré Julia [ndlr Julia Boschiero], on parlait en riant de ma volonté de créer une boutique, de mettre des arbres à l’intérieur, de mettre de l’herbe, une rivière etc. Cela lui paraissait une jolie idée, digne des rêves que se font les gens en général. Bon. 6 mois plus tard la boutique était créée et ouvrait ses portes avec ses arbres, sa rivière et son herbe (synthétique). Voilà... (elle ne s’en est d’ailleurs toujours pas remise *rire*)
Il en a été de même en ésotérisme. J’ai pris des voies atypiques tout en sachant les risques que j’encourrais, mais quand on vit avec la mort sur son épaule comme quelque chose d’inévitable, on se dit que de toute façon, on n’échappera pas à son destin, alors...
Mais l’ésotérisme a aussi eu des conséquences sur ma santé de manière assez directe. Je crois sincèrement que pendant des années, mon travail de maîtrise des énergies et de recherche constante d’équilibre corps/esprit a contribué à ce que mon état ne se dégrade pas trop vite. Je me souviendrai toujours d’un médecin que j’étais allé voir à l’hôpital il y a plusieurs années de cela, accompagné d’un ami, et qui avait été “obligé” de spécifier que le malade, c’était moi et non mon ami (qui était pourtant en pleine forme). La maladie n’était pas très voyante. Mon mode de vie a nécessairement joué pendant plusieurs années.
A l’inverse, les choses se sont aussi accélérées par “la faute” de la pratique magique. Une mauvaise rencontre mal gérée avec une entité m’a précipitée une première fois à l’hôpital avec les poumons gorgés de sang, et les choses ont dégénéré beaucoup plus vite ensuite. Tout ça, c’est un engrenage. Quand il est lancé, plus rien ne l’arrête. Malgré mes efforts, lorsque la maladie a commencé à prendre le dessus, mon entraînement préalable a joué contre moi.
Dans la voie du Mage, j’ai insisté sur l’importance de l’équilibre entre le développement du corps et le développement énergétique, et la situation que j’ai pu vivre m’a fait encore d’avantage prendre conscience de l’importance de cet équilibre. Quelques mois avant d’être greffé, je ne pouvais plus faire de sport ni même marcher, mon corps se dégradait donc assez vite (j’ai perdu pas loin de 20 kg en quelques mois). Mais dans le même temps, mon travail énergétique réalisé jusqu’alors perdurait. Je ne pouvais plus pratiquer la méditation pour chercher à rééquilibrer un peu les choses en raison des médicaments très forts et de la difficulté à respirer dans les derniers temps, et cette énergie que j’avais tant cherché à développer pendant des années prenait peu à peu le pas sur mon corps, me brûlant véritablement de l’intérieur petit à petit en cherchant à s’extraire. Je l’ai vraiment vécu comme cela, et les médecins étaient assez désemparés quand juste après la greffe, les “nouveaux” médicaments et les diverses drogues ont exacerbé les choses. Les chambres n’étaient pas chauffées pour éviter la prolifération des maladies, on était en janvier, il neigeait à Marseille et il faisait 8°C dans la chambre en journée (alors la nuit...), et je dormais sans couverture, nu, et je mourrais de chaud, brûlant littéralement de l’intérieur sans pouvoir dormir tellement j’avais chaud, jusqu’à ce que l’épuisement et les drogues me fassent tomber dans un sommeil réparateur.

Au-delà de ce que j’ai pu vivre, la maladie a clairement été un facteur de compréhension de beaucoup d’éléments couramment négligés en ésotérisme et plus particulièrement en Occident. La recherche de l’équilibre en toute chose est une juste voie. Et plus que jamais, c’est aujourd’hui ce que j’essaye de vivre mais aussi de partager et d’enseigner.



Vous avez l’habitude de travailler vos énergies personnelles (méditation, chakras, corps subtils, nadis, méridiens ou autre), la greffe a-t-elle changé quelque chose par delà le profond changement de santé? (je pense que certains se poseront aussi la question de la mémoire du donneur par ailleurs, comme mentionné dans “De coeur inconnu” de Charlotte Valandrey)

Très sincèrement, oui. Je vis très bien ma greffe, contrairement à beaucoup de greffés d’après ce que j’ai appris. En ce qui me concerne, je me suis rapidement approprié mes nouveaux poumons et bien que tout ne soit pas parfait, ils sont maintenant “intégrés”. J’ai plus de soucis avec les anti-rejets qui eux sont extrêmement perturbateurs au niveau énergétique. Les dosages dans le sang font des pics dans la journée quand je les prends, et je sais que pendant les 4 heures qui suivent la prise de médicament (2 fois par jour), je ne peux plus faire quoi que ce soit qui implique une manipulation énergétique, une intense concentration etc.
Mais bon, c’est un moindre mal, et les doses diminuent d’année en année, cela s’améliorera donc avec le temps, et puis c’est un challenge intéressant.

Sinon, pour votre question de la “mémoire du donneur”, je n’y suis pas directement confronté, au sens où je n’ai pas de flashs particuliers de l’ancienne vie de mon donneur ni d’impressions de “déjà vu”. Pour autant, des petits comportements ou des traits de caractère ont changé chez moi, des manières de réagir que je n’avais pas avant et dont je ne pense pas qu’elles soient tributaires de mon parcours. Il est donc fort probable qu’elles soient héritées de mon donneur, dont je ne sais hélas rien (il existe une loi qui nous empêche de savoir d’où vient le don). Je n’ai pas lu l’ouvrage que vous mentionnez, donc je ne saurai vous dire précisément ce qu’il en est, mais voilà, en ce qui me concerne, je ne suis pas trop confronté pour l’instant à tout cela. Les choses évolueront peut-être dans l’avenir, lorsque les médicaments moins présents me permettront de pousser un peu plus loin certains travaux, mais pour le moment je suis assez tranquille.



Il y a-t-il des rencontres qui vous ont marquées dans votre cheminement ? Qu’elles soient fictives ou réelles, positives ou négatives ?

Enormément, de quoi écrire un livre entier rien que pour cela. Ma vie est une histoire de rencontres, des bonnes comme des mauvaises. Mais dans le fond, une mauvaise rencontre le reste-t-elle si on est capable d’en tirer les bonnes leçons?
Si je ne devais sélectionner que ceux qui ont contribué le plus directement et avec le plus d’influence à faire ce que je suis aujourd’hui (en restant dans un cadre ésotérique), je citerais:

Comme rencontre “livresque”, Piobb est l’un des auteurs que j’affectionne le plus. Parce qu’il m’a montré une autre facette de l’ésotérisme à une époque où je cherchais à comprendre, mais aussi parce qu’il reste une sorte de modèle à mes yeux pour ce qu’il a essayé d’apporter au monde ésotérique francophone au début du 20ème siècle.

Comme rencontre “astrale”, Hécate est de loin ma plus belle rencontre. Loin des clichés véhiculés par les traditions modernes, les clés qu’elle peut délivrer sont fabuleuses pour ceux qui, comme c’est mon cas, cherchent à voir par delà le voile. Hécate (ainsi que quelques autres) fait partie des rares entités pour lesquelles j’ai le plus profond respect.

Pour les “vivants” : Guergo et son compagnon Timy, qui furent mes premiers amis dans ce milieu lorsque j’ai débuté. Je citerais aussi Daniel, qui est celui qui m’a ouvert le plus de portes et fait rencontrer des gens qui aujourd’hui encore m’accompagnent dans mes travaux et mes recherches, sans rien attendre en retour, ce qui est chose rare. Et bien sûr Julia [ndlr Julia Boschiero], mon épouse, qui joue un rôle dans ma vie depuis 4 ans bientôt et qui contribue aussi beaucoup dans mon cheminement.



Pour vous, les rencontres physiques (le contact physique) sont-ils de même valeur/qualité que les rencontres internet dans une dimension de développement?

La majorité des rencontres qui ont jalonné mon parcours ont commencé par internet (ou n’existent encore que par ce biais, qui permet de converser avec des personnes habitant parfois à des milliers de kilomètres). Je n’irai pas jusqu’à dire qu’elles sont de même valeur. Elles sont différentes et chacune peut considérablement apporter si celui qui les réalise sait en tirer profit. Je croise très souvent des praticiens qui ont du mal avec les rencontres par internet, car ce contact virtuel ne leur impose pas de cadre défini, au contraire d’une rencontre physique qui peut se traduire par une pratique commune et régulière, ce qui tend à motiver chacun des participants. L’un des principaux soucis que l’on constate de nos jours chez la plupart des personnes ayant un intérêt pour l’ésotérisme, c’est l’isolement. Jamais nous n’avons été en contact avec autant de monde, et jamais nous n’avons pourtant été si seuls.



Vos affinités avec les spiritualités (celles qui influencent votre façon de penser ou auteurs)? La relation entre ésotérisme et religion pour vous-même?

Aucune en particulier, je ne suis pas “croyant” au sens classique du terme. Si je crois au Tout, je suis également pandéiste, ce qui a nécessairement des répercussions dans ma manière d’aborder la chose. Pour autant, je m’intéresse à la plupart des spiritualités, qu’elles se situent dans la renaissance des divers paganismes, dans les philosophies orientales, dans la survivance des traditions occultistes, dans la philosophie Chaote etc. Plusieurs personnes m’ont fait la réflexion que je me rapprochais par certains points de la chaos magick. Peut-être est-ce vrai. Il n’est en ce sens pas faux que plusieurs de mes travaux trouvent écho dans ceux d’autres praticiens qui sont eux-même chaotes. Pour autant, je ne ressens pas cet “appel” pour la chaos magick telle que je peux la voir en général. Peut-être est-ce là une simple question de vocable et d’une non-envie d’être “étiqueté”.

Ndlr: Le pandéisme, du grec ancien πὰν « tout » et du latin Deus (Dieu), est la combinaison du panthéisme et du déisme ; système philosophique suivant lequel on affirme l’identité substantielle de Dieu et du monde et on n’admet d’autre Dieu qu’une substance infinie dont tous les êtres sont des modes, mais d’un être suprême en dehors de toute révélation et de tout culte. La croyance que Dieu a créé l'univers, mais que Dieu est maintenant l'univers lui-même, et ne peut pas y participer activement. [wikipédia]



Du fait de votre exposition, vous avez fait souvent l’objet de critiques, comment le vivez-vous au quotidien?


Très bien *rire*. Sérieusement, cela me parait normal d’avoir des détracteurs, des personnes qui n’apprécient pas mon travail voire qui ne m’apprécient pas moi. Dans un sens, je trouve cela très sain. Avoir des détracteurs permet aussi de ne pas tomber dans le piège de l’égo, et de se remettre en permanence en question pour s’améliorer. Donc je le vis très bien.
Quand les critiques sont sincères, je les accepte bien volontiers et j’essaye d’en tirer profit pour avancer. Quand elles sont juste malveillantes, je les balaye. Je n’ai pas la prétention de dire que sur l’instant cela ne me fait rien, ce serait mentir, mais je tâche de m’y attarder le moins possible.
On passe à mon sens beaucoup trop de temps à se soucier de ce que les autres pensent de nous. La conséquence générale que l’on constate trop souvent (a fortiori sur internet) est la création d’un “personnage” pour se faire passer pour quelqu’un que l’on est pas. Cette manière de faire me déplaît au plus haut point, alors je préfère ne pas donner plus d’importance que cela aux critiques qui n’ont pas vocation à vraiment faire réfléchir et ne me soucier que de ce qui compte véritablement.



Certaines personnes vous mettent parfois sur un piédestal, oublient que vous êtes humain, par manque de compréhension de l’ésotérisme, recul ou autre. Comment le vivez-vous, l’acceptez-vous et le gérez-vous?

Là par contre c’est une toute autre histoire. Je suis un partisan farouche de la pensée personnelle, et il n’y a rien qui m’insupporte plus que de voir des gens qui intègrent la pensée d’autrui sans prendre la peine de la remettre en question. C’est certainement pour cela que j’insiste tant dans mes livres pour que chacun se fasse sa propre opinion et remette les propos qu’ils entendent ou lisent en question, à commencer par les miens.
Comme je l’ai dit au début, j’ai passé trop de temps dans les bouquins à croire ce qui pouvait y être dit sans les confronter par le filtre de la pratique, c’est pourquoi aujourd’hui c’est devenu un peu mon cheval de bataille que d’inviter mes lecteurs à tout remettre en question, et pourquoi je suis aussi “lourd” à le répéter en boucle dans mes écrits *rire* (j’ai lu des commentaires en ce sens sur votre forum ^_^ ).
Je suis un partisan du doute, et j’ai l’impression qu’avec le temps, ce discours finit par porter ses fruits.
Pour ce qui est des personnes qui me mettent sur un piédestal, fort heureusement, elles sont peu nombreuses à tomber dans ce piège illusoire de vouloir porter quelqu’un aux nues, et pour être sincère, je crois que je le vivrais assez mal si trop de personnes venaient à se comporter ainsi.



Ethique et ésotérisme ?

Un difficile équilibre, dont j’ai fait les frais il y a quelques années. Pendant près de 6 ans, nous n’avons travaillé que sur internet. Les choses étaient simples. J’essayais de choisir des produits de qualité, de bien faire notre travail et de donner autant d’information que possible sur les produits pour que chacun puisse choisir correctement. Mais le contact avec le public me manquait, nous avons donc ouvert un magasin avec l’envie de pouvoir échanger et partager avec des “vrais” gens.
Quelle ne fut pas ma déception en me rendant compte d’une triste réalité à laquelle nous avions été peu confrontés sur internet : la plupart des clients ne demandaient qu’à se faire arnaquer. C’est terrible à dire mais 80% des personnes qui entraient dans notre magasin étaient là pour qu’on leur vende du rêve, et pas pour une véritable quête spirituelle ou pour une véritable pratique ésotérique. Mettre des gens à la porte d’un magasin parce que vous avez passé une heure à leur expliquer que “non, un pendule n’est pas une lampe avec un bouton on/off, que ce n’est pas un instrument qui marche sur demande en claquant des doigts mais que cela demande de l’entraînement” et qu’on vous répond “ha nan mais moi je ne crois pas ce que vous me dites, ce que je veux c’est un pendule qui fasse oui/non tout de suite comme on m’a dit ailleurs, j’ai pas envie d’apprendre!” et de leur dire d’aller se faire arnaquer ailleurs... déjà cela énerve, mais à force cela finit surtout par démoraliser.
Combien de fois je peux voir sur internet ou ailleurs, des vendeurs proposer des produits qu’ils ne connaissent clairement pas, mais les proposer à un client en sachant pertinemment que ce client en sait encore moins qu’eux et les suivra aveuglément car en tant que vendeurs en boutiques ésotériques ils ont un statut de “connaisseur”. Quand on essaye de changer la donne en étant honnête et sincère, cela devient vite très fatiguant moralement, car la plupart des clients le prennent “mal”..
Dans les derniers temps, avant que la maladie ne me force à fermer la boutique, je n’avais même plus envie d’aller travailler, ce qui ne m’était jamais arrivé pendant les 6 années de travail sur internet.

Esotérisme et éthique sont hélas des mots qui ont du mal à aller ensemble. Dans mon exemple il est question de commerce, mais le problème est général. L’ésotérisme met en jeu tellement de facteurs : l’égo, l’argent, le pouvoir, le prestige, la spiritualité et j’en passe, qu’au final on assiste en permanence à des jeux de pouvoirs, qui font que l’ésotérisme moderne, loin d’amener l’être humain à se développer, finit au contraire bien souvent par l’enfoncer dans un monde illusoire qui n’a plus vocation qu’à l’extraire de ses problèmes de vie quotidienne par le rêve et pas à contribuer à son épanouissement spirituel.



Que pensez-vous de la place de l’ésotérisme dans la société ?

Je ne peux que déplorer la place restreinte qui lui est aujourd’hui accordée, avec cette image tantôt mystérieuse et élitiste, tantôt farfelue qui tend à lui coller à la peau. J’ai la profonde conviction que l’ésotérisme fait partie de ces disciplines qui peuvent amener l’homme à changer son regard sur le monde et à se donner une chance, si minime soit-elle, de subsister. Mais nous vivons dans un monde où le matérialisme est roi, et où la spiritualité est considérée comme un trouble mental par une bonne partie de la population.
A l’heure actuelle, le paysage semble assez terne, tant pour l’ésotérisme que pour notre société.



Votre point de vue sur la situation du net éso actuel?

Il y aurait beaucoup à dire. Le net éso actuel est, par bien des aspects, une reproduction du schéma qui perdure au niveau sociétal. Les comportements induits par notre société athée et matérialiste se retrouvent en permanence dans les interactions qui existent entre les divers acteurs du web 2.0. Il suffit de voir les demandes qui pullulent sur les forums et les réponses qui leurs sont apportés par des milliers de sites qui proposent de la voyance à tout va, ou des services de rituels 3 en 1 pour retour de l’être aimé+chance+argent en moins de 3 jours plus rapide qu’Amazon sinon la pizza est offerte !
Nous sommes clairement dans une époque matérialiste, et cela a des répercussions partout et sur pratiquement tous les sites et forums qui soit se laissent envahir par cette nouvelle génération, soit qui au contraire surfent sur cette vague.

Pour autant, le net éso propose aussi de belles perles, des sortes de résistants dignes d’une BD de Goscinny, qui continuent de proposer un contenu plus profond, plus travaillé, mais bien souvent aussi, moins accessible au grand public et donc souvent moins connu.

A mon sens, c’est un peu le souci de manière générale, l’équilibre entre l’accessibilité du savoir et la pertinence de l’information est souvent compliqué à obtenir, et plus difficile encore à faire perdurer. Rien ne dit que ces sites et forums dont je viens de parler, s’ils étaient plus connus et voyaient débarquer plus de monde, garderaient une qualité aussi probante. Il y a même fort à parier qu’il s’y passerait ce qui se passe sur la grosse majorité des forums “grands publics” : une déperdition des membres les plus qualifiés et un appauvrissement du savoir général.



Partie Pro & activités:

Comment est née l’alliance magique ? Au coin du feu ? Face à un ordinateur ? En faisant du jardinage ?

Cela remonte à loin, mais vous n’êtes pas loin de la vérité *rire*. L’Alliance Magique est née en Auvergne, dans un restaurant situé non loin du Mont Dore, près d’un bon feu pour se réchauffer, un soir de février 2004 je crois. Si l’idée me trottait en tête depuis un moment, c’est ce soir là que l’Alliance Magique est née véritablement, suite à une discussion avec Guergo et Timy que j’ai déjà cité. Je leur avais proposé de participer à mes côtés à la création d’une boutique ésotérique, pour former une sorte d’alliance magique entre nous. Bien que l’envie ait pu être là, leur vie et leur travail ne leur ont pas permis de donner suite à l’idée, mais le nom était né, et c’est dans mon coin que j’ai fondé l’entreprise deux mois plus tard, dans mon petit appartement d’étudiant à Aix-en-Provence, avec la volonté que cette boutique puisse servir à “réunir” les praticiens.



Quel déclencheur pour aller jusqu’à l’écriture et ainsi livrer votre âme, comme le montre votre ligne éditoriale et votre façon de concevoir l’écrit (Sénèque disait que "la parole reflète l'âme”) ?

Il y a eu plusieurs déclencheurs. Le premier : les cours que j’ai donné de temps en temps le soir au magasin. S’il est vrai que la journée je n’appréciais plus particulièrement mon travail, le soir cela changeait complètement. Je prenais un énorme plaisir à transmettre des informations, des connaissances, organiser des discussions autours de divers thèmes. C’était passionnant et cela m’a fait comprendre que l’aspect commercial ne me correspondait pas, à l’inverse de la transmission et du partage qui me faisaient vibrer.
Le second déclencheur, cela a bien évidemment été la maladie. Début 2011, la maladie dont je suis atteint (mucoviscidose) a commencé à faire des siennes, et après avoir compris que cela n’irait pas en s’améliorant, j’ai fais le choix de fermer définitivement la boutique (internet + magasin) afin de m’occuper de ma santé. J’ai passé pratiquement les ⅔ de l’année dans une chambre d’hôpital. Ne voyant pas beaucoup de perspectives d’avenir réjouissantes, j’ai entrepris d’écrire la Voie du Mage, que je voulais être un témoignage de mon propre parcours, pour donner des bases à ceux qui cherchent à avancer sainement. Avec le recul, je me rends compte que c’était une sorte de testament (cela se fait moins sentir dans la version actuelle, puisque j’ai fini de le (ré)écrire après greffe). Tout n’était pas complètement terminé lorsque mon état s’est dégradé au point de ne plus pouvoir rien faire du tout, mais la majorité des textes était écrite. J’avais demandé à Julia [Ndlr=sa femme] de terminer l’ouvrage s’il m’avait été impossible de le faire.
Le destin a voulu qu’il en soit autrement, et j’ai été greffé en début d’année 2012. J’ai repris l’écriture quelques mois plus tard (le temps de se remettre de tout ça ^_^) et j’ai terminé l’ouvrage.
Quand on passe près de la mort, on remet pas mal de choses en perspective, son travail, son cheminement, ses priorités. Comme je l’ai écrit dernièrement dans un article sur mon blog, je parle généralement assez peu de mon parcours éso, par choix, mais de temps en temps, il est bon de partager librement, sans trop se poser de question, juste avec l’espoir que cela puisse servir à d’autres. L’écriture d’ouvrages (et de certains articles de mon blog) me permet cette petite plage de liberté, fenêtre à moitié ouverte sur mon « univers » et sur mes pratiques. Je tâche donc d’y transmettre un peu de ce que la vie m’a offert, et de ce que mes rencontres et expériences ont pu m’apprendre. C’est aujourd’hui ce qui me rend heureux.



Auteur de deux livres [La voie du mage - Purification, principes et méthodes] en moins de deux ans, êtes vous un auteur prolifique, auteur frustré, ou auteur accompli ?

*Rire* C’est une bonne question. Je n’en sais trop rien. A vrai dire, j’ai encore un peu du mal à me considérer comme un “auteur”, ma verve et mon style étant loin d’être ce que j’aimerais qu’ils soient. J’essaye autant que possible de me faire plaisir, et de livrer avec sincérité ce que mon parcours m’a apporté comme réponses. Je suis parfois auteur prolifique car il m’arrive d’écrire pendant une journée complète, parfois auteur frustré devant mon incapacité à sortir une traître ligne pendant 15 jours, et le plus souvent auteur accompli, simplement heureux de pouvoir faire ce qu’il fait. Non allez, je suis un éternel insatisfait et perfectionniste donc partons sur le “auteur frustré” *rire*.



De prochains ouvrages de prévus ?

Beaucoup... A priori le prochain devrait porter sur les charges et les condensateurs fluidiques. Je dis à priori car n’ayant pas encore attaqué le prochain, je n’ai pas encore arrêté mon choix avec certitude.



Vous proposez aussi des stages liés à votre premier ouvrage (la voie du mage), comment vous préparez-vous à les vivre ? N’est ce pas paradoxal après un livre qui propose des méthodes de cheminement solitaire?

En fait je ne vais en proposer qu’un seul, et pour l’instant cela est bien suffisant sachant qu’à la base, je n’étais pas particulièrement pour la réalisation d’un tel évènement.
A vrai dire, non ce n’est pas paradoxal. Cela aurait pu l’être si j’avais décidé de faire un véritable stage, sous forme de cours (théoriques ou pratiques). Mais ce n’est absolument pas l’objectif de ce “stage”, qui est avant tout un accompagnement. On pourra dire que je joue sur les mots mais dans mon esprit, la distinction est très nette.
Chaque jour, je reçois des emails ou des messages sur facebook pour me demander un peu d’aide, me raconter un souci que la personne rencontre pour avancer, ou quelque chose qu’elle vit et qui n’est pas décrit dans le livre. Je prends la peine de répondre à toutes les questions que l’on m’envoie, mais dans bien des cas, il m’est impossible d’apporter une réponse concluante, simplement parce qu’il est très difficile de conseiller sans voir par soi-même ce que certains peuvent faire. L’objectif du stage est donc d’accompagner ceux qui cheminent en les aidant à dépasser les difficultés qu’ils peuvent rencontrer.
Cheminer seul n’est jamais aisé, j’en sais quelque chose. Le but du stage est de donner un coup de pouce, mais clairement, je ne serais pas là en tant que maître à penser. C’est quelque chose qui me tient à cœur.
Et puis je vois ça comme une merveilleuse occasion de rencontrer mes lecteurs, d’échanger avec eux, et de passer un excellent moment dans un cadre sublime, tout en étant là pour les aider autant que possible à dépasser les problèmes qu’ils peuvent rencontrer pour avancer au mieux dans leur propre démarche.



L’édition, un pari audacieux dans une branche où il y a souvent peu de ventes (pour l’ésotérisme), pourquoi ce choix ?

Il y a plusieurs raisons à cela. Lorsque j’ai fermé la boutique, je savais pertinemment que je n’aurais plus ni l’envie, ni la force de me consacrer de nouveau à la vente. Cela a été une belle expérience, très riche humainement parlant, mais cela devenait trop harassant mentalement comme je l’ai expliqué précédemment. A l’inverse, l’idée d’aider des auteurs de talent à voir leurs manuscrits publiés alors qu’ils n’auraient pas trouvé preneur dans une maison d’édition classique était quelque chose qui me paraissait très intéressante, et physiquement plus supportable.
Cétait également une belle opportunité de découvrir un autre métier. J’aime apprendre, j’aime découvrir et faire de nouvelles choses. J’essaye régulièrement de me mettre à quelque chose de nouveau (l’étude de langues anciennes, d’instruments de musiques, de nouvelles philosophies etc.), que ce soit en ésotérisme ou non. Par ailleurs, être éditeur me permet aussi d’avoir du temps libre pour m’occuper de moi et de mes projets à côté.
Et puis, ce n'est pas non plus tout à fait comme si je m'étais lancé dans un pari fou. Avoir eu la boutique Alliance Magique nous a apporté (à force de travail) beaucoup de visibilité sur le web, et nous a offert l'opportunité de rencontrer beaucoup de personnes dans le milieu, qui sont pour nombre d’entre eux devenus des vrais amis et qui nous offrent aujourd'hui l'opportunité d'avoir une excellente visibilité et diffusion pour nos ouvrages.
La plupart des petites maisons d'éditions ont en général énormément de mal à faire découvrir leurs titres à cause de leur manque de visibilité et sont noyées sous les titres des grosses maisons d'éditions qui sortent des centaines de nouveaux ouvrages chaque année. Nous avons la chance de ne pas être dans ce cas, et plusieurs de nos titres finissent en tête de gondole dans les grandes enseignes et dans de nombreuses librairies ésotériques. A mes yeux, c'est aussi la preuve qu'une partie du public est clairement en attente "d'autre chose" que ce qui lui est généralement proposé.
Même si nous n'en sommes qu'au début, de mon point de vue c'est déjà un pari réussi. Il ne reste désormais plus qu'à transformer l'essai ^_^



Auteur, administrateur, webmaster, éditeur, conférencier...Vous avez acquis l’ubiquité ou est-ce un pacte avec Chronos?

Si seulement *rire* (je suis toujours à la recherche de la formule pour avoir des journées de 48 heures). En fait, je suis simplement un bourreau de travail et quelqu’un qui se donne à fond dans tout ce qu’il fait. J’ai la chance de pouvoir vivre de ma passion, j’estime que c’est un vrai privilège dans le monde dans lequel nous vivons, et qu’en conséquence, il faut en profiter. Je fais ce que j’aime, donc je n’ai aucun souci pour m’y coller de 8 heures le matin jusqu’à minuit/ une heure du matin.



Et pour demain: de futurs projets ou rêves dans les cartons?

Plein, mais chut, c’est secret ^_^



Autres :

Si vous aviez un conseil à donner au lecteur de cette interview...

Croyez en vous-même, les réponses sont toutes à portée de main, il ne tient qu’à vous de les découvrir.



Une suggestion de prochaine interview (personne) ?

Des personnes que j’apprécie en tant qu’humains et qu’auteurs : Melmothia & Spartakus FreeMann, qui font partie de ceux qui à mon sens, jouent un des rôles majeur dans le (bon) web ésotérique francophone actuel.



Joker of Elda: Et sinon au petit déjeuner joker (batman) ou joker (jus d’orange)?

Un grand verre de jus d’orange frais pour moi (et quelques tartines pour accompagner) ^_^.



Merci à vous pour votre temps et votre participation !


 

Interview par Hagel, pour equi-nox.net, 17-18 mai 2013

 

 


Dragons & draconie

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Dragons & Draconie



Ah Harry Potter chevauchant son dragon, les playmobils dragons, ou encore les drapeaux du Pays de Galle au tournoi des 6 nations...
Le dragon est partout, il nourrit l’imaginaire, il nous suit depuis des milliers d’années.
Objet de fascination, il est l’une des créatures mythiques les plus complexes par toutes les facettes qu’il représente.
Mais plus que cela, il est aussi le dépositaire d’un monde complexe. Un monde intérieur et extérieur.
Et après tout, qu’est ce que les dragons et la draconie ? Un chemin ? Des questions spirituelles ? Une énergie ?
Que représente-t-il ?

Pour des raisons pratiques, la mythologie liée au dragon a été en (énorme) partie survolée dans ce dossier, et présentée de façon succinte pour comprendre l’approche ésotérique. La mythologie et les dragons seront abordés dans un autre pavé dossier


Origines :
Du latin draco, lui-même du grec ancien δράκων drákôn (sens 1er dragon), dérivé de δρακεῖν drakeîn provenant du verbe δέρκομαι dérkomai (« voir clair »).
wikitionary

Pour la minute culture G: dracène est la femelle du dragon, dans la mythologique antique.

Dérives et correspondances à d'autres animaux/créatures :
On peut noter plusieurs connexions du dragon avec d’autres êtres vivants:
serpent (en Corée, le serpent attend mille ans avant de devenir dragon et le serpent se nomme le « petit dragon » à l’oral en chinois), vouivre, basilic, gargouille, léviathan, naga, hydre, lindworm...

La meilleure illustration du lien étroit entre dragon et autres animaux se situe probablement dans l’islam :
Coran et Islam :
Coran 26 : 32
"Moïse jeta son bâton et ce fut un dragon."
Dans le Coran, le mot dragon en arabe est Thuban qui se traduit littéralement par tête de serpent. Et Thuban est aussi le nom d’une des étoiles de la constellation du dragon, et qui était l’étoile polaire durant l’apogée de la civilisation égyptienne antique, les temples étant souvent construit par rapport à cette étoile.


Spiritualités & symboles

Les plus anciennes traces connues remontent à 6000 ans environ, dans une tombe néolithique de Xishuipo, site archéologique de la province du Henan, en Chine : formée de coquillages, sa forme se détache nettement aux côtés du défunt. La découverte de cette tombe date des années 1980. Une autre représentation, vieille de 2500 ans, constituée de briques de couleur, fut découverte sur les murs de la porte d'Ishtar, une des monumentales portes de Babylone.

Au Proche Orient les dragons sont anciens et ils entrent dans la composition de toutes les cosmologies. Ils sont souvent maléfiques, associés aux forces obscures et aux dieux infernaux. Ainsi, Bël-Mardük se bat contre Tiamat qu’il dépèce et il constitue ainsi de son corps la voûte céleste. Le dragon est égalument l’un des animaux associés à l’infernal Nergal, dieu des massacres, de la peste et la mort. Le héros Gilgamesh et Enkidu se rendent au Liban dans la forêt pour tuer le seigneur des cèdres, le montre Humbaba que l’on imagine comme étant un dragon. Chez les Persans, le dragon est également assimilé au Mal, que combattent tous les héros de Shah Naman.

Toutefois, le milieu mésopotamien était favorable au développement d’une iconographie positive du dragon. Chez les Sumériens, le dragon est un des signes des diverses divintés. Dans un premier temps, il émergeait de leurs épaules, comme les langues de feu du soleil. Puis divinités et serpent-dragon se sont dissociés dans la période akkadienne et il accompagne désormais le dieu, sorte d’animal attribut. La plupart des dieux suméro-akkadiens ont de ce fait un dragon caractéristique qui les accompagne.
L’image du dragon était souvent un symbole de pluie, de fertilité, et considérée comme celle d’une divinité protectrice de la nature et servait de talisman contre les famines.

On trouve des monstres aux formes semblables, mais néanmoins différents, dans presque toutes les cultures antiques, et ces mythes se sont par la suite « contaminés » les uns les autres, pour s'approcher de la figure actuelle, désormais universelle.
[...]
Le dragon a aussi des fonctions magico-religieuses et cosmologiques, car comme le fils du ciel, les chamans Tungus portaient un vêtement orné d’étoiles, de la Lune et du Soleil et de dragons cosmiques. De même, la tribu Kök Türk rendait un culte au dragon Kök Luu, sorte de divinité chtonienne, à la fois dieu du Ciel et des eaux.

Images du ciel d'Orient au Moyen age, Par Anna Caiozzo

Dragon dans la bible:

"Tout compte fait, on s'aperçoit que le serpent et le dragon, au moins dans le nouveau Testament, en viennent à symboliser le mystère du mal qui transcende l'homme [symbole ponérologique au sens le plus strict]; il en va de même pour les sauterelles de l'apocalypse.

On ne peut pas en dire autant du monstre, de la bête solitaire; à une exception près peut être, son champs d'évocation se limite au mystère du mal anthropologique, celui qui contamine en profondeur la gestion humaine de l'histoire, à telle enseigne que la succession des empires et des systèmes politiques n'arrive jamais vraiment à régler le problème. Ceci dit, cependant, on ne saurait dissocier les deux niveaux de symbolisme: dans l'apocalypse, ils apparaissent intimement liés; en effet, c'est du dragon (Satan) que provient le pouvoir de la bête (Rome). La conclusion s'impose, en pareil contexte théologique du moins: tout pouvoir corrompu chez les humains, a pour mystérieuse origine des forces maléfiques antérieures et supérieures à eux.
[...]
Quelles statistiques? Dans quelles proportions la Bible utilise-t-elle les figures de monstres en sens symboliques, tous porteurs de la valence négative [symbole de chaos cosmique, de mal humain, de mal transcendant, selon les cas]
Pour l'ancien Testament pris isolément, la proportion se chiffre à 50%. Dans le nouveau Testament (apocalypse seulement), elle grimpe à 100%; et là le dragon devient symbole ponérologique au sens le plus strict [satanique]
[...] Exceptions bibliques: les hybrides célestes du livre d'Ezechiel (symbole de totalisation cosmique) et l'un des deux dragons du rêve de Marchodée (symbole de victoire du bien sur le mal).

Les Symboles dans la Bible: essai de théologie biblique enracinée, Volume 1, Par Marc Girard

Symbole de cette force ténébreuse que les chrétiens cherchent à dompter: c’est le combat de Saint Michel contre le dragon, la bête de l’apocalypse qu’il vainc au profit de la lumière et de dieu.

Selon les continents

Asie :

Lóng (龍trad. 龙simpl.) chinois
« Le redoutable dragon ne l'emporte pas sur le serpent lové dans l'herbe. » Proverbe chinois
Le dragon est l’animal emblème de la 2ème des 28 constellations zodiacales. Ce choix pourrait être lié à celui du printemps.
Il est l’un des quatre animaux:
Les quatre animaux (chinois : 四獸, pinyin : sì shòu), encore appelés quatre pouvoirs (四靈, sì líng) ou quatre figures (四象, sì xiàng), sont les symboles et les gardiens des quatre orients dans l’astrologie chinoise et le feng shui. Au Japon, on les connait sous le nom de "Shijin" (quatre dieux). Ce sont le dragon azur de l’Est (Bois), la tortue noire du Nord (Eau), le tigre blanc de l'ouest (Métal) et l’oiseau vermillon [phénix] du Sud (Feu). Vers la fin des Royaumes combattants, ils ont été intégrés dans le système des cinq éléments avec la licorne jaune du Centre (Terre). Par le biais de la systématique quinaire il devenait symbole du printemps qui se manifeste par le tonnerre et les pluies fertilisantes.
Il était en même temps un des quatres animaux primordiaux (tigre, phénix, tortue), ancêtre et souverain des animaux à écailles.
En raison de la double symbolique du Yang croissant et de la renaissance printanière, le dragon était à ce titre, l’animal dont les transformations étaient les plus nombreuses et les plus essentielles, le plus correspondant.
Naitre l’année du dragon est toujours un présage faste en Chine (au point que le gouvernement lance de grandes compagnes de découragement pour les parents, en raison d’un fort pic de naissance ces années là).
Le nombre de dragons du panthéon chinois est particulièrement important. Ils peuvent être messagers des dieux, guides des humains, gardiens des richesses de la terre, ou maîtres des éléments. Néanmoins certains types se détachent de par leur importance :
Tian-long (ou t’ien-lung, 天龍, littéralement « le dragon du ciel »), le dragon céleste. C'est le gardien des demeures divines et le protecteur des cieux. Il porte parfois les palais des dieux directement sur son dos, les maintenant en l'air. Il symbolise l'élévation vers un état supérieur.
Shen-long (ou shen-lung, 神龍, littéralement le « dragon spirituel »). Ce dragon ailé aux écailles d'azur fait tomber la pluie en marchant sur les nuages, et fertilise de ce fait la terre. Cependant le vent et la pluie dont il est responsable peuvent aussi être source de catastrophes, raison pour laquelle on les craignait tout autant qu'on les vénérait. C'était aussi le symbole impérial. Seul l'empereur était autorisé à arborer le dragon à cinq griffes, entre autres sur ses vêtements de cérémonie.
Di-long (ou ti-lung, 地龍), le dragon terrestre. Il est le maître des sources et des cours d’eau qu'il dirige à son gré. Il séjourne durant l'été dans le ciel et passe l'automne dans la mer.
Fu-zang long (ou fu-ts’ang-lung, 伏藏龍), le dragon gardien des trésors. C'est le protecteur des fabuleux trésors de pierres et de métaux précieux enfoui au sein de la terre, et interdits aux hommes.
Il existe d'autres dragons possédant une certaine renommée comme :
Huanglong (黃龍), dragon jaune ou cheval-dragon. C'est le messager divin qui émergea de la rivière Luo pour communiquer aux hommes, par l'intermédiaire de Fuxi, les huit trigrammes du système divinatoire connu sous le nom de Yi Jing.
Panlong (蟠龍). Ces dragons sont connus pour vivre dans les lacs de l'Est.
À la fin de sa vie, Huángdì, enfourcha un dragon pour se diriger vers l'Ouest avant d'être arrêté par l'un de ses ministres.
C'est grâce à un dragon que Yu le Grand put mettre au point les techniques d'irrigation et drainer les eaux surabondantes. Il monta vers le séjour céleste sur ce même dragon à sa mort.
Long wang (龍王) ou Roi Dragon.

Les dragons orientaux sont intimement liés au climat et à l'eau. Ils ont d'ailleurs tendance à vivre dans ou à proximité de grandes étendues d’eau : fleuves tumultueux, au fond des océans ou au cœur des gros nuages. Comme ses attributs, il était à la fois bénéfique et dangereux. La croyance dans les dragons est plus forte que celle dans les autres dieux, car le peuple les voit avec fréquence dans les nuages changeants. On dit en Chine que « quand les dragons entendent le tonnerre, ils se lèvent ; les nuages arrivent et, s’étant tous formés, les dragons montent et circulent ainsi dans le ciel »

http://fr.wikipedia.org/wiki/Dragon_oriental

les ryuu (竜) japonais
Nombre de sanctuaires et d'autels en l'honneur des dragons peuvent encore être vus dans plusieurs régions de l'Extrême-Orient. Ils sont habituellement situés près des côtes et des berges de rivières, révélant l'étroite association entre dragons orientaux et eau. L'île du temple d'Itsukushima, dans la mer intérieure du Japon est devenue une halte célèbre pour les pèlerins qui y méditent et prient les dragons.
Les sculptures de dragons peuvent aussi être utilisées pour décorer l'extérieur des temples bouddhistes et taoïstes de Chine, Corée, Viêt Nam ou Japon. Ils représentent les obstacles humains de la vie qui doivent être traversés avant d'atteindre l'illumination.
La danse du dragon doré (Kinryū-no-Mai) se tient chaque printemps au temple de Sensō-ji, à Asakusa. Le dragon est élevé du sol du Sensō-ji et parade dans le temple. Les gens jettent de l'argent à travers la grille et touchent le dragon censé porter chance. Le dragon est ensuite porté hors de l'enceinte du temple et effectue une danse devant la foule. Ce festival commémore la découverte en 628 du Kannon en or du temple, qui représente la déesse de la pitié, par deux frères qui pêchaient dans la rivière Sumida. La légende raconte que cette découverte fit voler les dragons dorés dans le ciel. La danse est réalisée en commémoration de cela et pour apporter bonne fortune et prospérité.

Note:
À la fois dans la mythologie chinoise et japonaise, les Rois-Dragons occupent une place importante. Généralement haut placés dans le panthéon, ils régissent le climat et sont donc l'intermédiaire entre l'homme et les dieux. Ils séjournent principalement au fond des mers.
Ils peuvent aussi être les gardiens de source, de puits, ou de fleuves.

Le rong, Vietnam:
Au Viêt Nam, le dragon (rồng ou long) est la figure sacrée la plus importante. Comme les autres dragons asiatiques il fut fortement influencé par le dragon chinois. Selon le mythe de la création en vigueur au Viêt Nam, tous les vietnamiens sont les descendants d'un dragon et d'une nymphe des montagnes.
Comme en Chine, le dragon apporte la pluie, essentielle pour l'agriculture. Il représente aussi l'empereur, la puissance de la nation et est le symbole du yang, principe de vie et de croissance.

La légende
Le petit-fils de la 5e génération de Shennong, Lạc Long Quân, dragon roi de la mer de Đông, épousa une fée, u Cơ, fille du roi Đế Lai. u Cơ pondit 100 œufs desquels éclorent 100 fils. Le premier né devint le roi du Lạc Việt, la première dynastie du Viêt Nam, se proclamant lui-même Empereur Hùng Vương Premier (qui fut ensuite suivi par Hùng Vương le second, Hùng Vương le troisième et ainsi de suite à travers 18 règnes). Cette histoire est à l'origine du proverbe vietnamien : « Con Rồng, cháu Tiên » (« Fils du dragon, petits fils de fée »).

Europe:

Nord de l'Europe:
Suite à un contention entre les dieux, où Loki a tué sous forme de loutre le fils de Hreimdar, celui-ci demande en dédommagement une grande quantité d'or. Mais cet or est maudit, et se retourne contre lui (anneau des Nibelungen)
Effectivement, Hreidmar fut tué peu de temps après par ses propres fils, Fafnir et Regin, qui prirent la fuite avec le trésor maudit.
Fafnir garda le trésor pour lui seul, et afin de mieux le protéger il se changea en dragon (symbole de l'avarice).
Quant à Regin il devient orfèvre à la maison royale du Danemark, le roi Hjalprek du Jutland. Là, Regin recueillit Sieglinde perdue dans cette contrée inconnue, juste avant qu'elle donne naissance à son fils Siegfried.
Il fit l'apprentissage du jeune Siegfried (ou Sigurd) et l'enjoignit à terrasser le dragon Fafnir, projetant de le tuer après pour s'approprier le trésor.
Siegfried trouva le dragon et le transperça par en-dessous, puis suivant les conseils de Regin, il fit rôtir le cœur du monstre ce qui lui donna une force prodigieuse et but quelque goutte de son sang ce qui lui permit d'apprendre le langage des oiseaux, qui était l'un des pouvoirs de Fafnir.
Les oiseaux se mirent donc à parler à Siegfried le prévenant que son père adoptif allait le tuer pour s'approprier le butin.
Donc quand Regin vint à la caverne pour savoir qui avait gagné, Siegfried le tua aussitôt gardant pour lui le trésor enchanté ce qui perpétua l'histoire maudite de l'anneau des Nibelungen.

http://mythologica.fr/nordique/fafnir.htm


On comprend ainsi le partage du dragon entre deux places:
celle de la force obscure, cachée, chaotique qui est combattue, et la force d’équilibre, d’ordre, intermédiaire entre la divinité et le monde physique.
Gardien des trésors, gardien des sources, symbole de fertilité, la dualité fait de lui un être complémentaire.


Esotérisme, médiumnité, magie:

Dragons : entité ou égrégore ?

On pourrait aussi ajouter: dieu ou entité?
Le dragon possède de multiples facettes. A la fois représentation des forces de la nature et de notre inconscient, il est aussi entité si l’on se réfère à ses représentations et sa conscience, ainsi que sa sagesse.
Après plusieurs millénaires de spiritualité, de pratique magique, chamanique sur les dragons, sur tous les continents du globe, sous des formes très diverses parfois, il est indéniable que même si l’entité peut être considérée comme existante, qu’elle soit de qualité divine ou pas, l’égrégore est forcément présent.
Le dragon est ainsi autant archétype, qu’être.

Mais il a un statut à part, de fait de sa place d'animal, même si cet animal peut être intelligent et supérieur à l'homme par ce qu'il incarne.
Et c'est peut être là où l'une des principales contradictions se pose entre l'Orient et l'Occident. L'Orient lui offrant la place d'un quasi dieu, et l'Occident le craignant comme une bête maléfique. Le rapport à l'animalité est aussi notre rapport au dragon.

En tout cas, il n'est pas possible de répondre à la question de l'entité ou de l'égrégore qui naquit en premier, mais il est certain que l'égrégore est lui bien présent.

Le chamanisme totémique

Totémique ?
« Le totémisme est d'abord la projection, hors de notre univers, et comme par un exorcisme, d'attitudes mentales incompatibles avec l'exigence de la discontinuité entre l'homme et la nature, que la pensée chrétienne tenait pour essentielle ». Lévi-Strauss (la pensée sauvage, 1962)
Philippe Descola, à l'inverse, présente le totémisme comme un des 4 modes universels d'identification ("ontologies") dont les hommes procèdent à l'égard des autres existants non humains, animaux ou végétaux.
Ce mode d'identification se fonde sur 2 critères : "l'intériorité" et la "physicalité" - rappelant la traditionnelle dualité de l'âme et du corps - chaque critère donnant lieu, soit à une fusion, soit à une discontinuité entre existants humains et non humains. Dans le totémisme, il y a fusion des intériorités et des physicalités, faisant que chez les Aborigènes, par exemple, c'est un ancêtre hybride humain/non humain - homme / kangourou - venu du "Temps des rêves", qui fournira comme descendants terrestres : un homme et un kangourou, ce dernier étant devenu du fait même son "alter ego". Les 3 autres ontologies sont l'animisme, le naturalisme et l'analogisme.

Le dragon est une façon d’intégrer des facteurs universels et personnels dans une approche de gestion des énergies. Ainsi, ce n’est pas tant l’existence en tant que véritable entité ou égrégore, du dragon qui importe, mais le fait qu’il est la représentation d’un pont entre nous et des forces qui nous dépassent.

Il représente la force intermédiaire pour le chaman:
le lien entre le céleste et le terrestre, la fertilité, tout comme aussi une force de protection (le sang du dragon Fafnir rendant invincible Sigurd, sauf à l'endroit où une feuille de tilleul s'était posée).
C'est la parfaite représentation psychopompe (notion transcendantale, l'animal portant le pratiquant vers d'autres niveaux de conscience, d'autres "espaces" et d'autres "non-lieux") du chaman qui touche aux forces de la nature et qui recquiert son aide.
On disait que le dragon de l'empereur jaune s'il ne volait pas, n'apportait pas la pluie, et que s'il volait faisait tomber la pluie. Ainsi, il est directement lié au contrôle des éléments naturels, dans une notion de conciliation des forces, de l'homme face à la puissance de la nature.
Sa multi-représentation, ainsi que ses perspectives liées aux éléments en fait un vrai couteau suisse ésotérique.

Astrologie:

Occidentale :
l'axe de la destinée: le dragon moteur de l’immortalité karmique

Dragon et astrologie:

 


L'astrologie occidentale utilise le dragon pour symboliser le karma, nous parlons alors d'astrologie karmique.

L'axe du dragon, ou noeuds lunaires d'un thème constituent l'axe qui nous renseigne sur l'évolution de l'âme.
Le noeud SUD ou Queue du dragon exprime les acquisitions de nos vies passées, retrace les choses déjà connues dont nous devrons nous servir pour évoluer vers le noeud opposé.
Le noeud NORD ou Tête du dragon est la direction vers laquelle nous devrions tendre, l'espoir que nous avons mis dans cette nouvelle expérience de vie.


exemple de thème natal

Ce sont des points fictifs, calculés, un schéma vaut parfois mieux qu'un long discours:



Le point de vue est géocentrique, celà fonctionne aussi en héliocentrique.
Il s'agit du croisement de la lune et du soleil, donc d'éclipses.

On associe ainsi des énergies expansives pour la tête du dragon, et des énergies combatives pour la queue.
« D’où vient que la teste du dragon est de mesme nature que les deux fortunes Jupiter et Vénus, et augmente la force des planètes avec lesquels elle se conjoinct ; tellement qu’avec les bons elle est bonne et fortunée, et avec les mauvais très pernicieuse. La queue du dragon au contraire est de la nature des infortunes Saturne et Mars, car elle préjudicie grandement et diminue la force des planettes avec lesquels elle se conjoinct, puisque avec les bons il est mauvais et avec les mauvais salutaire ». L’Usage des Ephémérides (Paris, 1624) d’Antoine de Villon


Mythologie hindou et astrologie occidentale

Les anciens textes Hindous racontent une légende : l’anti-dieu Rahu, fils de la lionne Simhika tenta de s’approprier le breuvage d’immortalité :
"Alors que les dieux se partageaient le nectar, un Danava (génie) normé Rahu, déguisé en dieu, voulut boire sa part. Le soleil et la Lune le décrouvrirent au moment où le nectar pénétrait dans son gosier. Ils en informèrent les dieux. Vishnu aussitôt trancha de son disque la tête du Danava qui fut projeté dans le ciel où elle émit des cris pitoyables, tandis que le corps roulait sur la terre qu’il fit trembler, avec ses montagnes, ses iles et ses forêts. Depuis ce jour il existe une querelle entre la tête de Rahu et ses dénonciateurs, le Soleil et la Lune. C’est pourquoi, il essaie éternellement de les dévorer." Bhagava Purana, 10, 8, 9.
Ainsi, à chaque fois qu’il se produit une éclipse, les 2 luminaires seraient temporairement avalés par le dragon. Rahu devint la Tête du Dragon, nœud ascendant de l’orbite lunaire et Ketu, sa Queue, le nœud descendant, qui sont en astrologie appelés les nœuds lunaires.
L’astrologie arabo-persane en repris aussi le thème via l’astrologie sassanide, et adopta l’existence d’une pseudo planète dont le nœud ascendant fut nommé la Tête, et le nœud descendant, la Queue ; considéré comme la 8ième planète, al-Jawzahar, le dragon des éclipses de Lune.

L’astrologie karmique occidentale a directement emprunté ses fondements à l’hindouisme pour ses notions de karma, c’est pourquoi on appelle ces nœuds tête et queue de dragon.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Ketu
Images du ciel d'Orient au moyen âge, Anna Caiozzo.



Le dragon représente l’être qui permet à l’homme de se transcender, de se dépasser, et ainsi aller au delà de sa destinée, de son karma, et atteindre cette immortalité espérée.


Alchimie et Tao:

Le dragon représente les forces qui s'affrontent en nous. Et les forces qui s’affrontent dans l’univers, toujours dans un jeu d’équilibre.
Entre chaos et ordre, il est le représentant de ces deux forces.
Le dragon est le symbole du mercure philosophal. Deux dragons qui se combattent désignent les deux matières du Grand Oeuvre: l’un est ailé, l’autre pas, pour signifier la fixité de l’une, la volatilité de l’autre. Lorsque le soufre, fixe, a changé en sa propre nature le mercure, les deux dragons font place à la porte du jardin des Hespérides, où l’on peut ceuillir sans crainte les pommes d’or (donc atteindre l’immortalité).

On peut aussi noter l’ambivalence Yin et Yang du dragon:
Yang comme signe du tonnerre et du printemps, de l’activité céleste
Yin comme souverain des régions aquatiques, comme principe alchimique, en tant que métamorphose

Dictionnaire des symboles, Jean Chevalier, Alain Gheerbrant

Taoïsme

Le yi king
Le dragon est aussi figuré par l'hexagramme K'ien (chen), principe du ciel et de la création, et dont les 6 traits sont six dragons attelés figurant les étapes de sa manifestation.

Le Dragon représente aussi le cycle de la végétation.
La première de ces manifestations est le « dragon invisible », à l'image de la semence enterrée, le pouvoir de la création non encore exprimée.
La deuxième est nommée « dragon des champs », à l'image du germe qui croît, mais n'est pas encore visible.
La troisième se nomme « dragon visible », et symbolise le germe apparaissant hors de terre.
La quatrième est le « dragon bondissant » : la plante croît et donne ses fruits.
La cinquième est dite « dragon volant », à l'image des graines et pollen qui essaiment.
La sixième enfin est le « dragon planant », c'est l'esprit qui ordonne le tout, le roi-dragon céleste

Note de Nurash:
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Deux traits yin recouvrant un trait yang, il s'agit du tonnerre. Une manière de dire que la souplesse peut receler une grande force ou ce trigramme peut également désigne la part de spiritualité, son étincelle dans la matière.


Le dragon, énergie et art martial:
La correspondance avec le dragon dans l’art martial renvoi à des techniques de mobilisations des énergies pour atteindre un état (autant physique, mental, qu’énergétique) qui induit des capacités d’actions liés à ce que représente le symbole utilisé.
Voir: état de conscience modifié.

Jerry Alan Johnson décrit le style du Dragon comme étant double : il peut être aérien comme le dragon volant dans le ciel ou aqueux, comme le dragon des profondeur.
"Chen représente le tonnerre. ll correspond à l'éclair et au mouvement. Dans le royaume des objets physiques, Chen devient le dragon. Le dragon à la capacité de condenser ses os (en les contractant vers l'intérieur par l'intention), de sauter, de voler et de se transformer de façon imprévisible. Le dragon est extrêmement souple, agile, et peut se transformer en deux types différents d'énergie martiale : le dragon d'eau (qui est solide et lourd), et le dragon du ciel (qui est léger et vaporeux). Les caractéristiques combattantes du dragon sont pousser, tirer, accrocher, séparer, envelopper, lâcher, lever et avancer.Le corps du dragon peut ruisseler et palpiter, les bras s'étireront et se condenseront pendant qu'il tourne et ondule. Il est empathique et arrogant dans son mouvement giratoire. Il a une attitude de supériorité.
[...]
Si les attaques du dragon sont pratiquées correctement, tout le ch’i va se rassembler autour du foie et le métabolisme sera en harmonie. Si la pratique est incorrecte, le foie sera en surchauffe, provoquant du stress, une pression sur l'organe et un surmenage du ch'i.

Le trigramme chen symbolise le tonnerre. Il montre un trait yang au-dessous de deux traits yin. Le trait yang représente quelque chose de dynamique et d'explosif essayant de se libérer de la terre comme un séisme ou, selon la culture chinoise, comme le tonnerre. Energétiquement, cela donne du corps la définition suivante : la partie basse est dure, la partie supérieure est douce, la partie inférieure est calme, mais la partie interne constamment en mouvement. C'est une indication de la méthode à utiliser pour rechercher la connexion avec vos os, ce qui permet de multiples changements avec une grande force."

Jerry Alan Johnson, essence des arts-martiaux internes tome 1 : Techniques ésotériques de combat et de guérison


Taoïsme et place du dragon:

Au sein des Quatre animaux, deux groupes existent :
Gérant l'énergie céleste (yang) et terrestre (yin), sont le dragon vert et le Tigre Blanc. Ces deux animaux forment le corps énergétique du prêtre Taoïste
Gérant de l'énergie du feu (yang) et de l'eau (yin) sont le phénix et la tortue/serpent (voir parfois le sombre général mystérieux). Ces deux animaux forment le corps spirituel du prêtre Taoïste.

Le tigre est puissant et direct, feu, il est très agressif et bondissant. Le dragon est, lui, souple et adaptatif, eau, il est ondoyant, profond et changeant, beaucoup de "plongée" au contraire dans ce style.

Le dragon vert est détenteur de chi Yang. On l'appelle parfois "brume verte"
Son attribut corporel est le foie, sa caractéristique est le Hun, la capacité d'imagination.
Le dragon vert est relatif au corps énergétique et à la capacité de créer des images là ou le tigre blanc sera en mesure d'amener les sensations. Il est donc dans le mental, plus que l’émotion.

Un exemple d'invocation taoiste :
 
Mengzhang le dragon vert
me protège sur la gauche
de ses lois larges et puissantes
Jianbing le Tigre blanc
commande les soldats célestes
et me protège sur la droite !

La lumière magique de Lingguang
Le phénix rouge est devant moi !
Zhiming le Mystérieux Sombre Général
Conserve la lumière derrière moi !
[...]




Les 7 dragons:

La pratique d’acupuncture:
Il existe des méthodes «d’ exorcismes» par acupuncture comme la technique des 7 Dragons qui est donnée dans le Nei jing su wen (Le classique de l’Empereur jaune). Si le patient a la sensation d’être possédé de l’intérieur, on utilisera la technique des 7 Dragons internes, ou bien les 7 Dragons externes si il sent quelque chose rôder autour de lui.

les 7 dragons internes:
1. “Master Point One"
2. ST-25 (Heavenly Pivot)
3. ST-25 (Heavenly Pivot)
4. ST-32 (Prostrate Hare)
5. ST-32 (Prostrate Hare)
6. ST-41 (Released Stream; Fire)
7. ST-41 (Released Stream; Fire)
Dispersion: de gauche à droite
Tonification: De droite à gauche
Le retrait de l'aiguille est dans l'ordre inverse de l'insertion.

Les 7 dragons externes:
1. DU-20 (100 meetings)
2. BL-11 (Great Shuttle)
3. BL-11 (Great Shuttle)
4. BL-23 (KI Co.)
5. BL-23 (KI Co.)
6. BL-61 (Servant's Aide)
7. BL-61 (Servant's Aide)
Dispersion: de gauche à droite
Tonification: De droite à gauche
Le retrait de l'aiguille est dans l'ordre inverse de l'insertion.

http://www.nyior.com/acupuncturenewyork-www/om/acupunture/styles/5e/5.1.%20gui%20or%20demons.htm

Cette usage a pour utilité de mobiliser le Chen, rétablir la circulation, et faire cesser que le serpent se morde la queue (ourobos) dans les énergies, permettre un mouvement interne vers l’externe qui évacue les énergies et rompt la circulation anarchique et le déséquilibre de l’élément eau. Tout en sollicitant les énergies de protection de la personne.

L’Acupuncture Traditionnelle Chinoise serait donc, dans certains cas, une forme d’exorcisme destiné à chasser de l’organisme des hôtes indésirables. Celà nous renvoie aux origines chamaniques de ces pratiques.
(attention à ne pas confondre avec des pratiques d’exorcismes taoïsmes plus approfondies dans les traditions asiatiques).
http://www.acupuncture-energetique.com/acupuncture_medecine_l_ame-page-14.html

L’énergie du dragon sert ainsi à transcender, libérer, délivrer et protéger.

Kundalini & énergies internes:

Le serpent intérieur: une énergie qui remonte du chakra racine vers le coronal, de façon spécifique, cette kundalini est souvent représenté comme le dragon qui tournoie le long de la colonne vertébrale.
On peut noter que la représentation de la circulation de la kundalini, son objectif et son action représente sur un plan personnel l’action des énergies universelles caractérisées et représentées par l’axe de la destinée: l’homme se transcende éternellement par le dragon qui élève et fait circuler les énergies du terrestre au céleste dans l’homme.
Sa force n’est pas que brut et pouvoir, elle a pour objectif la sagesse et le dépassement.

Magie draconique:

Rappelons que la magie: c’est la manipulation des énergies. La draconie, son contact avec elle, passe autant par le caractère médiumnique que par l’usage des énergies qu’il représente.
L’approche la plus ancestrale de l’usage de la draconie dans la magie, c’est le chamanisme. Pour être plus précise le chamanisme totémique (voir ci dessus)
Ainsi que ce soit pour le dégagement (les 7 dragons), la transcendance (les énergies liées au karma, ou individuel), la sagesse par la connaissance et tant que dépositaire des secrets qu’ils représentent (les trésors), ce sont des entités qui sont complémentaires à une pratique, ils sont un élément spirituel dans des approches déjà complexes et préétablies.
Il n’y a pas de système de magie draconique en soit, spécifique à ces entités.

Toutes les créations de magie draconique (Marc André Ricard, runes draconiques) sont des inventions récentes, qui ne font qu’utiliser les codes de l’hermétisme, de la golden dawn, sous l’enrobage draconique.
Elles ne sont pas représentatives des chamanismes (bouddhiste, taoïste...) qui utilisent ces forces, même si elles peuvent être une approche de compréhension de la représentation des éléments auxquels sont identifiés les dragons.

Médiumnité et draconie:

On rencontre régulièrement des témoignages de perceptions, voir de pratiques magiques avec les dragons et la draconie.
Beaucoup ayant peu de connaissance de ce que représente le dragon, et tombant dans le fantasme extrapolent, ou confondent réel, perception et imaginaire.
Loin d’Eragon, loin d’Harry Potter, aussi jolis soient ces récits, ce sont des êtres qui sont en majorités considérés supérieurs à l’homme, par la force, par la sagesse, par ce qu’ils représentent.

La perception de dragon est naturelle, que ce soit le contact avec l’égrégore, ou l’entité, selon le point de vue spirituel. Ils sont la représentation, l’archétype de forces spécifiques, et tout comme le médium peut croiser d’autres forces représentées par des entités (ange, démon, et autres).

L’un des principales préjugés ça reste de vouloir “posséder” un dragon. Ce à quoi je vous souhaite une bonne brûlure du postérieur (droit ou gauche, au choix).
Quand on comprend ce qu’ils sont, ce qu’ils représentent, vous comprenez que vous ne pouvez dompter le vent, ni posséder la foudre.

Qu’ils soient considérés comme force fondamentale, ou divinité, selon les spiritualités, ils doivent être approché avec respect, humilité, comme pour toute entité.
Ils peuvent vous apprendre, autant sur vous-même, que sur l’univers, par les valeurs qu’ils représentent. Mais ils sont loin de l’angélisme, et la simple compréhension de la mythologie qui les entourent vous permet d’en prendre conscience.

Entrer en contact avec eux? Travailler avec eux?
Tout est du domaine du possible dans la médiumnité, avec les énergies, les capacités adaptées.

C’est un chemin autant intérieur, qu’extérieur.
Car ils sont autant en nous, nous-même, qu’en dehors, la parfaite représentation du microsome et du macrosome.



En conclusion, on comprend que le dragon est multi-forme, mais que sa force est une: fondamentale, représentative des éléments au sens naturel, tant au sens ésotérique du terme. Il est le gardien de notre inconscient, et la clé de notre développement, tout autant qu'il est un vecteur de transcendance de nos énergies, de notre karma.
Il est la clé de la transformation par la sagesse et l’énergie.
La magie draconique, c'est ainsi utiliser des forces autant interne qu'externe, nous-même confrontés à notre sagesse, et celle de l'univers par ses arcanes.

 
Dossier par: Lya, Nurash, Elda, Hagel

[Interview]Ananta (Myst spiritisme)

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Ananta - Myst Spiritisme




 

 

[Ananta]
  On vous connait comme la fondatrice et administratrice de Myst Spiritisme, à la fois forum et site, sur lequel vous partagez vos expériences spirites et apportez votre aide bénévole depuis 2005.
Vous n’avez jamais proposé de services professionnels. Vous faites partie du paysage ésotérique spécialisé dans le domaine de la médiumnité, et de l’aide face aux hantise. Vous avez fondé et tenez l’un des plus vieux et plus gros forums sur ce sujet, pour le net francophone, ainsi qu’un site où vous partagez vos messages d’entités, vos méthodes pour s’en sortir, et vos points de vue sur la médiumnité, la voyance.
Vous vous êtes toujours opposée à la rémunération de votre activité, et ne soutenez aucun professionnel du domaine, votre indépendance faisant partie de vos spécificités.

 




Partie perso et réflexions :

Comment êtes-vous venue à l’ésotérisme ?

C’est un domaine qui m’a attiré à l’adolescence, progressivement. A cette époque, il était très difficile pour un adolescent (et un adulte) dans ma région... de se procurer des informations sur le sujet. Aucune personne pour me conseiller dans mon entourage... Et le web n’existait pas encore dans les années 80.  Le  tarot et les cartes à jouer en divination ont été mon premier pas dans l’occultisme... j’ai commencé à avoir mes premiers rêves prémonitoires à la même période.
En 1999, ma sensibilité médiumnique s’est ouverte. Par inexperience, j’ai hanté mon appartement en faisant de l’écriture automatique, pour “voir si j’étais vraiment médium” … Quelle bétise ! J’ai même failli être incorporée. Avec du recul, je sais que l’esprit n’était pas méchant, il devait simplement avoir besoin d’aide mais comment aider un esprit alors que nous n’avons aucune connaissance sur le sujet ? Cette mésaventure m’a complètement guéri des séances de spiritisme... Mais le point positif, c’est que c’est lors d’une nuit ou j’étais particulièrement paniquée de sentir cet esprit que j’ai ressenti mon protecteur pour la première fois.
J’ai eu d’autres expériences avec les esprits, et lu la plupart des bases sur l’ésotérisme grâce à de très bon sites disparus depuis.. c’était dans les années 2000.


Comment vous définiriez vous pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas ? En terme de pratique, de spiritualité ?

Difficile pour moi de répondre à cette question.  
Médium “a part” ! *rire*
Je ne fais pas de voyances, ne contacte pas les proches décédés... Bref rien concernant les idées toutes faites sur les médiums !
Concernant la médiumnité, je ne la provoque pas. Simplement je  transmets le message quand l’un de mes protecteur juge utile de conseiller une personne par mon intermédiaire.

Au niveau pratique en tant que tel, je ne fais pas grand chose en fait... Je fais parfois des rituels de protections, de purifications quand le besoin s’en fait sentir.  Par contre je me suis mise depuis quelques années au magnétisme et on me pousse dans cette voie. J’y vais au feeling, travaillant surtout par visualisation et la manipulation d’énergie. Quand à la spiritualité, je n’adhère à aucune idéologie, j’ai simplement mes propres croyances.

Vos propres croyances ont-elles des influences issus des religions?Par exemple, on retrouve la pratique de l’exorcisme (sous diverses approches) dans les trois grandes religions monothéistes, l’une d’entre elle influe-t-elle votre façon de penser le monde? ou le mix de diverses religions (si oui lesquels) composent votre perception de l’univers?

Je me suis beaucoup intéressée au religion, mais je ne me retrouve pas du tout dans les idées qu’elles prônent. Et puis la plupart des religions ont crée des guerres. Il y a toujours la recherche du pouvoir, de l’argent. Au niveau du spirituel en règle général, on ne retrouve pas grand chose qui puisse nous servir au niveau ésotérique (à part les prières qui peuvent être d’une grande aide si elle correspondent à notre foi personnelle). Certes, il reconnaissent l’existence de certaines entités (Anges, démons) mais leurs explications ne trouvent pas écho en moi. Les premières réponses, je les ai trouvées dans les livres des grands auteurs spirites. A partir de là, j’ai commencé à penser autrement, et j’ai été ensuite confortée dans mes propres croyances à partir d’expériences vécues et de messages reçus.


Il y a-t-il des rencontres (physique, fictive, nettique, auteurs...) qui ont marquées votre chemin, qui vous ont inspiré, qu’elles soient positives ou négatives ?

Allan Kardec, bien évidemment, qui m’a permis d’acquérir les bases, ainsi que les grands auteurs spirites, même si  depuis un certain temps,  je me suis aperçue  qu’il y a des “vides” dans certains ouvrages ou des choses “enjolivées” qui s’expliquent par la période  de rédaction des livres (présence insistante de l’église, qui aurait pu censurer les livres fin 1850).
Concernant ces “vides ésotériques”, on essaie d’apporter notre modeste pierre à l’édifice sur des explications concernant l’au delà, que nous recevons grace à mon guide et à celui de Dark Angel. Je précise que c’est bien souvent après un questionnement personnel sur ce sujet qu’on reçoit des informations, soit par écriture inspirée, soit par incorporation... Par exemple sur les élémentaux ou la création de l’âme ou de l’esprit.
Je déplore à ce sujet que la plupart des sites spirites restent campés sur les positions de ces grands auteurs, qui, pour certains, ne sont plus vraiment d’actualités sur certains sujets.. (là aussi je vais encore me faire mal voir...) rire.

Je pense aussi à un esprit qui m’a beaucoup aidé à une époque ou j’allais mal et qui vient encore me rendre visite de temps en temps.

Au niveau du net, j’ai tissé des liens avec de nombreuses personnes. Certaines sont devenues des amies et font même partie de ma famille désormais. D’autres ont partagé ma route un moment, puis nous nous sommes séparés. Ainsi va la vie...
Pour les rencontres négatives, il y en a eu mais pas tant que ça en fait. On finit vite par repérer ce genre de personnes dans nos relations.

Les auteurs, la place du dogme:  vous parlez de “vide” dans certains livres, mais doit-on accorder du crédit à l’écrit ésotérique selon vous?

Bien sûr, et j’encourage tout le monde à lire ces livres. C’est la première chose qu’on propose aux membres qui découvrent leur facultés et qui n’ont aucune connaissance dans ce domaine. Je dirai que ces livres sont de bonnes bases, et parfois même des références dans certains domaine. Mais au vue du recul que je peux avoir aujourd’hui, je peux dire qu’il y a des vides complets sur certains sujets.



Vous il y a dix ans et dans dix ans ?

Alors il y a 10 ans, pas grand chose au niveau éso... Beaucoup de questions et peu de réponses. J’avais vu une médium qui m’avait dit que j’avais une mission... le truc bateau qu’on sors aux personnes qui n’y connaissent pas grand chose. J’ai mis beaucoup de temps pour trouver ma voie. Je n’ai pas encore finis d’ailleurs d’étudier certaines choses. Il faut aussi que j’arrive à trouver du temps pour moi pour mieux connaitre certains aspects que je dois encore creuser...
Moi dans 10 ans. Difficile de se projeter. j’espère que j’aurai enfin levé les points de blocage dus à mes souffrances passées afin de grandir encore un peu...


Quels liens entre ésotérisme et religion pour vous-même ?

Religion, plus je creuse, plus je cherche à m’informer  et moins j’adhère...
Je dirai simplement, la religion, c’est l’opium du peuple, je ne veux pas mourir droguée.. (Karl Marx).
Je propose des prières toutes faites, uniquement en support. Je m’attire d’ailleurs souvent les foudres des croyants en proposant aux personnes athée de les modifier, changer des noms afin de les adapter à leur propres croyances... Disons aussi que j’utilise parfois les prières en cas d’urgence, mais je ne suis pas du tout pratiquante. Ce qui importe et permet d’agir, c’est la croyance personnelle et la foi intérieure, non celles qui seraient édictées par les religions.


La conception duale du monde des esprit marque vos écrits, entre affrontement (entités négatives) et aide (entités positives). Êtes-vous une guerrière de la médiumnité ?

Guerrière non. J’essaie de comprendre, d’analyser suivant les infos que j’ai en ma possession afin d’adapter ce que je dois dire à la personne demanderesse... J’ai eu affaire aux plus bas comme aux plus élevés et avec les avantages et inconvénients que cela implique.
Je dirai simplement qu’il faut une foi à tout épreuve, croire en soi, en ses capacité et là, on déplace des montagnes... Et c’est à la portée de tout le monde... mais il convient de toujours rester sur ses gardes et de garder humilité et recul.


Le dégagement (entité, hantise...), adversité ou miséricorde ?

Je dirai ça dépends des esprits. Si c’est du très très bas astral, là c’est vraiment pas top. j’en garde une cicatrice sous l’oeil droit d’ailleurs... Mais ça m’a permit (encore) de trouver de nouveaux supports comme la pierre d’alun par exemple ou la musique de réharmonisation des chakras après l’attaque … Bref, à chaque sale période, sa période de nouveautés sur le site... (rire)
Après il y a des esprits pas méchants, qui n’arrivent pas à se faire comprendre des vivants. Il suffit de prendre le temps de bien expliquer à la personne concernée et à l’esprit, la situation et ce qu’elle doit faire afin que chacun retrouve une “vie normale”.  Après c’est du cas par cas. C’est ni tout noir ni tout blanc mais en tant que médium, faut faire avec...


Ethique et ésotérisme pour vous ?

Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas ce qu’on te fasse.... On peut faire le meilleur comme le pire avec l’éso...
Il y a quelques années nous avons reçu un message explosif que nous n’avons jamais posté... très intéressant mais très dérangeant.. J’avais alors demandé au guide de Dark Angel, “Comment faire prendre conscience aux gens ? comment faire changer les mentalités ?“ Il m’a répondu alors “Es-tu sectaire ?” Là j’ai compris qu’on pouvait proposer mais que c’était aux gens de “disposer”... Je ne me subsituerai jamais au libre arbitre d’une personne. Je dirai simplement que j’essaie d’être juste...

Le guide prédomine dans votre façon de vivre votre médiumnité, avec Dark Angel, ainsi que véhiculer de nouvelles idées, aborder des sujets peu traités, comment vit-on et accueille-t-on ces propos?

Les messages ont débuté à notre 1ère conversation sur msn. Messages personnels au début, puis d’ordre général ensuite.
Recueillir ces messages peut être fait de façon diverses. Nous prenons très au sérieux ce rôle car c’est une demande que nous font ceux qui prennent le temps de venir à nous (et c’est, selon leur termes, particulièrement difficile pour eux de traverser les diverses couches de l’astral). Comme je le disais plus haut, nous n’invoquons absolument pas nos guides pour recevoir des réponses. Ce sont toujours soit des informations qu’ils jugent utilent de faire diffuser, soit des réponses que nous nous sommes personnellement posés sur des “vides” et auquel ils jugent utile de répondre.
La première fois ça fait un choc ;  j’ai été témoins de 2 manières de transmettre le message.
- écriture inspirée : le médium s’isole et note au stylo les informations données par le guide par télépathie. S’il a du mal à suivre; son guide peut alors lui demander une incorporation.
- par incorporation : le médium est “endormit”/en “transe douce” alors l’esprit qui incorpore peut commencer  à “s’éclaircir la voix” de diverses manières. (La voie du guide que j’ai entendue est toujours douce, je pense d’ailleurs que c’est toujours le même) de façon à ne pas me faire peur. Cela commence toujours par des chuchotements et  l’appel de mon prénom. C’est à ce moment là alors que je courre (au sens propre et figuré) chercher des feuilles et un stylo (et oui 4 ou 5 pages à noter, ça demande du stock..^^). Les saisies de textes dictés peuvent parfois prendre près de 2 heures.
Je précise aussi qu’une durée pareille dans un corps humain demande énormément d’énergie à l’esprit, qui fait parfois des “pauses” afin de se recharger dans l’astral.
Une fois que le message est terminé, il se réveille alors, et c’est à ce moment là que je l’aide à reprendre le dessus, en lui transmettant de l’énergie, lui donnant à boire et à manger.
Cela est également arrivé devant le pc : L’esprit du médium “quitte son corps” et l’esprit prends sa place. Il commence à taper directement sur le pc, (je précise d’ailleurs que l’esprit entends très bien les questions qu’on lui pose et réponds directement par l’intermédiaire du médium sur le clavier).
Cela est souvent aussi arrivé pendant son sommeil.
Ensuite, on redécouvre le message... on en parle ensembles et on le diffuse ensuite (si on ne juge pas le sujet trop sujet à polémique...). Mes études de sténodactylo aident beaucoups d’ailleurs ! Il faut parfois “suivre” ^^
Pour ma part, j’ai toujours reçu des messages par télépathie, je suis donc consciente des mots, des phrases, dictées mais je suis en état second. je n’en comprends pas toujours le sens ;  Je note et  tape directement sur le clavier. Et ensuite, je redécouvre le texte.
Quand au fait de vivre cela, je dirai que c’est une partie de notre vie que bien peu de personnes dans notre entourage connaissent de nous. Au début, on a envie d’en parler à tout le monde “ououahou c’est génial, j’ai parlé à un esprit supérieur” *rire*mais on apprends vite  à se taire. Toujours à cause du “regards des autres”... et de ne pas passer pour un huluberlu ou des prétentieux qui ont la science infuse.... De plus on doit toujours rester humble... Quand on n’en fait pas son métier, l’approche est différente.




Médiumnité et société : un mariage impossible, ou une évolution future possible ?

Les gens ne sont pas prêts... Je suis très sceptique sur l’ouverture des gens sur ce sujet dans les années à venir. L’intolérance en France est devenue un phénomène de société. Pour ma part je ne comprends plus les gens. Quand on voit qu’une personne est tabassée pour un simple “regard” ça se passe de commentaire... Alors la plupart des médiums, occultistes se cachent pour ne pas être mal vu, traités de “sataniste” ou de “sectaire”...  Je fais d’ailleurs partie de ces gens qui se cachent, et beaucoup dans mes relations le font également.. Et pourtant, on a tant à partager, à s’apporter mutuellement.
je vais tout de même rajouter que le web a permit un extraordinaire bonds en avant sur le sujet de l’ésotérisme..


Votre point de vue sur le net éso actuel ?

Plutot critique ! Il y a quelque temps de cela je cherchais un “bon” site ; j’ai demandé autour de moi et même constat... Il n’y en a plus ! Equinox sort du lot car un gros travail de diversification et de rédaction personnelle a été fait... Ce qui est extrêment rare aujourd’hui.  Après je ne connais pas non plus tous les sites éso, je sais qu’il en existent des bons, mais je ne suis pas encore tombée dessus, par manque de temps. Les plus anciens ont disparu, malheureusement, comme Heaven & Darkness, Occultisme TK, le chat noir de Mess..... Il en reste quelques uns, heureusement !
Aujourd’hui tout le monde peut ouvrir un site et un forum, seulement on retrouve toujours les mêmes sujets, les mêmes copier coller des mêmes articles... Je cherchais l’année dernière un article sur la lévitation ; j’ai trouvé 3 pages dans google qui reprenaient le même article ! La recherche, la rédaction et la créativité deviennent extrêmement rare sur le web. Dès qu’on innove, on se fait piller notre idée... Et la mauvaise foi est monnaie courante chez ces webmaster. C’est bien dommage...



Partie activités:

Comment est né Myst Spiritisme ? Par un soir de pleine lune ?

J’étais modérateur sur un forum qui a disparu, et ne trouvant pas sur le web ce que je voulais j’ai décidé de monter mon propre site et le forum peut après, en 2005. Les débuts n’avaient rien d’innovant d’ailleurs... Je reprenais les bases en ésotérisme avec les sujets habituels..  J’ai commencé peu après à avoir mes premiers messages d’esprit. En 2007 le site et le forum on complètement changé d’orientation : à cette période j’ai vu affluer des personnes avec des problèmes de hantise, et suite à une sale période en 2007 le site s’est vraiment étoffé sur le sujet de l’au delà, de la protection et de la purification. Ensuite, Dark Angel, m’a rejoint en tant qu’administrateur. De là, les messages explicatifs ont continué à enrichir le site.


Vous êtes très régulièrement sollicitée, pourtant vous n’avez jamais proposé de services professionnels, pourquoi ce choix ?

Je n’ai jamais voulu faire de profit sur ce sujet. On mets à disposition une aide, des conseils, et les gens ont toutes les informations nécessaire à disposition pour traiter directement leur problème (et à moindre coût). Des fichiers à télécharger ont été élaborés, ainsi que le questionnaire contre les hantises afin de cibler la source et de répondre au mieux au problème du membre. Et puis honnêtement, certaines personnes sont au plus bas quand elles arrivent sur le forum. Déprime, maladie, perte de vie sociale et parfois de travail. Je me sentirai mal de leur demander de l’argent pour une aide qui me prends 5 minutes en traitement...  


Comment faites vous pour conjuguer le bénévolat et la vie perso ?

Question d’organisation, entre la vie familliale, professionnelle et le web. Je rajouterai aussi que  les modérateurs et animateurs pallient très bien aux demandes des membres sur le forum.


Jamais eu l’envie de changer de format et d’écrire un livre par exemple ?

C’est en projet, faut juste qu’on trouve le temps pour s’y mettre...


Myst (forum) avait un premier hébergeur qui a crashé, vous contraignant à tout refaire, comment vit-on la perte d’un forum vieux de deux ans ? Et comment repart-on ?  

J’avais senti le vent tourner et j’avais déjà basculé la plupart des textes intéressants sur le forum actuel (forum à l’origine pour les mineurs, que j’ai repris en tant que forum officiel). Certains de ces textes ont été depuis modifiés, améliorés et repensés. Ce forum était jeune, adolescent, pas suffisamment mature... Je pense qu’il ne faut pas vivre sur un echec. Forumactif m’a permit d’avoir de nouvelles options, nettement plus pratiques que Aceboard. Et puis le forum a été repensé, des groupes ont été crées, la navigation a été simplifiée... ça m’a permit aussi de proposer un forum plus interactif. Enfin, je passe mon temps à modifier les articles, à rajouter des infos. Le site est en perpétuel “chantier”. J’essaie d’innover, de trouver de nouveaux sujets afin de me différencier des autres sites du web. J’ai beaucoup d’idées en tête, et attends le bon moment (et l’inspiration) pour diffuser les textes.


Que diriez-vous que Myst (site & forum) vous a apporté ?

Un échappatoire à une période de ma vie, la connaissance de personnes intéressantes, la possibilité de m’exprimer sans être jugée. Un enrichissement personnel, un gros travail de recherche, des expériences et un aperçu de la misère que peuvent vivre certaines personnes. Cela m’a rendu humble, plus tolérante.  Et je continue car je vois qu’il y a toujours de la demande, des gens qui ont besoin de conseils. Après j’ai eu des coups de déprime, comme -je pense- la plupart des webmaster. C’est un travail prenant, enrichissant, mais qui demande un investissement énorme. Parfois démoralisant quand on essaie de faire tout notre possible pour faire bien mais que l’égo humain reprend le dessus... Je pense qu’on a dû tous passer par des crises en tant que webmaster, ça nous apprends à être plus méfiant, ce qui n’est pas un mal en sois, car cela nous permet d’éviter de faire les mêmes erreurs.


Vous avez régulièrement à souffrir de plagiats, de reprises, de dérives de vos travaux, comment le vivez-vous ?

J’ai tout eu !  plagiat du plan du forum, des articles et même des groupes !  Je tolère les copiers coller sur d’autres sites si la source est indiquée.  Par contre si ce n’est pas le cas, là je montre les dents , j’ai fais fermer des sites et des forums. Vu le temps que je passe dessus, retrouver une personne qui s’approprie mes textes et les expériences que j’ai pu vivre ça énerve, surtout si elle propose des voyances payantes ! Mais je sais que les articles sont régulièrement plagiés, (et mal en plus...) le plagieur oublie des trucs super important et les conseils donnés peuvent parfois être pire que le problème en lui même...


Des projets pour l’avenir dans le domaine ésotérique ?

Oui, mais des recherches personnelles.


Autre :

Un conseil pour nos lecteurs ?

Apprenez à penser par vous même , et aiguisez votre esprit critique surtout dans l’éso, prenez du recul sur ce que vous pouvez lire ou sur ce qu’on peut vous raconter.....
Mais aussi, tout est possible, il suffit de le vouloir... Les réponses sont en vous...
Et surtout, éviter les escrocs ! ça aussi c’est pas ce qui manque !


Si vous aviez envie de voir quelqu’un à votre place, interviewé, qui ce serait ?

Morigane, qui a établit des articles et participé à ésowiki il y a quelques années...
(Le nouveau pseudo de Morigane est Ulfdis depuis quelques années)

Joker of Elda: E.T. ou Yeti ?

Les 2 !



Merci de votre participation!

Par Hagel, pour equi-nox.net, du 20 mai au 10 juin 2013

Purification: principes & méthodes, par Arnaud Thuly

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Bonjour,
 



Purification : Principes et Méthodes
Arnaud Thuly



Présentation de l'éditeur:
"Peu de phénomènes ésotériques sont aussi conseillés et nécessaires que la purification. Purifier des lieux, des objets ou des personnes fait partie de la vie quasi-quotidienne des praticiens de toutes les disciplines énergétiques. Mais si beaucoup d'ouvrages ou de sagesses traditionnelles reprennent le sujet, aucune étude du phénomène n'a jusqu'à aujourd'hui été publiée dans le but d'aider les praticiens à en comprendre les mécanismes sous-jacents et à en percer ainsi les nombreux mystères.
Fruit de longues recherches menées en France, en Angleterre et aux Etats-Unis, cet ouvrage unique vous plongera dans le monde des énergies et ses subtilités, contribuant à vous faire découvrir les principes et les fonctionnements qui régissent toutes les formes de purification.
Apprenez à observer et à comprendre en profondeur les fonctionnements des émanations subtiles qui nous entourent afin de choisir la méthode de purification la plus adaptée à votre besoin. Découvrez comment utiliser simplement et efficacement toute une panoplie de techniques qui vous permettront de préserver bien-être et équilibre énergétique tant pour vous-même que pour vos proches."

Fondateur en 2004 de l'Alliance Magique et passionné d'ésotérisme, voilà près de 12 ans qu'Arnaud Thuly pratique une magie épurée. Véritable pourfendeur d'idées reçues, il s'inscrit dans une démarche visant à comprendre, par la pratique et l'expérimentation, les tenants et les aboutissants des phénomènes 'magiques' et leurs implications sur notre monde. Il pose un regard lucide et sans concession sur ce monde trop souvent gangrené par l'approximation et la superstition.

Broché 15 x 21 - Illustrations N&B - 200 pages - prix: 11 euros 40
Arrow Alliance magique



Point de vue:
J'avoue qu'en terme de lecture (confort, pas contenu) j'ai préféré le style plus fluide du premier (clairement), et que je préfère le contenu de celui-ci en comparaison du premier.

Par contre, les notes de bas de page sur la première partie du livre m'ont littéralement fait tournées en bourrique. J'aurais souhaité des notes qui renvoient à une annexe, plutôt qu'autant de notes qui m'ont fait faire du ping pong entre le texte et les sources/détails.

Là, la grande densité d'informations m'a fait souvent poser le livre pour réfléchir, réenvisager, analyser et reprendre. Mais les schémas sont parfaitement introduits et permettent de suivre le fil de la pensée sans trop se perdre.
J'avais parfois la sensation que certains aspects étaient survolés (coté médiumnité surtout) et qui auraient mérités peut être un peu plus d'intérêt. Tandis que d'autres (nettement plus) étaient très bien abordés (surtout sur la notion de développement des énergies dans l'environnement, même si j'ai pas été forcément d'accord à 100% sur tout, mais sinon ça ne serait pas marrant).

Coté contenu, on sent la réflexion claire sur le sujet, la façon d'envisager les énergies est bien présenté et peut offrir une excellente approche à ceux qui n'ont pas encore réfléchit sur le sujet et le domaine (et je pense qu'ils sont nombreux). La pensée est claire, malgré parfois la complexité cachée par des termes,  phrases simples et schémas.

Clairement, ce livre apporte un travail de fond sur la notion de purification, trop souvent survolée et peu comprise, approfondie encore moins. Et il est à avoir dans toute bibliothèque pour réenvisager cette méthodologie ô combien fondamentale quelque soit la nature de votre cheminement ésotérique/spirituel.

L'aspect théorique est lui aussi équilibré par l'aspect pratique, avec des descriptifs de supports, parfois...surprenant.


Mes divergences de point de vue sont restées mineures, un vrai travail de fond, à lire donc.


Bien à vous, Hagel

 

Runabok par Ulfdis Haraldsdottir

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Bonjour,



Présentation de l'auteur:
Le rúnabók (livre des runes en ancien norrois) est une synthèse sur les runes, leur histoire, leur symbolique et leur signification divinatoire.

Il décrit aussi plusieurs méthodes de tirage et de fabrication d'un jeu de runes.

Ce livre se veut avant tout une introduction aux runes pour les débutants, ou une synthèse de poche pour tout runiste ayant besoin d'un pense-bête.

Disponible sur lulu.com
Copyright Úlfdís Haraldsdóttir (Licence Creative Commons : Attribution 2.0)
Édition Première édition
Publié 2 juin 2013 Langue Français
Pages 112
Prix 7,80 euros
Reliure Dos carré collé à couverture souple
Impression intérieure Noir & blanc
Poids 0,22 kg Dimensions (centimètres) 14,81 (larg
eur) x 20,98 (hauteur)

Tout est dit dans la présentation: une présentation générale et rapide des runes, presque un bloc de fiche de rappel de la symbolique de celles-ci et des analogies liées aux runes.
Ce n'est pas un manuel de magie, ni un manuel de voyance, c'est un abcédaire de l'elder futhark, après une présentation historique de ce que sont les alphabets runiques.
Simple, clair, net, une base.

Ce runabok est issu du grimoire des runes qu'Ulfdis avait mis à disposition gratuitement, elle l'a réécrit et remanié pour son auto-publication.

A avoir dans sa bibliothèque pour débuter, ou en complément de voyage sur les runes.

Bien à vous, Hagel

[Interview] Ulfdis Haraldsdóttir (Morigane) Félag Asatru Francophone

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Úlfdís Haraldsdóttir (Morigane) - Equinox
(juillet 2013)
 
 
[Úlfdís Haraldsdóttir]
  Vous avez participé à la fondation d’Esowiki en 2007, administré le forum de l’Aube de la Septième Lune (fermé en 2011) ainsi que son site (qui existe toujours) aux tendances sorcellerie, chaos magick, chamanisme, et ásatrú.
Vous êtes aujourd’hui connue pour votre engagement dans l’univers des runes et de l’ásatrú. Une approche éloignée des dérives extrêmistes qui frappent ce mouvement religieux, et très libre, contrairement là aussi aux structures existantes en France.
Vous avez écrit le grimoire des runes (et d’autres grimoires dont celui des plantes et de la sorcellerie) en étant connue sous le pseudo de Morigane avant de changer pour Úlfdís.
On vous connait une passion pour l’histoire viking de la période du IX au X siècle, que vous manifestez à travers la reconstitution historique.  
Vous avez réécrit votre grimoire des runes en format papier cette année (2013) publié sous le nom de Rúnabók
 

  • L’Aube de la Septième Lune (ASL)
  • Le Félag Asatru Francophone
  • Ulfelagar (troupe de reconstitution viking)



Les clés de l’interview sur le forum:
Arrow dossier: asatru et magie runique
Arrow présentation du Runabok


Partie perso et réflexions:

Comment vos pas vous ont mené à la spiritualité, l’ésotérisme, la magie?
Cela a commencé dans l’enfance par des rêves prémonitoires qui m’ont beaucoup marquées, parfois assez négativement, jusqu’à provoquer un blocage qui a duré plusieurs années. Puis, plus tard dans un magazine féminin je suis tombé sur un jeu de cartes divinatoires qui était offert avec, et je me suis lancée dans l’utilisation de cet oracle. C’était une manière pour moi de renouer avec ce don que j’avais bloqué. Avec la démocratisation d’internet j’ai commencé à chercher des informations sur la divination, les rêves prémonitoires, et de fil en aiguille je suis tombée sur des sites et forums ésotériques, beaucoup axés sur la Wicca, et c’est comme cela que ca a commencé.

Comment vous définiriez-vous par rapport à ce vaste domaine?
Je suis désormais purement une ásatruar mais j’ai gardé de mon éclectisme passé une façon très personnelle et très libre d’étudier les textes et surtout de faire constamment des comparaisons avec d’autres panthéons ou croyances, voire même avec la science pour voir les ponts qui peuvent exister entre différentes mythologies et les connaissances scientifiques que nous avons à l’heure actuelle.

Pourquoi passe-t-on de l’éclectisme à une voie unique (l’asatru)?
Je suis passée de l’éclectisme à une voie unique parce qu’après plusieurs années à étudier différentes voies j’ai enfin trouvé la voie qui me fait vibrer intérieurement et avec laquelle je me sens en résonnance. Il se trouve que cette voie est liée à des croyances déjà existantes et j’ai donc recentré ma spiritualité sur cette voie sans perdre de vue pour autant les autres que j’avais déjà étudiées mais que je ne fais plus que survoler à la recherche de points communs ou d’informations pouvant compléter les textes ásatrú.

Vous : il y a 10 ans et dans 10 ans ?
Moi il y a 10 ans j’étais une chaote mixant sorcellerie classique, mythologie celte et nordique, avec la gnose. Bref un sacré mélange.
Moi dans 10 ans je pense que je serai toujours sur la voie de l’Ásatrú, et j’espère d’ici là avoir pu avancer un maximum sur ma voie et continuer à partager ce que j’aurais découvert avec les autres.

Il y a-t-il des rencontres qui vous ont marquées dans votre cheminement ? Qu’elles soient fictives ou réelles, positives ou négatives ?
Oui bien sûr, la rencontre avec celui qui est maintenant mon ex mari m’a marquée positivement et permis d’explorer certaines religions auxquelles je n’accordais pas d’intérêt auparavant, ce qui me donne aujourd’hui un plus grand panel de croyances qui m’ont apporté leur propre lot de sagesse et de connaissance, et qui m’offrent un éventail de comparaisons plus grand avec l’ásatrú.
Et surtout la double rencontre qui a eu lieu lors d’un blót de Yule.
Qui m’a amenée à rencontrer celle qui dirige l’une des structures Ásatrú en France, qui a été très négative à posteriori, mais qui au final m’a permis aussi d’avancer sur ma voie grâce aux difficultés qu’elle m’a créées et que j’ai dû affronter.
Et surtout la rencontre avec celui qui a le plus compté dans ma vie même si cela n’a pas été réciproque. Et grâce/à cause de qui j’ai dû accomplir en deux ans des pas de géant dans mon évolution personnelle.

Ethique et ésotérisme & religion ?
Pour moi l’éthique est indispensable en matière de religion et d’ésotérisme, ou de spiritualité au sens large, car sans cela on voit alors les pires dérives, de l’intégrisme, aux sectes sans parler des dérives politiques. Sans éthique, on peut faire de la religion ou de l’ésotérisme des moyens de manipulation extrêmement efficaces et dangereux.

Votre point de vue sur la situation du net éso actuel ?
J’ai l’impression que les gens et les lieux de discussion se sont beaucoup dispersés par rapport à il y a 10 ans, où quelques gros sites et forums dominaient le paysage. Il semble y avoir de plus en plus de sites, de blogs et de forums sur des sujets plus variés aussi, offrant ainsi plus de choix à ceux qui débutent pour trouver la voie qui leur convient.
Mais cela a aussi un revers, et il me semble que cela a provoqué la désaffection ou le ralentissement de beaucoup de forums (en plus de la prédominance de plus en plus gande des réseaux sociaux vers lesquels les discussions se sont déportées).
Le seul regret que j’ai, est que je constate que cette diversification s’est peu accompagnée d’un renouvellement de contenu. Je retrouve souvent les mêmes textes d’un site à l’autre (y compris les miens) et il semble y avoir une culture du “je copie colle ce qui semble intéressant mais je ne cherche pas plus avant et je ne crée pas ma propre synthèse de tout ce que je lis”, ce qui me semble assez incompatible avec une recherche spirituelle authentique.

Comment définiriez vous une recherche spirituelle authentique, selon votre point de vue? Voir par extension, comment vit-on la voie des Dieux du Nord?
Pour moi une recherche spirituelle authentique se doit d’abord d’être une remise en question permanente aussi bien de soi-même, de ses croyances, de ses idées, que de ce qu’on entend ou lit. C’est être capable d’affronter ses ombres, ses démons intérieurs, les plus profonds, les plus terrifiants, avec honnêteté et courage. Beaucoup reculent devant ce qu’ils voient devant le miroir et préfèrent se mentir à eux même encore plus qu’aux autres pour ne pas avoir à faire face à ce qu’ils voient dans la glace. Or sans ce travail sur soi même il ne peut à mon sens y avoir de véritable évolution ou recherche spirituelle.
C’est aussi vivre sa démarche spirituelle avec le coeur et l’intuition bien plus qu’avec la logique et l’esprit pur. On peut passer des heures à dépiauter un texte sous toutes les coutures sans en comprendre l’essence si on ne le lit pas avec le coeur, avec son âme.
Et surtout pour moi une recherche spirituelle authentique est une recherche personnelle. Si ma recherche spirituelle est une copie conforme de celle du voisin, ou du gourou du coin, alors ma recherche spirituelle n’est pas la mienne mais celle de l’autre et alors elle ne me sert à rien. On peut piocher des éléments ailleurs mais au final, il nous faut faire notre propre synthèse de ce que nous avons appris et expérimenté et ainsi créer notre propre voie.

A mes yeux la Voie des dieux du Nord est une voie très dure, fortement marquée par le destin et la notion du sacrifice nécessaire à l’accomplissement des choses et à l’évolution. Mais ce n’est pas propre à cette voie, beaucoup d’autres sont ainsi, mais certaines sont un peu plus compassionnelles.
Personnellement je vis cette voie comme un chemin où il n’y a pas d’autre choix que d’affronter les pires obstacles pour découvrir que l’on porte en soi la force d’atteindre son but. Où il n’y a pas d’alternative: soit on affronte et on passe l’épreuve soit on s’effondre et c’est fini. Ca peut faire peur à beaucoup. C’est une voie à l’image des germains puis des scandinaves qui portaient cette croyance.

La passion viking fait-elle partie de votre façon de vivre l’asatru?
Oui, même si je peux comprendre que certains n’aient pas envie de mélanger les deux. Pour ma part l’ásatrú s’insère dans ma démarche de reconstitution, et cette dernière m’aide sur la voie de l’ásatrú, par l’immersion, par la meilleure connaissance des vikings qu’elle m’apporte, elle m’offre un éclairage historique et sociétal important sur les croyances de ce peuple, et partant de là m’aide à mieux la comprendre.

Dans le domaine de l’ásatrú, nombreuses sont les dérives, comment le vivez-vous et quel est votre positionnement?
Il y a dans l’ásatrú francophone deux dérives majeures:
- la dérive politique vers l’extrême droite (pour ne pas dire le neo nazisme)
- la dérive sectaire intégriste
Les deux ne me touchent pas de la même manière, mais je me positionne clairement contre les deux.
La première, même si je combat toujours activement cette dérive, ne me touche pas personnellement. Elle me met en colère et je continuerai de m’y opposer et de montrer aux non-ásatruar que l’ásatrú ne se limite pas à çà, et que l’on peut pratiquer l’ancienne religion des vikings sans l’utiliser pour justifier ou la coupler à ses opinions politiques.
La deuxième dérive me touche beaucoup plus personnellement, et me rend particulièrement furieuse à l’encontre de ceux qui en sont responsables, car pour moi l’ásatrú, de par sa tradition orale est l’image même de la notion du “chacun sa voie spirituelle” que j’applique (mais je ne suis pas la seule, l’Allsherjargoði de l’Ásatruar Félagið islandais, Hilmar Örn Hilmarson, dit lui même lors d’une interview, que l’Ásatrú permet à chacun d’avoir sa voie et sa façon de voir la religion par opposition au dogme figé des religions monothéistes).
Et cette dérive que j’ai malheureusement pu constater de moi même (et dont j’ai souffert cf plus bas) va totalement à l’encontre de ce que symbolise pour moi l’ásatrú, car cela revient à essayer de calquer des schémas de pensée typiques des monothéismes, et surtout des religions du livre, à une religion orale qui était beaucoup plus souple en terme de vision des dieux et de la mythologie (on ne croyait pas forcément en les mêmes dieux ou de la même manière, du Danemark, à la Suède, en passant par la Norvège ou l’Islande).
Et donc pour moi cette dérive intégriste, qui prétend édicter qu’il n’y a qu’une interprétation possible aux textes dont nous disposons, et une seule façon de voir ou percevoir les dieux nordiques, revient à dénaturer totalement cette religion.

Votre idéal de vie ésotérique et spirituel?
Mon idéal de vie ésotérique et spirituel serait de pouvoir mettre totalement en accord ma vie physique avec ma vie spirituelle. Que les deux ne fassent plus qu’un tout unifié, indissociable. Ce n’est pas encore le cas pour diverses raisons, même si au quotidien ma spiritualité est déjà présente dans beaucoup de mes gestes et pensées quotidiens, j’aimerai que cela soit du 100% ou presque.

Et qu’est ce que serait du 100%?
Une vie en accord/harmonie avec la nature, une vie basée sur un système non marchand (cad sans argent) qui prend en compte les besoins/envies et les ressources disponibles. Une vie plus sobre, dépouillée du superficiel sans renoncer au plaisir. Une vie basée sur le partage et l’échange, sur un modèle de société pleinement intégré à la nature, aux écosystèmes et aux cycles (comme la permaculture). Un modèle de société réellement démocratique qui prend en compte et encourage la créativité, la réflexion personnelle, mais aussi l’évolution personnelle et spirituelle pour ceux qui le souhaitent.
Un mode de vie qui promeut réellement la connaissance et le savoir, mais pas sans sagesse, un mode de vie centré autour de la nature et de l’humain et non plus autour de l’argent et du pouvoir. Et une société qui bien que pouvant paraitre utopique se donnerait les moyens de se protéger et de défendre son mode de vie de la destruction.


Partie activité :

Comment fonde-t-on esowiki?
En fait c’est surtout Spartakus Freemann qui a eu l’idée de fonder l’Esowiki. J’ai plus été une source de contenu et une co-administratrice, qu’une véritable instigatrice du projet.

L’aube de la 7ème lune a été un forum très large, pourquoi avoir cessé son activité? Et vous restreindre à l’ásatrú?
J’ai cessé son activité en 2011 pour trois raisons:
- la première est que depuis 2007 ma voie personnelle s’est réorientée totalement vers l’ásatrú et donc ma voie ne collait plus vraiment avec le coté très éclectique du forum et du site
- la deuxième est que le forum n’était quasiment plus fréquenté ni animé depuis un bon moment
- et enfin la 3e est qu’en 2011 j’ai fondé le Félag Ásatrú Francophone et je voulais créer un espace de discussion dédié à l’ásatrú et ayant un autre forum sur les vikings en plus, j’estimais que maintenir le forum de l’Aube de la Septième Lune en plus me demanderait trop de travail de maintenance et de surveillance, pour un forum qui était moribond.
Pour ces trois raisons j’ai décidé de recentrer mon temps et mon énergie sur ces deux forums viking et ásatrú et de supprimer le forum de l’Aube de la Septième Lune.

Vous avez écrit plusieurs pdf sur divers supports magiques (herbes, sorcellerie), participé à esowiki, pourquoi ne pas avoir poussé plus avant?
Du fait même du recentrage de ma voie personnelle sur l’Ásatrú, et ma passion depuis 2008 pour la reconstitution viking, m’ont poussée à délaisser les anciens sujets sur lesquels j’avais commencé à travailler, pour consacrer tout mon temps libre et mon énergie à ces sujets afin de les approfondir de façon correcte. Si j’avais continué sur d’autres sujets je l’aurai fait sans réel intérêt personnel et je les aurais donc surement survolés de façon très superficielle et cela n’aurait pas donné du contenu de qualité.

Vous avez mis à disposition durant un long moment votre grimoire des runes en pdf libre: comment vient-on à l’écrire? et pourquoi passer au format papier?
J’ai commencé à écrire mes différents grimoires, en premier lieu pour synthétiser ce que je lisais à droite et à gauche pour moi même et ensuite pour mettre mettre cela a disposition des autres, pour que mes recherches et mes lectures puissent aussi servir à d’autres, au lieu de rester à prendre la poussière “digitale” sur mon disque dur.
Le passage au papier m’est venu du fait que je préfère lire un livre au format papier plutot qu’à l’écran, et donc au départ, j’imprimais mes PDFs que je mettais dans d’énormes classeurs. Mais au final cela ne me laissait pas la même sensation qu’un livre relié et donc je les ouvrais rarement.
Je n’avais pas envisagé le passage au format papier car je ne me sentais pas d’intérêt pour aller démarcher les maisons d’éditions afin de décrocher un contrat de publication alors que j’avais peu de demandes pour des versions papier. Et puis j’ai découvert le système d’auto édition Lulu.com et cela m’a décidé à tenter l’aventure du livre papier.
Je sais que beaucoup se sont posé des questions sur la mise en mode payant des PDFs, certains vitupérant même contre le fait que l’information devenait “payante”. Je tiens à mettre les choses au point: le contenu reste gratuit, la preuve, il est disponible sur le blog ou le site de l’ASL, et celui ou celle qui veut gratuitement mes textes peut le copier coller sans problème depuis les différents site pour se faire son propre document prêt à imprimer.
Si j’ai rendu les PDFs payants, c’est suite à quelques mésaventures assez facheuses de plagiat, où des personnes malintentionnées ont téléchargé l’un des PDFs, ont enlevé la page où se trouve mon nom et ont mis le leur à la place. Il y en a même un qui a osé publier sur Lulu une de ces copies falsifiées d’un de mes grimoires pour se faire de l’argent sur mon dos (pas longtemps heureusement j’ai pu faire retirer la copie en question, justement grâce au fait que le grimoire d’origine était lui aussi publié sur Lulu et qu’ils ont pu facilement voir par les dates des fichiers lequel était l’original).
Ces épisodes à répétition, m’ont poussé à faire payer une petite somme pour télécharger le PDF sur le site de Lulu, car l’expérience menée sur un des trois grimoires m’avait montré que cela décourageait les plagieurs à la petite semaine qui préféraient piquer les contenus “prêts à l’emploi” (cad PDF déjà mis en page) offerts gratuitement. Le fait de devoir payer, même quelques euros, ou de devoir faire des copier coller fastidieux, semble avoir un effet répulsif sur ce genre de personne. J’ai donc étendu la mesure aux trois grimoires, à contre coeur, pour ne plus avoir à chasser les plagieurs tous les quatre matins sur le net et ailleurs.
Mais cet aspect payant des PDFs ne change rien à la licence Creative commons qui s’y applique, ni au fait que le contenu reste disponible gratuitement sur le site et le blog.

Comment vient-on à créer le Félag?
La création du Félag Ásatrú Francophone est issue d’une des phases les plus sombres et les plus difficiles de mon cheminement personnel, qui fait suite à mon éviction en 2011 de mon role de co-administratrice et de co-responsable d’une des organisation ásatrú francophone, qui avait été créée en 2007.
J’ai été éjectée de cette organisation pour avoir défendu mon droit de voir les dieux nordiques et d’interpréter les textes dont nous disposons (l’Edda principalement) selon ma vision, et surtout pour avoir défendu mon droit de parler à d’autres ásatruar de ma vision de l’ásatrú, qui n’était pas en phase avec celle de la dirigeante principale, qui prônait l’idée “d’un texte, une seule interprétation possible”.
Cette façon très monolithique et très intégriste de voir l’ásatrú, n’était pas compatible avec ma vision du “chacun sa voie”, et je refusais de rentrer dans le moule et de défendre auprès des ásatruar débutants, une interprétation des textes qui n’était pas la mienne.
Cette éjection, couplée aux mensonges, insultes, et autres horreurs dont j’ai été gratifiée par cette personne et ses “fans”, m’ont dégoutée de l’ásatrú sur internet pendant plusieurs mois, et je ne voulais plus participer à de tels groupes de discussion, qui à mes yeux ne pouvaient tomber que de charybde (extrême droite) en scylla (dérive sectaire).
Puis, sur les différents réseaux sociaux où je suis présente, de plus en plus de personnes me demandaient quel groupe de discussion francophone sur l’ásatrú je pouvais leur recommander pour le sérieux et le coté apolitique, et malheureusement j’étais obligée de leur répondre: “aucun”.
Et c’est de ces demandes répétitives et de mon envie de renouer avec une possibilité de véritable dialogue sur l’ásatrú, avec des gens intéressés et sérieux, qu’est venue l’idée de créer le Félag Ásatrú Francophone. Avec des règles de savoir vivre ensemble très strictes afin d’éviter les deux dérives que j’ai pu constater dans les autres groupes ásatrú.
D’ailleurs je ne me vois pas comme la dirigeante du félag, mais plutot comme une simple administratrice “technique” offrant une plateforme et des règles d’échange sur l’ásatrú. D’ailleurs, si mes textes sont actuellement  majoritaires sur le blog, je ne suis pas le seul auteur représenté, et j’espère pouvoir élargir le cercle des auteurs présents sur le blog au fur et à mesure de la croissance du félag.

Quels sont vos projets pour l’avenir?
Continuer sur ma voie et me rapprocher de plus en plus d’une vie plus simple, plus près de la nature.

Un futur nouveau grimoire?
Pour le moment je suis en train de retravailler à mon roman viking qui est en cours depuis assez longtemps, mais j’envisage l’écriture d’un livre axé sur l’ásatrú, la magie, les talismans, et amulettes runiques, etc. Mais cela sera surement pas lancé avant un bon moment.


Autres :

Si vous aviez un conseil à donner au lecteur de cette interview...
Gardez toujours votre sens critique et votre logique en alerte lorsque vous lisez un livre, un texte ou une discussion ésotériques. Ne croyez jamais rien de ce que vous lisez sans le remettre en question, sans le recouper avec d’autres sources et informations pour le vérifier. Cela vous évitera de tomber dans les mains de charlatans, de gourous ou de divers manipulateurs.
Et surtout n’oubliez jamais que vous êtes vous, un être unique, qui a une voie qui lui est propre, et que personne d’autre que vous ne peut définir quelle est la bonne voie spirituelle pour vous.

Une suggestion de prochaine interview (personne) ?
Spartakus Freemann, qui est à mon sens, actuellement un des plus gros contributeurs du net ésotérique, avec Melmothia.

Joker of Elda: Ajax ou Saint Marc?
Ni l’un ni l’autre, seulement des produits naturels Wink


 
Merci de votre participation!
Par Hagel, pour equi-nox.net
Juillet 2013

Faut-il se développer en groupe ou en solo?

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Bonjour,

(post publié sur le forum équinox)

Nous précisons avant toute chose que ce forum prône le développement individuel, tout particulièrement dans la lutte contre les dérives sectaires.
Nous acceptons bien évidemment les personnes faisant partie de groupes, mais nous n'autorisons pas la publicité pour ceux-c
i.

Faut-il se développer en groupe ou seul?



Tout dépend de ce que vous recherchez et de ce que vous voulez éviter.
C'est un choix qui peut se remettre en cause à tout moment, sachant que le point de bascule entre l'un et l'autre possibilité entraîne forcément des changements, qui sont pas souvent compris (du fait du manque de connaissance de l'implication des énergies).


Pour accompagner ce post, un peu de lecture:
Dossier: égrégore(s)
attaque par une tierce personne ou un groupe


Les avantages du groupe:
Bénéficier de l'expérience des autres, des sentiers balisés établis dans la plupart des structures religieuses, ou ésotérique précises (initiatiques),
De l'émulation que provoque un groupe (les uns vous poussant quand vous ralentissez, les autres vous soutenant quand vous êtes dans une phase difficile), ainsi que le renouvellement
Les énergies de son égrégore, dont vous pouvez profiter selon votre implication (protection, accroissement des énergies, partage des "retours").
Tout dépend par contre de la nature du groupe, sa structuration, et ses objectifs.

Les désavantages du groupe:
Cela peut donner un effet de puissance, d'avancée rapide, fulgurante, mais quitter un égrégore signifie perdre les énergies auxquelles ont été associé et révèle ainsi le fait que notre avancée n'est pas que le fruit de nous-même,
dérive sectaire, et sans aller jusqu'à la dérive sectaire, être contraint de respecter des dogmes, des normes auxquelles on adhère pas forcément
le partage de nos énergies avec des personnes que l'on aime pas forcément et qui peuvent servir des intérêts que l'on approuve pas (avec les conséquences "karmiques" en supplément),
on partage aussi les problèmes d'un groupe: les attaques peuvent être plus fortes, sans être contre vous, mais contre le groupe et vous les encaissez


Les avantages du cheminement solitaire:
on se bâtit par soit-même, nos avancées sont notre propre mérite, et surtout sont effectives, acquises pour du plus long terme (à la condition d'être entretenu bien entendu)
la liberté d'action, de choix,
ne pas être contraint par un dogme, une spiritualité en particulier, ou faire face à des personnes que l'on ne souhaite pas rencontrer sur son chemin;
par extension plus de facilité à cumuler les spiritualités,
ne pas partager ses énergies et glaner tous les fruits de notre propre réussite
ne pas être ralenti par une progression moins rapide d'autrui

Les désavantages du cheminement solitaire:
une avancée plus lente, le risque de se perdre plus facilement (même si parfois c'est plus productif de faire des erreurs qu'être toujours parfait), ne pas bénéficier de la répartition des énergies quand on se rate dans une action,
ne pas avoir la puissance nécessaire pour faire face à certains problèmes (entités, personnes, énergies)


En gros, le groupe est la voie de la sécurité, au dépend de votre liberté, le cheminement solitaire est la voie de la liberté, au dépend de votre sécurité.


En lisant tout ceci, certains se demanderont peut être si Equinox est un groupe ou le rassemblement d'individualités? Les deux. Nous partageons des énergies au travers de l'égrégore, et équinox apporte autant protection que problème. Mais pour arriver à la dimension de "groupe" au sens profond du terme de partage énergétique, c'est généralement quand on est modérateur (tout restant facteur d'implication).
Vous comprenez ainsi aussi la complexité énergétique que revêt l'interaction permanente de nos énergies et que la catégorisation en "groupe" ou "individu" reste compliquée à établir, les frontières étant en permanente mouvante.
Pour plus de clarté, dans ce post, la notion de groupe peut être définit par les structures initiatiques (groupement druidique, groupement religieux, groupement comme les fraternités, les ordres...)

Equinox reste avant toute chose un lieu où les individualités se croisent, apportent leurs expériences.
Un lieu où nous rappelons que chacun est artisan de son propre destin.


Bien à vous, Hagel

Méditation pleine conscience / Mindfulness Based Stress Reduction

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Bonjour,


La méditation pleine conscience ou MBSR

MBSR: Mindfulness Based Stress Reduction (MBSR)

La MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction) ou « Réduction du stress basée sur la pleine conscience » est le nom donné par Jon Kabat-Zinn au programme qu’il développe à la clinique de réduction du stress du centre hospitalier du Massachusetts depuis 1979, devenue maintenant le CFM, Center for Mindfulness in Medecine, Health Care, and Society.

Conçue initialement pour réduire le stress dû à la maladie, aux douleurs chroniques, aux traitements pénibles, cette méthode a contribué largement à l’amélioration de la qualité de vie de nombreux patients. Plus de 17 000 personnes ont aujourd’hui suivi ce programme d’éducation au « prendre soin de soi ». Plus de 5000 médecins et d’innombrables professionnels du soin de par le monde s’y réfèrent dans leur travail quotidien lorsqu’ils sont aux prises avec la souffrance humaine.

Initialement développés dans les hôpitaux, les programmes de réductions du stress ont élargi leurs champs d’application pour venir en aide à d’autres catégories de population (dans les prisons, en entreprise, auprès des personnes âgées, auprès des étudiants, des juristes, etc.), dans la tourmente.

Les participants aux programmes MBSR sont invités à apprendre comment s’établir en soi-même, dans ses propres ressources internes, en contact avec sa capacité naturelle à tendre vers une meilleure santé, libre de toute anxiété, l’esprit paisible. Autant d’aptitudes que personne ne peut développer à leur place.

Pour guider les personnes dans l’élaboration du lien avec cette sagesse interne, Jon Kabat- Zinn est allé puiser dans les pratiques méditatives ancestrales.

Il a basé la MBSR sur des pratiques de méditation connue sous le nom de Mindfulness , Pleine Conscience. Pour lui, ainsi que pour bon nombre des très grands enseignants bouddhistes qu’il a rencontrés, il s’agit d’une qualité humaine fondamentale, une claire conscience de tous les instants, neutre, que l’on cultive en prêtant une attention particulière à l’instant présent, et ce de manière aussi peu réactive, aussi peu discriminante et aussi sincère que possible. Si la pleine conscience est une qualité innée de l’esprit, elle doit être affûtée et se cultive intentionnellement par les pratiques de méditation.

Celles-ci ouvrent la voie vers une investigation douce et bienveillante de la nature de son propre esprit face à son mal-être fondamental. Invitée quotidiennement lors de l’assise méditative, la Pleine Conscience, permet de voir de plus en plus clairement les causes de la souffrance, de reconnaître la réactivité, l’attachement, les désirs qui poussent, le plus communément, à se conduire de façon irréfléchie ou sous le contrôle de nos exigences égocentrées.

C’est la méditation qui permet de percevoir qu’il est possible de sortir de ces afflictions. Cette approche systématique développée dans et par la pratique méditative permet de s’extraire progressivement des conflits, des déchirements et des tiraillements de tous ordres, permettant de gagner peu à peu en liberté, en sagesse et en paix.

Le programme MBSR consiste à guider, pas à pas, les participants vers leur aptitude à progresser dans l’apprentissage de leur propre expérience méditative.

L’instructeur a un rôle essentiel de transmission dans le déroulement de ces programmes. Par sa pédagogie, sa capacité d’accueil, son ouverture à ce qui est dans l’instant présent, il incarne les principes enseignés et transmis par ces traditions millénaires. Son engagement profond et sa pratique personnelle nourrissent ses enseignements. [...]

par: association pour le développement de la mindfulness, plus d'infos sur leur site.

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Je vous propose une émission passée ce matin (31/07/2013) sur France Culture, et dispo' à la réécoute durant un an:
http://www.franceculture.fr/emission-les-bons-plaisirs-1ere-partie-le-plaisir-de-mediter-2013-07-31

L'invité était le Dr Jean-Gérard Bloch, responsable du Diplôme universitaire « Médecine, méditation et neurosciences » à l’Université de Strasbourg. Diplôme uniquement accessible aux professionnels de la santé, et qui vient tout juste de démarrer.
Il explique l'étroite interdépendance entre l'état d'esprit et le corps, ainsi que les preuves du bienfait de la méditation.

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Voici une interview, par le magasine "la Vie" de ce docteur, sur ce diplôme et en complément à l'émission:

"C'est en France une grande première. Le 10 février prochain s'ouvre, à Strasbourg, un diplôme universitaire (DU) "Médecine, méditation et neurosciences". C'est la première fois que la méditation entre à l'université. Jean-Gerard Bloch, rhumatologue, instructeur MBSR, est à l'initiative de ce diplôme. Il s'attache à promouvoir une autre approche de la médecine du corps-esprit. Interview.

Après l'Angleterre, l'Allemagne et la Suisse, voici que la méditation devient sujet d'étude universitaire en France. Quel est l'objectif de ce diplôme ?

J'ai voulu proposer aux personnes du monde de la santé, médecins, psychologues, chercheurs en neurosciences, une nouvelle approche de la médecine du corps-esprit avec une validation scientifique. Et cela sur la base des résultats d'un programme qui a fait ses preuves depuis 30 ans aux USA. La MBSR (Mindfullness based stress reduced) ou la réduction du stress basée sur la méditation de pleine conscience est un programme de huit semaines qui a été formalisé par Jon Kabat-Zinn. Ce professeur de biologie moléculaire convaincu a laïcisé la méditation bouddhiste pour lui permettre d'entrer dans les hôpitaux et cliniques américaines, avec un programme très pédagogique d'exercices et de pratique quotidienne pour apprendre à vivre en pleine conscience et retrouver son potentiel de vie, au delà de la maladie. La pleine conscience s'adresse à tous, souffrants ou non. Des recherches avec des études cliniques et fondamentales ont pu valider des résultats, notamment pour accompagner ces douleurs chroniques auxquelles la médecine traditionnelle ne répond pas complètement.

Avec qui allez-vous commencer ?

Nous démarrons le 10 février au Mont Ste Odile avec un premier groupe de 50 personnes, des professionnels en exercice. Avec ou sans pratique au préalable de la méditation. Nous avons reçu beaucoup de demandes, de toute la France dans tous les champs de la médecine, du généraliste de campagne au chef du service d'urgence ou de soins palliatifs, des psychologues aussi. Une des intentions de ce diplôme universitaire est de susciter des recherches de biologistes ou de cliniciens. C'est pourquoi il est ouvert aussi aux chercheurs.

Comment allez-vous faire découvrir la méditation aux professionnels de santé qui vont suivre le diplôme ?

Il y aura moitié pratique et moitié théorie. Nous traiterons tout autant les aspects épistémologiques, philosophiques, psychologiques neuro-scientifiqes et cliniques de la méditation que nous apprendrons à pratiquer. En faisant intervenir, entre autres, des chercheurs comme Antoine Lutz, un médecin, physicien et philosophe comme Michel Bitbol, ou encore un psychiatre comme Christophe André de l'hopital Saint-Anne à Paris, je souhaite mettre à la portée des soignants les connaissances validées sur l'efficacité de la méditation et leur proposer aussi de vivre, en deux fois une semaine, une expérience personnelle de la pleine conscience. Il est en effet indispensable de combiner la pratique et la théorie pour rendre cette méditation opérante. Il y a en ce domaine beaucoup d'idées fausses à combattre : l'idée par exemple que la méditation serait faite pour vider la tête et ne pas penser ou réservée aux inactifs ou aux spirituels.

Que cherche-t-on dans la pleine conscience ?

Il s'agit simplement de développer dans la vie quotidienne des capacités naturelles d'attention. Cela peut s'inscrire dans une hygiène de vie, un art de vivre mais nécessite un entrainement. Notre esprit est rarement dans l'instant présent. Nous avons une capacité d'attention dont on ne se sert pas. Cela demande un apprentissage car notre éducation nous apprend tout l'inverse. Les neurosciences montrent que l'esprit a une importante capacité d'évolution, de changement. C'est cette fameuse neuroplasticité du cerveau. Or avec le zapping, l'occupation perpétuelle, on s'entraîne à être inattentif. Porter volontairement son attention est un travail, qui va à l'encontre de la propension naturelle du cerveau à aller vers tout ce qui va vite et passe. On peut définir, à l'instar de Jon Kabat-Zinn, la pleine conscience comme cette conscience qui émerge quand on porte son attention volontairement, de façon délibérée, sur ce dont on fait l'expérience, dans l'instant, sans jugement, instant après instant. Chaque mot est important.

Pourquoi la méditation nous intéresse-t-elle tant aujourd'hui ?

Nous sommes à un carrefour de convergences entre les sciences internes et les sciences externes de l'esprit et des phénomènes. Au travers de la méditation s'ouvre une possibilité d'aller explorer la nature de l'esprit, la nature du lien entre le corps et l'esprit, en étant soi-même le sujet qui explore et le sujet d'exploration. Une méthode codifiée, raffinée depuis des siècles dans des traditions orientales rencontre aujourd'hui des nouveaux moyens apportés par la recherche scientifique occidentale pour confronter, valider, compléter nos observations, s'enrichir l'une, l'autre. C'est magnifique de pouvoir visualiser avec l'IRM ce qui se passe dans le cerveau lorsque nous sommes en train de méditer. Cela fait écho au questionnement de toutes les sciences orientales et occidentales depuis toujours. Et probablement de toutes les traditions religieuses. Le programme MBSR est le résultat d'une rencontre entre deux courants philosophiques et scientifiques : d'un côté, les sagesses orientales, avec le bouddhisme et ses connaissances raffinées sur la science intérieure de l'esprit, connaissances transmises dans ces universités du savoir que sont les monastères tibétains. De l'autre, les sciences occidentales modernes, avec la physiologie du stress de mieux en mieux connue, l'émergence des neurosciences et des sciences cognitives, les progrès de l'imagerie médicale qui permettent de visualiser ce qui était de l'ordre de l'expérience intérieure et qui d'un coup deviennent visibles. Et dans l'esprit occidental, ce qui devient visible devient vrai !

On découvre que l'esprit est bien plus qu'un cerveau qui pense ?

Oui, l'esprit, ce n'est peut-être pas seulement la pensée et le cerveau cognitif mais on découvre que c'est peut-être aussi d'autres composantes comme l'intelligence émotionnelle, l'intelligence du coeur et aussi l'intelligence du corps. Cela s'inscrit dans la perspective d'un corps et d'un esprit plus unifié que nous ne le pensions jusqu'à présent. Pour simplifier, je dirais qu'avant, on pensait le corps et l'esprit séparés puis on a découvert qu'il y avait une influence de l'esprit sur le corps avec la découverte du stress, le fait qu'on pouvait par exemple aggraver un ulcère à l'estomac par l'anxiété. Enfin, aujourd'hui, on comprend que cela marche aussi dans l'autre sens, qu'il y a un lien réciproque fort et que le corps influence aussi l'esprit. Et au travers de la méditation, on se dirige vers un fonctionnement unifié des deux. Comme s'ils étaient bien tous deux manifestation d'une même composante. Et cette révolution peut être constatée dans le cadre de la fac de médecine. C'est une énorme révolution pour les cartésiens que nous sommes. Car nous partons en France d'une longue tradition de séparation du corps et de l'esprit.

Vous pratiquez vous-même la méditation ?

J'ai découvert la méditation dans la tradition tibétaine il y a quinze ans avec un maître Tibétain, un esprit lettré et scientifique, comme le sont certains de ces moines qui se forment dans les grandes universités que sont les monastères tibétains. Puis j'ai découvert la pleine conscience il y a cinq ans et j'ai été l'un des premiers à l'introduire à l'hôpital dans le service de rhumatologie à Strasbourg. Qu'on ait des problèmes cardiaques, des problèmes de rhumatisme ou une bonne santé, c'est le même programme car la méditation touche la personne très en amont de la maladie, au niveau des composantes fondamentales de l'être humain. La MBSR, très généraliste, s'adresse à tout le monde, à celui qui souffre par exemple d' un mauvais sommeil, à chacun de nous avec son stress ou en accompagnement de la maladie. Elle nous apprend comment éviter de fuir la douleur ou d'en rajouter pour l'accueillir avec de nouvelles capacités à la gérer, pour retrouver un potentiel personnel de mieux être. Je propose ainsi le programme des huit semaines à l'hôpital à des groupes composés de patients et de soignants mélangés. L'hôpital est un cadre où, d'emblée, les gens sont motivés car la souffrance est prégnante dans leur vie. Il leur faut souvent apprendre à vivre avec. La méditation est l'une des réponses possibles car elle vous permet de découvrir que vous n'êtes pas limités à cet aspect de vous qui ne fonctionne pas. Vous ne vous réduisez pas à votre maladie chronique ou invalidante. Ce n'est pas une idée mais une expérience que la pleine conscience va vous permettre de faire.

Ce n'est donc pas qu'un outil de guérison ?

Ce n'est pas seulement ça, c'est plus vaste. C'est un accompagnement de ce qu'on a à vivre, que ce soit agréable ou désagréable. Pour améliorer le vécu de la maladie. Je fais toujours une réunion d'information avant de commencer un cycle pour que les gens puissent connaitre. Je le présente comme l'apprentissage d'un meilleur art de vivre, que cette vie comporte ou non une souffrance. Dégager chaque jour 45 mn de son temps, c'est assez impliquant mais cela fait partie du contrat. C'est être suffisamment bienveillant avec soi pour se donner une heure d'attention par jour, en suivant des exercices formels de méditation et aussi des exercices informels, à travers la vie courante, comme par exemple en portant son attention sur l'expérience vécue dans l'instant présent dans le métro, sous la douche ou en faisant la vaisselle. Les études ont montré qu'un programme de huit semaines induit déjà des modifications sur le fonctionnement de l'organisme, une augmentation des défenses immunitaires par exemple. Une diminution du stress. Et cela nous rend plus disponibles pour s'occuper des autres. Méditer tous les jours 30 à 40 mn, ce n'est pas cultiver son égo mais plutôt accorder son être comme un instrument, avant d'en jouer. Souvent, les personnes disent qu'elles sont venues apprendre une technique et qu'elles ont découvert un nouvel art de vivre. La méditation n'est pas faite pour remplacer les médicaments - et j'incite les gens à continuer leurs traitements éventuels - mais les méditants souvent rapportent qu'ils ont pu diminuer leurs somnifères ou leurs anxiolytiques, ils dorment mieux et supportent mieux leur traitement. Parce que la façon dont ils se relient à leur maladie est modifiée, la maladie elle-même peut s'en trouver parfois modifiée.

Personnellement, qu'est-ce que cela a changé dans votre métier ?

Beaucoup de choses. Ma manière de soigner, de travailler et d'être "au service" avec mes patients. Cela a bouleversé cette idée qu'en tant que médecin, je saurais mieux que le patient ce qui est bon pour lui. Aujourd'hui, ma vision des choses, c'est que c'est toujours lui qui est l'expert, il sait plus de choses que moi sur sa maladie parce qu'il la vit. Mon rôle n'est plus de dire au malade ce qu'il doit faire mais de partager suffisamment d'informations avec lui de façon à ce qu'il puisse utiliser ces informations pour les combiner à ses intuitions. C'est participatif. Cela permet au patient de récupérer une part de pouvoir personnel et d'autonomie. Je ne le vois plus seulement comme un malade mais comme une personne à part entière, corps et esprit, chez qui il y a plus de choses qui fonctionnent bien qu'il n'y en a qui dysfonctionnent. Il y a dans notre métier beaucoup d'envie d'aider l'autre mais cela ne sert à rien de s'épuiser à lutter pour convaincre le patient de ce qu'il ne sent pas. Dans la méditation, on s'adresse à un niveau fondamental de l'être humain où il n'y a plus médecin ou patient. On laisse tomber la blouse et les protections.

"La méditation de pleine conscience a changé ma manière de soigner"
PROPOS RECUEILLIS PAR ELISABETH MARSHALL
CRÉÉ LE 05/02/2013 / MODIFIÉ LE 07/02/2013 À 16H21
Par le magasine: la Vie"

En complément à ce post, d'autres articles sur le forum:
l'impact physique de l'usage de la méditation
les recherches sur les états mystiques
la méditation dans un cadre psychologique
état modifié de conscience

Bien à vous, Hagel


Mabon Equinoxe du 22 septembre 2013

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Bonjour,



Matériaux : vieille branche, fruits d’automne de préférence trouvés en pleine nature (marron, mures, chataigne...) bougie (5 de préférence pour un pentagramme donc bleu, bleu ciel, violette, rouge, marron) et une bougie jaune (référence au solaire) un verre d’eau, des feuilles mortes et un balai.

Encens en option pour ceux qui veulent : plutôt fruité, ou de base comme oliban.

Objectif : nous préparer à l’hiver, récolter les fruits (de notre travail) de l’année

A faire précédemment le rituel;
le renvoi à la terre
la croix kabbalistique
un peu de ménage chez soit, que tout soit correctement organisé

Préparation du lieu:
disposez les 5 bougies correspondantes aux éléments en pentagramme structure ici

Après une croix kabbalistique, et un renvoi à la terre, allumez un pentagramme de bougie et placez vous au centre, si ça ne vous est pas possible, placez y votre photo ou une brosse à cheveux.

En ce jour, entre ombre et lumière, symbole d’équilibre, nous sommes entiers, libres et complets.
Les différentes parts de notre être sont en harmonie, en unité, équilibré. Nous acceptons notre part d’ombre pour illuminer l’hiver qui vient avec notre lumière intérieur.
Nous remercions la déesse mère/la Nature pour les fruits de cette année écoulée. Les graines poussées ont germé, les autres seront rendus inactives jusqu’à la nouvelle année.
Nous avons récolté le fruit de nos travaux, et nous mettons de coté pour l’avenir, prévoyants et organisés. Nous sommes prêt à faire le ménage de nos vies, et changer nos vieilles habitudes, en ce jour d'équilibre et de changement.

Ce morceau de bois est symbole de ce qui est mort en nous, inutile. Poids pour notre développement, nous le brisons pour laisser place au renouveau, comme nous nous déchargeons des énergies négatives qui sont présentes dans nos différents corps.

Purification de l'automne pour entamer un hiver de lumière.
Nous laissons place à l’introspection, car même au fond de nous-même, la lumière règne. Dans nos travers et nos défauts sont aussi les possibilités du changement de la transcendance de soit. Nous nous renouvelons dans la compréhension de nous-même et nous nous donnons les moyens de progresser, toujours en équilibre.
Nous sommes entre ombre et lumière pour cet équinoxe, Lug et Taranis nous accompagnent à notre droite et à notre gauche, lumière et justice pour nous guider sur le chemin de notre vie.
Que pour cette nouvelle année, nos pas ne s’égarent pas, que chaque occasion à saisir nous soit dévoilée, nous apporte progression et réussite. Que les forces qui nous habitent se nourrissent des fruits d’automnes (présenter les mures ou autres fruits), que nos faiblesses ne soient plus que qualités, que nos énergies négatives reviennent à la terre...
Nous faisons peau neuve pour le retour au foyer, le feu brûle (présenter la bougie) et nous rendons hommage à nos morts, car en ce jour d’équilibre mort et vie se côtoient, dansent sur le même chant.
Nous entrons dans l'automne qui précède la nouvelle année, nous achevons nos projets, avec la récolte des derniers fruits.
L’eau que nous buvons est symbole du renouveau qui arrive, de la vie, mais aussi de place nette pour de nouveaux départs, comme les feuilles mortes que nous balayons (faire le geste) sur le pas de notre porte (intérieure, comme physique)
Pour clôturer cette hommage à la fin de l’année, nous remercions toutes les personnes qui nous ont aidés durant ce cycle.
Entre ombre et
lumière, nous allons de l’ombre à la lumière.


L’après rituel :
Manger un peu pour fixer les énergies. Enterrer le marron, rendre les mures, et les feuilles à la nature, ainsi que la branche morte. Mais attention, de préférence pas dans un passage où elles pourraient être récupérées par quelqu’un d’autre.
On peut laisser brûler le pentagramme jusqu’au moment où l’on sent régner l’harmonie dans la pièce.


Astronomiquement parlant, l'équinoxe aura lieu le 22 septembre à 20h44.

Techniquement, contrairement au solstice, un équinoxe est une affaire d'heure et pas de jour, ainsi il y a peu de latitude possible pour profiter des énergies astronomiques. En cas de retard (avant ou après), on profite malgré tout de la fête en soi bien entendu.

Bien à vous

[Interview] Abraxas (Forum & Publications)

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Abraxas - Equinox
(août 2013)


 
[Abraxas]

On vous connait comme le fondateur et administrateur du forum abraxas, qui va bientot fêter ses 8 ans. Vous êtes discret dans le domaine ésotérique, mais vous faites un gros travail de fond, de réflexion sur la traduction de textes d’auteurs ésotériques germanophones entre autre, et comprendre les fondements mythologiques, spirituels, magiques du monde occidental.
Vous êtes proche de la tradition ésotérique occidentale, vous accordez une grande importance à l’interdépendance de l’art, de l’écologie, de la psychologie à l’approche ésotérique, le fait ésotérique devenant développement personnel et phénomène social dans votre approche.
Vous n’êtes pas à confondre avec un auteur de livre magique new-age du même pseudo.
 

  • Abraxas forum
  • Abraxas publication



Note de compréhension de l’interview:
Akkasshaa: forum ésotérique fermé début 2005 (?). L’un des forums fondateurs de l’éso français, tradition occidentale en majorité (Bardon, Moryason, GD, AS), dont les publications sont encore trouvables en pdf, qui circulent sur le net. Son sérieux est encore regretté par ses membres. Ce nom est presque le mythe d’un ancien temps d’échange aux balbutiements de l’internet.



Partie perso et réflexions:

Comment vos pas vous ont mené à la spiritualité, l’ésotérisme, la magie?

C’est une longue histoire, j’espère que tu as du temps parce que je suis bavard ;-) Tout a commencé comme beaucoup de monde je pense dans ma petite enfance, j’ai des souvenirs qui remontent à très loin, à un âge où on ne devrait pas avoir de souvenirs, toujours est-il que j’ai eu des reminiscences de vies antérieures très jeune et je pense que c’est cette expérience fondamentale qui a toujours été en contradiction avec ce qu’on m’a enseigné par la suite qui m’a poussé à m’intéresser globalement à d’autres spiritualités. J’ai été elevé dans la religion chrétienne, ma mère était cathéchése et mon frére est un philosophe francais, à la maison j’ai été baigné dans un environnement ou il y avait des débats sur saint-augustin autour de la table à manger. J’ai toujours été fasciné par la mythologie gréco-romaine et de fil en aiguille à toute sorte de spiritualités. Les spiritualités finalement cherchent toutes à répondre à la même question, y-a-t-il quelque chose après la mort ? Et c’est une des questions fondamentales à laquelle la science n’a toujours pas trouvé de réponse, la survivance de la conscience, la nature même de cette dernière sont toujours des champs de recherches quasi inexplorés par la science, alors que c’est le coeur même des spiritualités du monde entier.

Pendant mon adolescence j’ai eu une fascination pour les années soixantes, période particulière d’exploration de la conscience, c’est mon frère qui voyant ma fascination pour cette période de l’histoire m’a fait connaitre pour la première fois l’ésotérisme en m’offrant Démian de Herman Hesse, il m’a aussi offert plus tard L’Herbe du Diable ou la petite fumée de Carlos Castaneda. Ce fut, avec les bandes dessinées de Hugo Pratt (et tout particulièrement Corto maltese) ma première rencontre véritable avec l’ésotérisme, je devais avoir 15 ans à l’époque.

Ensuite j’ai découvert internet a la fin des années 90 et en particulier les chats, et c’est là que j’ai appris l’existence du livre d’Alexandre Moryason, la lumière sur le royaume, ca a été ma première rencontre avec l’ésotérisme dans son aspect pratique et puis c’est cet ouvrage également qui m’a fait découvrir Bardon. A l’époque j’étais fasciné par la description qui me semblait totalement cohérente d’un monde régit par les quatre éléments, ou comme Bardon se plait à l’appeler l’aimant quadripolaire. Et puis ensuite il y a eu les forums et le premier d’entre eux pour moi Akkasshaa, ca a été la première expérience que j’ai eu avec l’écriture sur des sujets ésotériques.


Le rapport aux éléments Bardon-Moryason and co, et la Grèce Antique, un pont entre l’ésotérisme actuel et les philosophes comme Aristote (par leur construction du monde et du vivant)?

Nous avons du mal à appréhender le “grand tout”, l’infini, qui pour certains n’est autre que le principe divin. Nous avons donc besoin de subdiviser la réalité en sous-ensembles plus petits que nous pouvons mieux appréhender. Nous pouvons utiliser la subdivision “binaire” et tout séparer justement en bien et mal, en ombre et lumière, en vrai et en faux, c’est la plus simple mais aussi la plus insatisfaisante parce que les choses sont rarement tout blanc ou tout noir. Et puis nous pouvons utiliser toute sorte d’autres subdivisions, la division quaternaire est juste une clé de lecture et de compréhension du monde qui nous entoure, c’est également une des plus simples d’appréhension et surtout une constante dans l’ésotérisme et dans beaucoup de spiritualités aussi bien en occident qu’en orient. Cette division quaternaire entraine son lot de correspondances et d’analogies, et sur ce sujet le nombre de combinaisons existantes est déjà impressionnant, les associations entre les anges, les points cardinaux, les éléments, les couleurs des cartes, les “outils” magiques, sont autant de clés qu’il faut déchiffrer d’un rite ou d’une spiritualité, il n’est donc pas étonnant que l’on retrouve des traces de cette subdivision aussi bien chez Bardon ou Moryasson que dans les première traces écrites que nous ayons des rites primitifs, de la philosophie antique ou des traités alchimiques.

Vous : il y a 10 ans et dans 10 ans ?

Il y a 10 ans je comprenais et je ne connaissais que la moitié de ce que je connais et comprends maintenant, j’espère pouvoir faire le même constat dans 10 ans.

Il y a-t-il des rencontres qui vous ont marquées dans votre cheminement ? Qu’elles soient fictives ou réelles, positives ou négatives ?

Il y a bien sur les auteurs que j’ai déjà mentionnés plus haut, Hesse, Pratt, Moryasson, Bardon, je rajouterais Crowley que j’ai longtemps dénigré et Herbert Douval qui est quasiment inconnu des lecteurs francophones. Et puis il y aussi l’ancien équipe d’administration d’akasshaa, et tout ceux qui ont été ou sont encore dans l’équipe d’administration de mon forum.

J’ai aussi des amis beaucoup plus proches qui m’ont marqués, un qui est mort quand j’avais 17 ans et qui a marqué profondément ma manière de voir les choses, et puis un autre qui a été interné plusieurs fois et qui était proche de mouvements ésotériques plutôt obscurs. Ces deux derniers amis que j’ai tous les deux perdus mais pas de la même manière ont fait aussi de moi ce que je suis aujourd’hui. Le premier m’a rendu plus interventioniste, d’où nos long débats sur le respect ou non du libre arbitre, parce que je ne peux pas m’enlever du crâne que j’aurais peut-être pu empécher sa mort, il m’est arrivé de faire des choses totalement inconsciente à cause de ça, en agissant dans l’affect et instinctivement. D’un autre coté celui qui a été interné m’a rendu particulièrement méfiant et a renforcé mon coté “prométhéen” me poussant toujours plus à réfléchir avant d’agir.

De quelle spiritualité vous sentiriez vous le plus proche?

Je me sens le plus proche de la spiritualité gnostique, pour moi c’est la connaissance qui doit permettre la libération de l’homme de sa prison de matérialité, c’est l’expérience mystique du lien qui unit notre propre âme au principe divin qui doit permettre cette libération. Mais cette pensée est partagé par de nombreux mouvements ou groupe spirituels, les rosicruciens, les martinistes, et même la golden dawn ont des buts similaires, c’est juste les méthodes qui diffèrent.

Ethique et ésotérisme & religion ?

Je pense que tout le monde sait instinctivement ce qui est bien et ce qui est mal, il y a une grande perversion dans certaines religions à vouloir faire croire que le mal nait de facteurs extérieurs à l’homme, des démons ou du diable pour ne citer que les plus connus. Je pense que l’homme est architecte de son propre destin mais il ne peut pas en être pour autant le maitre absolu, beaucoup trop de monde se raccroche à la religion ou à l’ésotérisme parce que l’homme est un animal conscient de sa non-maitrise de son environnement et qu’il fait tout pour avoir le sentiment que finalement il peut être maitre complet de tout ce qui se passe ou va se passer autour de lui. Nous détestons le hasard et nous détestons aussi de ne pas comprendre “pourquoi” les choses sont comme elles sont, alors nous préférons parfois “croire” à des explications complétement incohérentes plutot que d’admettre simplement que nous ne savons pas ou que nous n’avons pas la maitrise sur ce dont demain sera fait, et cela s’applique largement en dehors même du cadre ésotérique ou spirituel, il suffit de voir comment les guerres ont été fomentés, comment les opinions ont été et sont encore manipulées pour s’en rendre compte. Les théories “complotistes” qui fleurissent sur la toiles en sont également une parfaite illustration, quand on s’interesse à l’histoire et qu’on connait l’origine du fantasme du complot judéo-maconnique, on ne peut que s’étonner de voir autant de gens y croire, mais cela appelle à notre nature profonde, cela joue sur nos peurs et particulièrement sur notre peur de ne pas être maitre de notre propre destinée. Nous sommes aussi toujours dans une logique aristotelicienne, les choses sont vraies ou sont fausses, nous avons du mal à admettre que les choses peuvent être vraies et fausses suivant le point de vue, suivant le référentiel dans lequel nous sommes. C’est cette logique aristotelicienne, et également ce besoin fondamental de “croire” qui ont menés aux pires expériences de l’humanité, et on a parfois l’impression que nous n’avons pas réellement appris de nos erreurs.

Il n’y a donc en soi pas de vérité, simplement une infinité de nuances?

Nous avons toujours tendance à tirer des vérités d’observations, de nos lectures, de nos expériences, mais peut-être que ces vérités ne sont que relatives et que si l’on change de point de vue elle deviennent caduque. Je me souviens de cette discussion ou on m’a opposé comme loi universelle la troisième loi de newton, cette dernière est vraie bien sur pour n’importe quel observateur terrestre, mais pas pour l’ensemble de l’univers, d’ailleurs les scientifiques sont souvent bien empruntés parce que les lois physiques qu’ils théorisent ne sont souvent “vraies” que dans un référentiel bien précis. H.E Douval à la même époque ou Bardon a écrit le CVIM, paraphrasait déjà l’allégorie de la caverne de Platon:
Si le lecteur veut s’adapter au « monde magique », ou même avoir lui-même une action sur ce dernier, il doit pour cela entreprendre un changement complet de sa manière de penser, sentir et croire. Le monde a – pour notre considération – deux aspects. Jusqu’à présent le lecteur n’en aura connu qu’un seul, l’aspect matériel, et maintenant il doit quitter son propre point de vue et choisir le point de vue opposé. Le monde n’a absolument pas changé lors de ce changement de point de vue, mais de son nouvel angle de vision, l’observateur le voit différemment. Et c’est cela qui compte.
Peut-être qu’il existe des vérités absolues, mais personnellement je n’en connais pas, ou du moins je ne suis pas capable de les formuler correctement. Les illusions de ce que je pensais “vrai” ont si souvent volé en éclats que je met désormais beaucoup de “nuance de gris” entre la séparation absolue entre le noir et le blanc, le bien et le mal, le vrai et le faux. C’est un sujet qui a déjà été abordé sur le forum à plusieurs reprises (et dernièrement dans le post sur l’école de la vérité). Une des meilleurs définitions reste celle de Bardon:
En effet, la vérité dépend du contenu des connaissances de chacun de nous. Du fait que nous n’avons pas tous une connaissance unique et identique du monde et des choses, nous ne pouvons pas généraliser le problème de la vérité. Par conséquent, chaque individu, s’il est honnête, doit reconnaître que, suivant sa maturité et le contenu de ses connaissances, il a sa propre vérité.
Seul, donc, celui qui connaît et maîtrise les Lois absolues régissant le Macrocosme et le Microcosme peut parler d’une Vérité Absolue dont chacun captera certes quelques aspects. Personne, en effet, ne doutera de l’existence de la vie, de la volonté, de la mémoire et de l’intelligence et ne contestera donc ces réalités.
C’est pourquoi le véritable Initié n’imposera pas, de quelque manière que ce soit, sa vérité à un individu qui n’a pas une maturité suffisante, ce dernier ne la considérerait, d’ailleurs, quant à lui, que de son propre point de vue. Il ne servirait donc à rien de parler des vérités supérieures à des non-Initiés, sauf s’il s’agit de personnes qui aspirent à les connaître, c’est-à-dire qui commencent à s’ouvrir à elles. En agissant différemment, on commettrait une profanation, ce qui constitue une faute du point de vue de la Magie. Que chacun se remémore à ce sujet les paroles du Christ: “Ne jetez pas vos perles aux pourceaux”
J’ai du mal à parler de vérité, je sais que ce qui me semble vrai n’est que “ma” vérité, on m’a d’ailleurs souvent reproché dans mes pdf de ne pas “prendre parti” de ne pas dire ce que je “pense” de tel ou tel théorie, de ne pas parler de “mes” expériences et croyances personnelles, mais je pense honnêtement que ces différentes théories et croyances, ces différents point de vue des auteurs et des spiritualités ont peut-être tous une part de vérité, ils ne sont que des tentatives justement de se rapprocher d’une vérité plus absolue, chacun avec ses propres mots, son propre référentiel, “sa” propre vérité.

Votre point de vue sur la situation du net éso actuel ?

Les choses ont évolué, pas forcément en bien, mais je pense que cela tient des générations plus jeunes et des nouveaux outils de communication. Aujourd’hui l’information semble immédiatement accessible, mais elle est paradoxalement moins fiable, c’est le règne du copier/coller du zapping et du grapillage d’information sans aller au fond des choses. C’est aussi le règne du “paraitre”, beaucoup de personnes font totalement semblant sur le net, avec l’expérience, l’on s’en rend facilement compte, mais combien se laisse berner m’abasourdit à chaque fois. Au milieu du brouhaha ambiant, où la norme communicative se résume désormais à un message de 150 caractères ou bien à un simple “like”, ceux qui font l’effort d’alligner trois mots intelligibles deviennent tout d’un coup des référents , même si, ils disent n’importe quoi ou ne font que répéter ce qu’ils ont lu en diagonale sur wikipedia. Les contenus originaux et de fond n'intéressent pas les nouvelles générations, j’ai l’impression que peu font désormais l’effort de chercher à comprendre, l’important n’étant plus que de se sentir accepter au sein d’un groupe et donc dans le moindre effort de se rallier immédiatement à ce que semble penser le plus grand nombre sans aucune once d’esprit critique. Je m’étonne par exemple toujours de la popularité de certains mouvements ésotériques alors que la plupart de ceux qui s’en revendiquent n’y connaissent absolument rien.

Ne pourrait-on pas penser que cela vient d’un délaissement de la sphère religieuse pour la spiritualité (sphère privée donc) et que ce “moutonisme” soit celui qu’il y avait auparavant lié au religieux? (la religion servant autrefois comme structure socialisante, ce qui est de moins en moins le cas)

Certainement, je pense que cela vient en partie du fait que la religion a abandonné son coeur spirituel, elle “nie” d’une certaine manière désormais le surnaturel, les anges ne sont plus vus que comme des métaphores, mais l’homme reste un animal spirituel pour reprendre l’expression de Taguieff. Nous avons besoin de spiritualité mais nous ne trouvons plus aujourd’hui de réponses dans les dogmes de l’église (en particulier l’église catholique). Cela me rappelle le documentaire “religulous” ou le comique Bill Maher interroge Reginald Foster, un prêtre du vatican, qui lui explique que l’enfer est une jolie fable (voir l’ensemble ici: http://www.youtube.com/watch?v=ExElEMpJN3M ). L’homme est également un animal social, et nous avons besoin de sentiment d’appartenance à un groupe, qui partage les même valeurs morales et spirituelles. Comme la religion a délaissé ce terrain, ce sont les nouvelles spiritualités qui fleurissent. Peut être que Paul Le Cour avait raison dans son analyse des cycles astrologiques et que nous sommes réellement à un tournant, vers un “nouvel âge” comme il le nommait, c’est le “new age” qui est une mouvance polymorphe mélange de science et de spiritualité qui semblent désormais être la nouvelle religion croissante de ce siècle, sous l’impulsion de la théosophie et d’un syncrétisme toujours plus poussé entre les différentes spiritualités. Malheureusement ce syncrétisme s’accompagne aussi parfois d’une certaine forme de simplification qui vide de son essence de son coeur “ésotérique” les enseignements spirituels pour ne plus livrer qu’une coque “exotérique” qui à juste l’avantage d’être compréhensible par tous.

Votre idéal de vie ésotérique et spirituelle ?

En hermite certainement, pour moi ce chemin ne peut être que solitaire, la rencontre avec “soi” ne peut se faire que par nous-même, mais cela a des limites bien sur, la confrontation de nos idées avec l’autre nous permet de voir un autre point de vue, de nous remettre en cause pour ne pas justement systématiquement ranger les choses dans la case des choses “vraies” ou “fausses”. Je pense sincèrement que si tout le monde était suffisament égoiste pour s’intéresser à soi en premier, le monde se porterait beaucoup mieux, je sais que cela peut paraitre paradoxal, mais notre égoisme moderne est basé sur des mensonges de la société, nous “croyons” que le bonheur c’est de posséder, or comme le disait Marx il n’y a pas de désir plus pauvre que celui qui est indexé sur la possession, car éternellement insatisfaisant, c’est le miracle du mensonge de nos sociétés modernes. L’égoisme que l’on doit avoir c’est d’abord de réfléchir en premier sur ce que nous voulons vraiment et pas de croire ce qu’on essaye de nous imposer comme idéal du bonheur. Une fois ce chemin emprunté on se rend rapidement compte que nous sommes tous interellié et s’interesser à son propre bonheur c’est s’interesser au bonheur de tous, nous voulons tous au fond de nous même avoir un environnement plus sain et moins polllué, mais on se laisse berner par le marketing qui nous fait croire que nous devons consommer toujours plus, que la “croissance” est le seul moteur du bien être de l’humanité, la conclusion c’est que nous mettons ce désir de possession sur un piedestal qu’il ne mérite pas. De la même manière, beaucoup de gens s’intéressent à l’ésotérisme pour “aider l’autre” ou “faire le bien”, ils cherchent en réalité la satisfaction d’un désir totalement égoiste de reconnaissance et ne se concentre pas sur leurs propres problèmes, or on ne peut pas aider les autres si l’on s’est pas aider soi-même en premier.

Pratique vs théorie

C’est un débat du type de l’oeuf et de la poule... Les deux sont importants il m’a fallu beaucoup de temps pour m’en rendre compte, même si je privilégie d’abord la partie spéculative, comme disait Francis Bacon: “Nam et ipsa scientia potestas est” ce qui signifie en substance “savoir c’est pouvoir”. Faire sans comprendre pourquoi est un non sens pour moi. Donc oui il faut pratiquer, mais pas à l’aveugle, si on fouille parmi certains praticiens on se rend compte qu’ils ne savent absolument pas pourquoi ils pratiquent, il faut d’abord se poser la question du but à atteindre, puis se poser la question du “comment” avant d’agir. Je vois trop de monde “faire” pour la satisfaction de “faire”, “pratiquer” pour “pratiquer”. Je me souviens de l’époque lointaine des chats éso sur internet, la première question qu’on vous posait souvent c’est “tu pratiques?”, ce qui en soi bien sur ne veut rien dire, j’ai pris l’habitude de répondre “non” à cette question, parce que comme  beaucoup sur le net j’aime également faire semblant de rien.

L’importance de la traduction, de la compréhension de l’essence du texte est déterminante dans votre cheminement, pourquoi?

Cela rejoint ce que j’expliquais à l’instant, on a tendance à être très critique quand un homme politique nous demande de faire des efforts, de payer plus d’impôt ou simplement quand nos parents  ou nos profs nous expliquent ou nous disent de faire quelque chose. Et sous prétexte que quelque chose a été écrit dans un vieux grimoire poussiéreux il y a plus de 1000 ans cela deviendrait automatiquement une référence qui ne peut être soumis à l’interrogation et à la critique. Honnètement j’ai parfois du mal à comprendre pourquoi. D’autant qu’on a tendance à oublier qu’il s’agit d’un enseignement “ésotérique” en substance donc caché, les choses sont rarement à prendre au pied de la lettre. L’exemple le plus frappant et le plus illustratif bien sur ce sont les recettes tarbiscotées des vieux grimoires avec du sang de vierge et des ailes de chauves souris, qui sont en réalité des noms de plantes codés, mais que  beaucoup depuis la nuit des temps ont pris au pied de la lettre. Beaucoup de choses ont été écrites sous des formes métaphoriques et qui ne sont pas à prendre au sens littéral, la fameuse “loi d’anologie” qui est une constante dans l’ésotérisme occidental nous montre au contraire que les constituants d’un rite ne sont souvent que des symboles qui renvoient à des choses astrales ou immatérielles que le geste ou l’objet sont censés représenter, s’il l’on ne comprends pas cela à quoi cela sert-il de faire ? C’est similaire à l’alchimie, je considère, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, que la quête de la pierre philosophale est une quête allégorique, comme la quête du graal, et qu’il s’agit en réalité de la quête de l’âme, les différentes “opérations” ne sont que des métaphores sur une alchimie qui doit s’opérer en “interne”, la quête de l’imortalité c’est la quête pour la connaissance de son âme, pour moi personnellement c’est donc toujours cette même quête gnostique de la connaissance. C’est ce qu’on retrouve à l’ouverture de l’évangile de Thomas “Celui qui trouvera l'interprétation de ces paroles ne goûtera pas la mort”, il y a donc bel et bien un message “caché” dans ce texte, un message à “interpreter” comme l’indique l’auteur dès le début et certainement pas donc, une explication littérale du texte, la compréhension ou plutot l’interprétation a toujours été un élément essentiel dans l’ésotérisme.

Doit-on considérer que l’ésotérisme ne peut être accessible à tous?

Je ne le pense pas, je dirais comme jésus que celui qui cherche trouve.

Partie activité :


Vous avez fait des pdf aboutis, poussés, vous partagez depuis des années sur votre forum, le tout dans une relative discrétion sur le net éso, sans rechercher la visibilité. Pourtant, n’écrit-on pas pour être lu?

J’écris avant tout trés égoistement pour moi-même, cela me permet de “fixer” ma pensée, écrire me permet de réfléchir, me relire me permet l’auto-critique et me permet d’aller au bout de certains concepts et idées, bien sur quand on a écrit un texte d’une centaine de pages on a effectivement envie de le partager, je le fais mais sans trop de prosélytisme ou de publicité c’est vrai. Il y a plusieurs raisons à ma relative discrètion à ce sujet, la première, et cela rejoint ta prochaine question, c’est que j’ai l’impression que ce ne sont que des projets non aboutis, il me faudra certainement des années pour les terminer. La deuxième c’est que je me dis que celui qui cherche trouve et que celui qui “trouve” mes textes au hasard d’une recherche en tirera certainement un plus grand intérêt. Et puis pour finir je n’ai pas envie finalement que ces textes se retrouvent, comme ce fut le cas pour Morrigane (Ulfdis, cf précédente interview), dans des boutiques en lignes par les nombreux plagieurs du net.

Vos pdf seront-ils un jour considéré comme achevés? Pourquoi pas la publication papier (certains font plusieurs centaines de pages)?

Peut-être, certains le sont déjà. J’ai remanié le texte sur le rituel du pentagramme et j’y ai joint la traduction du texte de la FS de maitre giovanni, le tout fait désormais 120 pages et je le considère comme terminé. C’est la même chose avec la traduction du texte de Frater Daniel sur la F.O.G.C. D’autres sont de perpétuels chantiers, certains ne sont même pas disponibles sur ma page de téléchargement...Par contre je ne pense pas qu’ils verront jamais le jour en format papier, je ne veux pas les commercialiser je veux que cela reste totalement gratuit, aujourd’hui il est relativement facile avec une bonne imprimante et un peu de colle d’imprimer soi-même un livre, en plus il existe de plus en plus de manière conviviable de lire un livre dématérialisé.

Comment consacre-t-on autant de temps et avec autant de passion à la théorie ésotérique occidentale?

Je pense que je part du même constat que Philippe Pissier qui a traduit le monumental “magick” de Crowley, nous n’avons pas suffisamment de ressources en langues francaises sur les auteurs anglophones ou germanophones, et le peu que nous avons ne cite pas ses sources, l’exemple typique c’est Moryason qui reprend les rituels publiés par Israel Regardie, il n’y a malheureusement quasiment aucune traduction francaise de Regardie, et pour ce qui concerne les auteurs allemands à part Bardon il n’y a pratiquement rien. J’ai la chance de maitriser suffisamment bien la langue allemande et la langue anglaise pour avoir accès un nombre de ressources très larges sur l’ésotérisme, cela me permet de faire des recherches croisées dans plusieurs langues, de recouper des informations, de les traduire et de les mettre à disposition. Pour traduire un texte ésotérique il faut avoir de bonne connaissance de la langue mais aussi de l’ésotérisme en général, il y a donc très peu de personne qui peuvent correctement traduire ces textes, dans ce contexte c’est presque un “devoir” que de traduire certains textes en particulier ceux en langue allemande.

Quels sont vos projets pour l’avenir?  Une future étude en cours ou en devenir?

Et bien dans mes “projets” il y a bien sur la publication sur les plantes magiques, elle fait actuellement  260 pages et cela devient un projet titanesque, je suis actuellement en train de lire “flore magique et astrologiques de l’antiquité” de Guy Ducourtial et c’est certainement un des livres les plus intéressant sur le sujet avec l’Herbarius d’Armand Delatte. Et puis j’ai une autre publication concernant “les outils magiques”, cette dernière reprend deux anciennes publications, sur les 5 éléments et sur la baguette magiques, l’idée étant de traiter encore l’épée, la coupe et le cercle afin de faire le tour  relativement exhaustifs des outils classiques de la traditions ésotérique magique occidentale, pour l’instant le manuscrit fait quelques 180 pages mais je ne peux pas encore le mettre en ligne dans son état actuel. Enfin je travaille aussi depuis longtemps à un texte sur l’image du mal dans la tradition judéo-chrétienne, actuellement le texte fait une trentaine de pages dans l’état il n’est pas non plus publiable.


Autres :

Si vous aviez un conseil à donner au lecteur de cette interview...

Soyez intègre avec vous-même, cherchez au fond de vous-même là sont toutes les réponses à vos questions

Une suggestion de prochaine interview (personne) ?
Philippe Pissier, Spartakus Freeman et Melmothia.


Joker of Elda: plutôt "X-files ou "au-delà du reel"?

X-Files bien sur, parce que la vérité est ailleurs...Mon épisode favoris “le chérif à les dents longues” ou comment le point de vue change la perception du réel...

 
Merci de votre participation!
Par Hagel, pour equi-nox.net
Août 2013

Conjonction Lughanasad-Mabon 2013

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Bonjour,

la vie ésotérique est soumise à divers cycles, naturels, et nous n'y échappons pas.
Cette année, nous avons eu une lune bleue en août, et aura lieu la pleine lune des moissons (qui correspond à la plus proche de l'équinoxe) avant ce fameux équinoxe de septembre, le 19.

Cette conjonction a tendance à renforcer les énergies, à accroître les capacités à concrétiser physiquement et potentiellement représente un risque d'attaque (d'entité) plus important par l'effet général de sur-activité que cela entraîne.
Tout particulièrement en ce qui concerne la période du 17-18-19-20-21 septembre 2013.
Le sommeil pourrait être aussi bien perturbé par la proximité de la pleine lune et de l'équinoxe (de façon plus importante qu'habituellement), même si les effets énergétiques d'un équinoxe sont relativement limité dans le temps en raison de la rapidité de ce phénomène astronomique.

En soit, cette période n'est pas négative, elle aura aussi de profonds effets positifs qui se manifestent différemment selon chacun: concrétisation de projets, démarrage de nouveaux projets, mis en marche des changements pré-envisagés, ou préparés de longues dates.

En conclusion:
- veillez bien sur votre ancrage
- veillez bien à ne pas perdre des réflexes de purification avec la rentrée
- faites particulièrement attention en cas d'hypersensibilité aux énergies (que ce soit dans le rapport aux autres ou plus large) à retravailler le renforcement de votre aura, à vous recharger, et à ré-imposer des frontières (usage de la bulle)

Dans la continuité de ce post:
Arrow L'alchimie des équinoxes et le cycle des forces
Arrow Cycles en hantise et perturbations énergétiques
Arrow cycles (médiumnité)
Arrow Evènements astronomiques

Bien à vous, Hagel

Des 4 éléments aux particules élémentaires

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Bonjour,

voici un schéma issu du hors série de Science et Avenir, de novembre 2012, intitulé "Eau, air, terre, feu, la science à la conquête des 4 éléments".

Je vous le recommande par ailleurs (même si je ne sais pas s'il est encore trouvable) il y a un gros article "de l'alchimie à la chimie, une nouvelle vision du monde".

Comme je l'ai scanné, vous verrez une petite différence, ayant du faire deux scans différent.
La notion des 4 éléments est directement issue de la théorie d'Aristote, elle présente les éléments dans la construction du monde. Où quand les énergies croisent la science à ses fondements. La passerelle entre la théorie vieille de plusieurs milliers d'années et les dernières recherches d'approche du monde.

le lien direct de l'image: http://www.patmax.eu/I20/130825124002.png



Bien à vous

[Interview] Julia Boschiero (lithothérapie)

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Julia Boschiero - Equinox
(septembre 2013)




 

 


[Julia Boschiero
 
Vous êtes lithothérapeute depuis 2007, partageant vos connaissances, vos expériences en libre accès sur internet. Vous organisez des formations régulièrement, et ouvrez (à la rentrée 2013) une école pour lithothérapeute professionnel (Lithosophia).
Vous avez écrit un livre “Les pierres au quotidien” publié en 2012 par les éditions Alliance Magique, vous retrouvant en tête des ventes de cette maison.
Au départ “fille de” (d’un) pionnier de la lithothérapie pour le domaine francophone (R. Boschiero), vous avez construit votre place dans un paysage ésotérique vaste et souvent truffé de préjugés dans le domaine de l’énergies des pierres, en usant de pragmatisme, de réflexion, d’expérience.
Vous avez fait de votre passion votre métier, vous avez mis votre intelligence au service d’une branche qui était souvent délaissée ou prise en complément d’approches plus vastes.


A découvrir pour vous découvrir:


  • Julia Boschiero site
  • Lithosophia
  • Les pierres au quotidien (livre)
  • Formation lithothérapie
  • Chaine Youtube



Sur le forum:
Avis sur “les pierres au quotidien”

Partie perso et réflexions:

Comment vos pas vous ont-ils mené à la passion des minéraux, puis à son approche ésotérique par la lithothérapie?

Les minéraux ont toujours été présents dans ma vie grâce à mes parents. Bien que les ayant toujours trouvés esthétiques, je n’ai pendant longtemps pas compris la fascination que mes parents leur portaient.
C’est en fait ma découverte de l’ésotérisme qui m’a peu à peu guidée vers les minéraux et non l’inverse, malgré leur omniprésence autour de moi. Vers l’âge de 11 ans j’ai commencé à pratiquer la magie rituelle, et à constater par des expériences très marquantes (peut-être un peu trop, mais c’est une autre histoire) l’impact potentiel de ce que nous appelons “énergies” dans nos disciplines. Dans le même temps mon père publiait ses premiers ouvrages sur les propriétés “subtiles” des pierres. Ce qui n’était au départ qu’une lubie de collection que je ne partageais pas avec avec mes parents pris une toute autre dimension. L’action des pierres sur l’humain ressemblait étrangement à ce que j’étais en train de découvrir avec la magie, et leur donnait un rôle bien plus actif que celui de décoration / attrape poussière.
J’ai fait mes premières formations avec mon père à l’âge de 15-16 ans, et mon intérêt pour le sujet ne fit que grandir. A mes 18 ans je quittais le foyer familial, et à partir de là il ne me fallu pas plus de 2 ans avant de me rendre compte que je ne pourrai pas avoir une vie épanouie sans être baignée dans l’élément minéral.
Ce fût pour moi une nouvelle découverte, puisque jusque là j’avais l’impression de suivre la passion de mes parents. Sentir ce besoin comme venant pleinement de moi a été un cap déterminant à mes yeux. Je me souviens encore du sentiment d’évidence que j’ai ressenti lorsque j’ai décidé de construire ma vie dans ce domaine.


Vous : il y a 10 ans et dans 10 ans ?

Moi il y a 10 ans… vous ne me reconnaîtriez pas ! J’ai eu une adolescence très difficile, et il y a 10 ans j’étais pour ainsi dire dans l’oeil du cyclone. Dépression, anorexie, colère et incompréhension, manque de confiance en moi… je n’ai rien raté des épreuves que peuvent nous imposer cette période de vie. En y repensant j’ai l’impression de regarder une autre vie, et pourtant je me souviens encore parfaitement de ce que j’ai pu ressentir et de ce que j’ai pu penser à cette époque. Je sens la personne que j’ai été comme partie intégrante de ce que je suis aujourd’hui sans pour autant pouvoir m’y identifier présentement. Les difficultés que j’ai pu traverser sont aujourd’hui très importante pour mon travail d’accompagnement humain. Ce sont elles qui me permettent de prendre avec moi une partie de la souffrance d’autrui sans en sentir le poids.
Et dans 10 ans, et bien peut-être que j’aurai la chance de voir mon travail aboutir, et le milieu de la lithothérapie en être changé. Les projets que je mène actuellement auront probablement besoin de plusieurs décennies pour évoluer et cheminer jusqu’à leur destination. La patience est de rigueur dans ma situation et 10 ans semblent être bien peu de choses.


On vous connait comme lithothérapeute, avez-vous d’autres approches ésotériques/religieuses/spirituelles au quotidien ou qui vous parlent?

La magie rituelle est une composante de ma vie, au même titre que les pierres. La wicca et le paganisme se sont rapidement révélés être des voies particulièrement chères à mon coeur. C’est un sujet que j’aborde peu (un seul article sur mon blog) pour la simple et bonne raison qu’il s’agit de mon cheminement spirituel. Je considère que c’est là un domaine dans lequel chaque être doit prendre les décisions qui lui conviennent sans pression extérieure, et si j’essaye d’accompagner au mieux mes lecteurs dans la découverte des pierres je n’aimerais pas qu’ils se sentent poussés vers le paganisme par la même occasion. Je me contente donc de parler de magie, de divinités et de sabbats avec mes amies proches ou avec les membres de notre communauté. Le fait que cette partie de ma pratique reste plus en retrait constitue finalement un jardin presque secret.
J’évolue aujourd’hui en tant que praticienne solitaire et ce statut me convient parfaitement. Mes tentatives passées pour m’intégrer dans des groupes de pratique ont échoué à m’offrir l’épanouissement et les échanges que je recherchais. La principale qualité du paganisme à mes yeux est de laisser s’exprimer la particularité de chacun au travers de la spiritualité naturelle et du polythéisme, or je n’ai pas encore trouvé de groupe suffisamment respectueux de chacun pour en oublier les titres hiérarchisés, la domination des nouveaux venus et la sur-valorisation des leaders. J’aime donc à parcourir ma route avec l’accompagnement de mes divinités et les enseignements que la vie m’offre chaque jour.


Il y a-t-il des rencontres qui vous ont marquées dans votre cheminement ? Qu’elles soient fictives ou réelles, positives ou négatives ?

De nombreuses rencontres me marquent. Je suis habituellement très attentive aux particularités humaines de chacun, et j’aime voir la part d’épanouissement possible en chacun. Ce regard m’amène à considérer les personnes qui m’entourent ou qui croisent ma route avec beaucoup d’émerveillement. Je pourrais donc vous citer les amis de mon cursus scolaire et universitaire, mes parents et leurs amis, mes stagiaires et accompagnés au cabinet, ou encore mes détracteurs… Dans chacune de ces catégories on pourrait compter de nombreuses personnes m’ayant appris et offert des façons nouvelles de considérer l’humain.
Pour ne citer que quelques rencontres très marquantes, je commencerais par Tamara Farin, thérapeute PNL avec laquelle j’ai voyagé aux Etats-Unis en 2009. Cette excursion a été une vraie révélation pour moi et c’est à partir de là que j’ai tout lâché pour me lancer à plein temps dans la lithothérapie. Tamara m’a beaucoup apporté par sa gentillesse et son approche. C’était là une des premières fois que je me sentais moi-même et à ma place. C’est un sentiment que je n’ai plus jamais souhaité ou toléré abandonner par la suite et qui m’a donné la force de construire l’existence dans laquelle je m’inscris aujourd’hui.
La seconde et la plus importante rencontre que j’ai connue jusqu’à aujourd’hui est bien entendu celle d’Arnaud Thuly, aujourd’hui mon époux. Si je suis passionnée de mon domaine, je n’ai de loin pas son énergie et son dynamisme. Au delà d’être l’homme de mon coeur il est également une source de courage et d’inspiration sans laquelle je n’aurais pas fait la moitié de ce que l’on peut constater aujourd’hui de mon travail. Il sait quand me soutenir et quand me pousser, et sans cela j’en serais encore à penser que peut-être, écrire un ouvrage pourrait être une bonne idée.
Les rencontres négatives enfin sont de loin les plus instructives, bien que douloureuses. Plusieurs personnes ont participé à la mise à sac de mon existence et ce en plusieurs occasions. A chaque fois j’ai eu la possibilité de tout reconstruire avec le temps, et force est de constater que les moments heureux restent plus vivaces que les temps de souffrance. Je considère aujourd’hui que les leçons sont plus importantes que les personnes qui les ont forcées, et ne citerai donc aucun nom.


Associeriez-vous la lithothérapie à une religion ou spiritualité en particulier (par delà le cadre énergétique)?

Je parlais plus haut du fait que la spiritualité est à mes yeux un chemin personnel et différent pour chacun. On pourrait ajouter à cela que les pierres n’ont en effet pas de spiritualité pré-établie.
Quelles que soient vos croyance, ou même vos actes (bénéfiques ou non), les pierres continueront à rayonner de leur “aura”. Cette notion n’est pas évidente aujourd’hui parce que de nombreux auteurs et conférenciers font un allègre amalgame entre pierres et spiritualité au prétexte que leur action est énergétique. Ce n’est à mes yeux rien de plus qu’un raccourci, utilisé tantôt pour asseoir (ou imposer) des croyances personnelles, tantôt pour placer de la morale là où la sagesse est absente.
De nombreux dires nous amènent à imaginer les pierres comme de petits humains immobiles : elles seraient sortie des entrailles de la terre-mère dans le seul but de nous aider, choisiraient les personnes à qui elles donneraient ou non leur énergie, ou ne se révèleraient qu’à ceux qui croient aux anges et méritent ainsi leur pouvoir… Tout cela ne se vérifie malheureusement pas dans la pratique. La seule énergie qui réagisse ainsi est celle des croyances humaines, rassemblée en formes-pensée ou en égrégores. Lorsqu’on se concentre en revanche sur l’énergie de matière d’une pierre en lui laissant son naturel, elle est alors toujours présente, par la simple existence du minéral.
Certains auteurs très populaires assimilent la lithothérapie à un mouvement du Nouvel Age, et écrivent ainsi des ouvrages entiers remplis de propriétés uniquement tournées vers ce cheminement-là. C’est là une des parties de la lithothérapie avec laquelle j’entretiens le moins d’affinités. J’y vois un grand utilitarisme de la pierre au service d’une idéologie. On ne trouve dans ces ouvrages aucune étude de la matière, de l’évolution ou des origines de la pierre. Rien n’y est fait pour que l’humain la respecte ou la considère dans sa nature complète. La pierre n’est finalement là que pour faciliter l’accès à des caprices spiritualistes comme voir ses vies antérieures ou discuter avec ses anges. Outre le fait que des propriétés aussi orientée excluent toute personne qui ne partage pas ces croyances, elles ne représentent également qu’une très faible partie du potentiel de chaque minéral, et ce dans un cadre quelque peu tronqué par un cadre spirituel restreint. Ces mêmes propriétés sont également utilisées par de nombreux lithothérapeutes se revendiquant comme professionnels et ainsi imposées aux personnes accompagnées.
En définitive, non seulement je considère la lithothérapie comme étant indépendante de toute spiritualité (bien que les pierres soient applicables à toutes sans exception), mais je trouve également très irrespectueux le fait d’imposer ses propres croyances par le biais d’une discipline d’accompagnement, même énergétique. Lorsqu’on évolue dans son propre cheminement nous sommes en revanche parfaitement libres d’y intégrer les pierres, mais nul besoin de renier ses croyances pour bénéficier de leurs bienfaits spirituels.


Ethique et minéraux?

Une question encore pas très au point dans le milieu de la lithothérapie ^_^. Ces dernières années on a encore vu circuler une pierre aux propriétés miracle vendue accessoirement pour ses soi-disant effets anti-cancer… Il va sans dire que de tels résultats ne s’obtiennent que très, très, (trop) rarement avec la lithothérapie. Nous sommes très loin de pouvoir considérer les pierres comme un remède pour le corps et même les cas considérés comme des succès bénéficient simultanément à l’utilisation des pierres d’un accompagnement médical. Parmi les très nombreuses personnes que j’ai rencontrées utilisant les pierres pour leur santé je n’ai vu que 2 cas de rémission de maladies graves (condamnés sous peu aux yeux de la médecine classique) suite à la rencontre avec la pierre. Je ne connais pas le taux de rémission spontanée sans pierres et nous ne disposons pas de telles statistiques en ce qui concerne la lithothérapie. Ce que je sais c’est que l’immense majorité des personnes malades qui s’accompagnent de la pierre ne guérissent pas comme par enchantement. La pierre rend leur maladie moins gênante, leur corps plus fort et prêt à combattre, leur esprit plus ouvert et positif… mais malgré tout cela on ne peut pas comparer ses effets à un traitement.
Cette confusion entre pierre et médicaments, l’idée que les deux seraient interchangeables et ce avec moins d’effets secondaires dans le cas de la pierre est régulièrement utilisée à des fins commerciales. Je comprends le besoin de croire en des solutions plus faciles, je comprends l’espoir de trouver une solution miraculeuse aux tragédies de la vie (je suis la première à œuvrer pour qu’on puisse améliorer la vie de chacun avec les pierres)... Ce que je ne comprends pas c’est qu’on puisse mettre des personnes en danger en utilisant leur besoin de rêve et d’espoir, et ce en se disant que dans le fond on n’est pas un escroc parce qu’on leur a vendu ce qu’ils voulaient.
Le monde est peut-être ainsi fait, mais je me dis qu’en renseignant le public et en rassemblant ou en formant des professionnels qui partagent mon inquiétude quant à l’éthique de notre métier nous pourrons à l’avenir diminuer les possibilités pour de tels abus de s’installer dans notre domaine.


Quel objectif doit servir la lithothérapie pour vous?

L’objectif premier de la lithothérapie est simple : aider les gens à vivre une vie plus épanouie grâce à l’intervention des pierres.
En ce qui me concerne j’y ajouterais le fait de découvrir le réel potentiel des minéraux, ainsi que les tenants et aboutissants de leurs effets. La Lithothérapie est une discipline jeune qui a encore besoin de nombreuses années de recherches avant de devenir un domaine de savoir complet. Toutes les propriétés dont nous disposons à l’heure actuelle peuvent paraître riches et imposantes, mais elles ne représentent en réalité qu’une petite partie des utilisations et des applications possibles du minéral. Plus on en découvre plus les promesses sont grandes, et au fur et à mesure que nos tests nous permettront d’en savoir plus nous seront en mesure de fournir une lithothérapie de plus en plus efficace.
Enfin j’aime à penser que la lithothérapie pourrait ouvrir les esprit à une nouvelle façon d’accompagner et de soutenir l’être humain dans les moments de vie difficiles, à savoir en influant sur sa manière de vivre les événements. Si une telle démarche venait à être admise et à entrer dans nos habitudes, ce serait également l’occasion d’offrir non pas une vie confortable ou acceptable mais bien une vie épanouie aux être humains.


La lithothérapie en tant que révélatrice du potentiel humain (au sens large, spirituel, psychologique, physique...) en somme? Une clé de développement active (là encore au sens large) ou un support (passif)?

Savoir si la lithothérapie est passive ou active dans ses effets est une question subtile. Je dirais que cela dépend des situations. En ce qui concerne les pathologies physiques on assiste le plus souvent à un simple soutien qui fera la différence en améliorant de petites choses et en offrant simplement des chances supplémentaires. Sur des maladies légères il arrive que les pierres soient suffisantes, mais d’expérience personnelle je trouve leur impact bien moins immédiat et efficace que celui d’autres méthodes comme l’homéopathie ou les huiles essentielles. J’ai donc pris l’habitude de cumuler l’ensemble dans mon utilisation privée.
Pour les états d’esprit, les émotions, les sensations latentes et la connaissance de soi, les pierres deviennent foncièrement actives. Je ne compte plus les crises de larmes, les révélations, ou les bouleversements que vivent stagiaires et accompagnés. Dépasser les souffrances ou se connecter à ses émotions habituellement ignorées devient soit naturel soit forcé. Ainsi même dans le cadre des maladies, la lithothérapie apportera une grande possibilité de découverte et de résolution des nœuds psychiques et émotionnels qui peuvent provoquer un trouble ou l’entretenir.
L’impact profond et plus “actif” des pierres est souvent obtenu grâce à des variétés plus rares qui comportent par la même occasion des risques de mauvaise utilisation pour des personnes peu renseignées. Ce sont également des pierres plus difficiles d’accès qu’il faut chercher spécifiquement et qui demandent un budget plus important que les pierres roulées (de plusieurs dizaines d’euros pour un seul outil jusqu’à plusieurs milliers pour les pièces exceptionnelles de collection). La plupart des personnes qui travaillent avec les pierres à titre personnel et parfois professionnel n’ont tout simplement aucune idée des effets potentiels de telles pierres pour la simple et bonne raison qu’on peut passer des années à étudier la lithothérapie sans les croiser si on ne va pas spécifiquement les chercher.


Que pensez-vous de la place de la lithothérapie dans la société et plus spécifiquement par rapport au domaine scientifique?

C’est une question délicate à plus d’un titre. Déjà parce que ma réponse risque de fâcher beaucoup de monde et de deux parce qu’elle risque d’être mal comprise ou détournée… Mais qu’à cela ne tienne.
Dans le domaine ésotérique nous sommes tous d’accord pour dire que l’ignorance de la science face à nos disciplines est on ne peut plus ridicule. Malgré les centaines de témoignages et l’absence de preuves d’une absence totale d’action, la communauté scientifique moderne s’entête à vouloir considérer de nombreux domaines non explorés ou démontrés par ses soins comme tout bonnement inexistants. C’est un comportement allant à l’encontre des fondements même de la science, dont les pionniers avaient pour objectif de connaître et comprendre le monde. Aujourd’hui, quels que soient les tests ou les expériences effectuées, quels que soient les résultats positifs démontrant la présence d’un phénomène, si ce domaine est estampillé comme “superstition” il sera rejeté d’office. La lithothérapie n’échappe bien entendu pas à cette règle, la communauté des minéralogistes et même des grands collectionneurs pouvant se montrer très discriminants envers les amateurs de lithothérapie.
Mais je ne considère pas les lithothérapeutes comme tout blancs dans cette affaire. Ayant grandi dans leur cercle j’ai à plusieurs reprises entendu certains se vanter d’avoir inventé de toute pièce des propriétés très populaires et complètement admises. La méconnaissance de la pierre qu’on peut constater dans de nombreux ouvrages de lithothérapie, l’amalgame avec des croyances spirituelles spécifiques, ou les excuses pseudo scientifiques destinées à un public amateur et creuses face à un public connaisseur n’aident en rien notre discipline à s’imposer avec raison. Dans la branche “New Age” de la lithothérapie on constate même une diabolisation de la connaissance technique des pierres qui serait trop “mentale”. Dans une telle démarche tout être humain peut être sauvé de la souffrance à condition qu’il abandonne tout raison et toute réflexion. La science ne s’encombrera à l’évidence pas d’un travail de tri. A mes yeux il est donc nécessaire que la lithothérapie mûrisse et se défasse tant de ses fioritures que de ses complexes avant qu’un dialogue avec la science ne soit possible.
Au final j’espère sincèrement que nous arriverons à un échange entre les différentes disciplines de la pierre. Aujourd’hui nous faisons face à de grandes difficultés pour accéder à certaines informations étudiées par la minéralogie et éminemment utiles en lithothérapie. Un tel clivage ne fait que priver chaque discipline des richesses de sa voisine.


En somme, réconcilier la rigueur scientifique avec l’esprit de découverte de l’énergie des pierres et par extension comprendre les usages possibles sur tous les plans?

C’est l’idée Smile Sans une recherche rigoureuse nous n’obtiendrons jamais suffisamment d’informations pour savoir avec précision quelle pierre est la plus appropriée et la plus efficace dans chaque cas de figure. L’intuition nous permet de pressentir beaucoup de choses, mais elle est plus applicable dans le cadre de l’auto-soin que dans le travail pro. Nous devons nous détacher de beaucoup d’idées préconçues pour arriver à appliquer une sensibilité juste aux personnes qui viennent nous voir, et nos pré-suppositions amènent parfois à passer à côté de la vibration la plus parlante pour l’accompagné. Des études ne nous priveraient pas de l’utilisation de notre intuition, mais nous offriraient un champ d’application bien plus précis.
Du côté de la science, je pense que l’étude des disciplines énergétiques pourrait révolutionner considérablement notre considération de ce qui est réel ou non. La sensibilité humaine et l’impact des pierres font pour moi pleinement partie du monde qui nous entoure. Il ne s’agit pas là de super pouvoirs ou de pans surnaturels de notre monde, mais simplement de phénomènes que certains préfèrent ne pas étudier pour ne pas remettre en question leur réalité et d’autres pour ne pas compromettre leur espace de rêve. Le fait est que tant que nous ne les étudierons pas nous ne saurons pas pourquoi ils existent, et quelles qu’en soient les motivations c’est là à mes yeux un risque d’obscurantisme.


Votre idéal de vie ésotérique et spirituelle ?

J’aime ma vie ésotérique et spirituelle telle qu’elle est aujourd’hui. Si elle venait à changer je suivrai probablement le mouvement en m’attardant sur chaque détail épanouissant.
De façon générale mes idéaux se nourrissent beaucoup de la réalité et de ce qui est possible. Avoir des amis avec qui partager, un coin où poser mon autel et du temps pour étudier ou méditer sonne pour moi un peu comme un rêve.



Partie pro et activités:


Quel est votre point de vue sur les pratiquants de la lithothérapie et l’expérience qui leur fait parfois défaut?

Il est évident que la lithothérapie souffre énormément à l’heure actuelle de son manque de statut. La plupart des personnes qui s’intéressent un peu aux pierres n’ont pas la moindre idée de ce en quoi consiste le travail d’un praticien en lithothérapie. On imagine aisément que porter une pierre sur soi puisse faire du bien, mais le simple fait de méditer avec peut paraître étrange à une bonne partie du public. Quant aux séances en cabinet, on imagine bien y faire appel pour un problème de santé (un peu comme pour les magnétiseurs) mais pas pour une rupture difficile ou un deuil. Le plein potentiel de la lithothérapie et ses impacts déterminants sont donc difficiles à faire passer.
Ce flou ainsi que l’absence à la fois de cadre légal et de cadre de reconnaissance interne à la discipline offrent l’opportunité à de nombreuses personnes de se revendiquer lithothérapeutes sans avoir ni les outils ni les compétences requises pour exercer cette discipline. J’ai vu des personnes s’installer en cabinet après 2 jours de formation avec mon père, d’autre s’installer après une simple lecture de la bible des cristaux (livre très insuffisant notamment en matière de connaissance technique des pierres). Au final personne n’ira remettre en cause ce statut, les accompagnés étant bien souvent encore moins renseignés sur le sujets que de tels pseudo-professionnels.
Beaucoup de personnes ne voient pas le problème et se disent que tant qu’il y a une écoute attentive cela ne peut pas faire de mal… Ce n’est sincèrement pas mon avis. Il est possible de faire des dégats considérables à une personne avec des pierres qu’on trouve somme toute aisément, comme certaines obsidiennes ou encore de l’azurite. Une mauvaise expérience de quelques minutes avec une pierres peut ensuite nécessiter des mois de reconstruction personnelle pour se remettre sur pied si le professionnel à qui on s’est confié n’a pas les compétences pour rectifier le tir. Ces choses-là n’arrivent heureusement pas tout le temps. Il est possible de tâtonner longtemps sans tomber sur un os, mais ce n’est pas le genre de risques qui devraient être encourus par une personne qui paye pour être soutenue et accompagnée vers une vie meilleure.
Un des grand travers de la discipline est enfin que les effets sont non seulement invisibles à l’oeil, mais également peu familiers à une grande majorité des gens. Il arrive souvent en cabinet que les accompagnés ne fassent pas le lien entre une séance et les effets des jours qui suivent, et ce que ce soit en positif ou en négatif. Il est donc très facile pour un praticien peu compétent de décharger la responsabilité de ses mauvais pas sur n’importe quoi d’extérieur à la séance, voir sur l’accompagné lui-même. J’ai eu de nombreux témoignages d’énergéticiens ayant reproché à des personnes venues leur demander de l’aide d’avoir beaucoup d’énergie “négative”, et donc d’être la source de leurs propres problèmes. C’est à mes yeux prendre le problème à l’envers : on en vient à produire de l’énergie “négative” parce qu’on a des soucis, et c’est là justement la raison pour laquelle on part en quête d’un praticien pour nous aider. Celui qui ne veut pas être confronté à la négativité ou qui ne souhaite pas assumer les conséquences difficiles de ses propres interventions en y trouvant une solution ne devrait jamais se retrouver avec des accompagnés entre les mains.
En bref, de nombreuses personnes s’installent comme professionnels sans les compétences de connaissance de la pierre ou de l’humain nécessaires à ce travail. L’image New Age d’une lithothérapie pleine de papillons et de licornes fait en définitive beaucoup de tord, et en premier lieu au milieu professionnel lui-même. Au jour d’aujourd’hui je suis incapable de conseiller les yeux fermés d’autres lithothérapeutes, n’ayant pas la possibilité de constater leurs compétences (ou au contraire pour avoir constaté une absence de compétences ^^). Je situe bien quelques rares personnes qui fournissent plus d’efforts dans leurs démarche, mais tous ne peuvent pas consacrer autant de temps à l’étude et au perfectionnement de leur métier que je suis amenée à le faire et se basent ainsi sur d’autres disciplines pour le gros de leur travail, la lithothérapie devenant un appoint.


Qu’est ce qui définit un professionnel pour vous?

Le premier critère est bien entendu celui des connaissances de la pierre et de l’humain. Avoir beaucoup travaillé en auto-soin, avec beaucoup de variétés différentes est un point très important pour prendre conscience de l’impact possible des pierres qu’on utilisera ensuite sur autrui. En parrallèle il est nécessaire de bien étudier également les postes théoriques qui permettent de sortir de son expérience personnelle pour entrer dans une anticipation de l’expérience de l’autre. Le fait que chaque personne réagisse différemment à l’énergie d’une même pierre rend cette tâche ardue. Chaque critère doit être étudié séparément et expérimenté afin de bien saisir les tenants et aboutissants subtils mis en jeu dans une séance.
Je conseille généralement aux personnes qui veulent s’essayer aux séances sur autrui de prendre leur mal en patience afin de se construire une expérience solide (avec pas mal d’entrainement de la volonté et du maniement énergétique comme on le ferait en magie) et ensuite de trouver quelques cobayes proches avec qui on a une communication facile et qui ne sont pas trop effrayés à l’idée d’essuyer les premiers essais pour se faire la main gratuitement. En autodidacte c’est une démarche qui prend de toute façon plusieurs années.
Enfin le dernier critère peut sembler matérialiste, mais il s’agit de celui des outils à disposition. La lithothérapie est une discipline énergétique fondée sur l’utilisation des pierres. Nous utilisons également du magnétisme et de la radiesthésie sans pour autant être magnétiseurs. De la même manière un magnétiseur ou un maître reiki qui utiliserait quelques pierres n’en est pas pour autant praticien en lithothérapie. Pour que les séances de lithothérapie soient complètes et précises il est nécessaire de jongler avec de nombreuses variétés différentes, en plus du matériel élémentaire que sont les pierres roulées. Il est également impératif de disposer d’une gamme étendue de variétés rares pour les situations nécessitant un impact percutant. Tout cela représente un investissement considérable et participe pleinement de notre spécialisation. Il va sans dire que toutes les variétés utilisées doivent être expérimentées et connues, ce qui représente potentiellement entre 100 et 300 types de pierres selon les possibilités du professionnel en question.


En gros, on pourrait dire savoir maitriser une langue étrangère? (Il faut ainsi forcément acquérir le vocabulaire, la grammaire et pratiquer)

C’est exactement ça. Il faut connaître chaque détail, les mettre ensemble et en développer un usage courant. Tout comme pour l’apprentissage d’une langue étrangère c’est un processus qui peut demander du temps. Une petite nuance s’impose tout de même dans le cas de la lithothérapie : les expériences sensibles vécues avec les pierres pendant l’apprentissage peuvent avoir un impact très profond sur notre personne. Il est donc très difficile d’enchaîner les expériences et les tests comme on enchaînerait des exercices de grammaire. Chaque étape a besoin de mûrir et de prendre forme pour ne pas faire perdre pied à l’apprenti praticien.


Lithosophia, un projet pharaonique, comment y vient-on et pourquoi?

Voilà une question que je prendrais bien le temps de me poser à moi-même, mais les cours ne m’en laissent pas l’occasion… A vrai dire c’est un projet né de la force des choses. On me demande depuis plusieurs années des certifications pour les formations d’auto-soin que je donne aux particuliers. C’est une idée à laquelle je me suis toujours refusée, ne connaissant que trop bien l’utilisation faite de tels certificats (les fameux praticiens auto-proclamés et sous formés). J’ai donc fait traîner l’échéance depuis le début de mes cours en précisant à chacun de mes stages que l’auto-soin et la pratique pro sont deux mondes foncièrement différents : il est possible d’apprendre les précautions nécessaires à l’auto-soin en quelques jours alors que la pratique sur autrui demande des années d’entraînement et d’expérience pour devenir sécure tant du point de vue du praticien que de celui de l’accompagné.
Au delà des demandes de plus en plus pressantes de nombreuses personnes d’avoir un cadre dans lequel apprendre sérieusement la pratique professionnelle de la lithothérapie, c’est la situation de notre milieu professionnel qui m’a également motivée à agir. Voir des praticiens se faire du mal, et pire, faire du mal à leurs accompagnés au nom d’une lithothérapie toute bienveillante me coûte beaucoup. C’est à mes yeux un terrible gâchi du potentiel d’épanouissement que renferme cette discipline. Je veux pouvoir faire confiance à d’autres professionnels et partager avec eux une charte éthique qui nous différencie de démarches hasardeuses. J’ai prévu d’ouvrir la possibilité de passer l’examen final à des personnes extérieures à l’école qui auraient préféré travailler en autodidacte. Je ne sais pas si ce sera faisable dès 2016, mais si nous venions à offrir cette voie de validation les exigences tant en termes de connaissances qu’en termes de pratiques seraient exactement les mêmes que celles imposées à nos étudiants. J’espère que cela permettra à des professionnels qui travaillent sérieusement depuis plusieurs années de rejoindre ce mouvement de structuration de la discipline sans passer par les 3 années d’étude.
Vient enfin le critère de la recherche. De nombreuses choses restent à étudier en lithothérapie, et je n’ai pas la possibilité de tout faire seule. Notre discipline a foncièrement besoin aujourd’hui d’une classe professionnelle compétente et prête à faire des efforts pour enrichir sa discipline. Les grandes lignes sont tracées, mais les confirmations ou informations dont nous avons besoin à présent vont demander beaucoup de temps et d’investissement humain. J’espère qu’ainsi dans quelques décénnies nous serons en route vers une lithothérapie pleinement efficace.
Au final c’est l’empressement de voir la discipline avancer et de faire bouger ce qui est nécessaire qui m’a motivée à ouvrir Lithosophia dès 2013. J’ai prévu de mettre ma vie en stand-by pendant les prochaines années et de me consacrer pleinement à mon travail pour que tout cela soit possible. Heureusement je ne suis pas seule dans ce processus. Arnaud m’apporte un énorme soutien sans lequel je n’aurais probablement jamais eu le courage de me lancer.


Comment vit-on avec les détracteurs (sur un plan pro)? source d'abattement ou de renouvellement créatif/critique?

Au dernier clash un ami nous a partagé une phrase que je trouve fort pertinent : “Lorsque tu fais quelque chose saches que tu auras contre toi ceux qui voulaient faire la même chose, ceux qui voulaient le contraire et ceux qui voulaient que rien ne change”.
J’ai eu plusieurs phases en ce qui concerne les détracteurs. Les débuts de ma visibilité ont été très difficile. J’avais alors le sentiment d’être majoritairement impopulaire et je recevais de nombreux commentaire haîneux contre un très faible soutien. C’est à l’époque mon article critique sur la shungite qui avait mis le feu aux poudres. Je ne comprenais pas comment un article écrit dans le but d’offrir au public un avertissement concernant un abus en passe de se généraliser pouvait m’attirer autant de colère. Autant je pouvais comprendre que les principaux sites de vente du produit m’envoient des menaces, autant les réactions de personnes isolées et fort enclines à me classer dans les vipères prêtes à tout pour un peu de reconnaissance m’ont profondément choquée.
Il m’a fallu beaucoup de temps avant de percuter que ce que je remettais en cause n’était pas un simple produit marketing mais également une source de rêve et parfois même de grands espoirs. A partir du moment où j’ai pu me connecter à cette réalité de leur vécu j’ai déjà éprouvé plus de facilités à supporter de telles attaques. Elles font toujours mal, mais en saisissant les motivations sous-jacentes il est plus acceptable d’encaisser le choc.
L’idée de changer de comportement n’a jamais été une option viable à mes yeux. Je suis une amoureuse des pierres et de leurs effets, et non une rêveuse du monde merveilleux de la 5e dimension. Ce que je veux dire par là c’est que la rigueur d’étude est au moins aussi importante à mes yeux que le bénéfice d’impact qu’on en tirera. Je ne considère pas la pierre comme un placébo. Ses effets ne sont pas issus d’une auto-conviction, et mélanger de la croyance ou du buzz à cela ne fait que reculer ce qui compte vraiment à mes yeux, à savoir la lithothérapie. J’en suis désolée si des personnes souffrent de voir ainsi des propriétés miraculeuses s’évanouir, ou des croyances qu’on préfèrerait universelles être nuancées. Mais pour moi ce n’est que dans une voie d’équilibre et de lucidité que la lithothérapie pourra offrir tout son potentiel aux êtres humains. Chacun est libre de m’ignorer et de s’abstenir de me lire mais ma position ne changera pas.
Les derniers détracteurs que j’ai croisés ont concerné la mise en place de lithosophia. J’ai déjà eu beaucoup plus de facilités à laisser derrière moi les attaques en règle qui ont pu être lancées concernant une prétendue volonté de faire de l’argent ou d’entrer dans une surenchère avec mon père. Lithosophia est un projet colossal qui va me demander de tout laisser de côté pour m’y consacrer. Je n’ai donc pas de disponibilité d’esprit pour les détracteurs actuellement. Seules les critiques constructives m’intéressent et elles viennent généralement de mon mari ou de proches qui s’inquiètent sincèrement de la qualité de mon travail et de l’impact qu’auront mes efforts, non des personnes qui cherchent à me discréditer.
Bien qu’il ne soit jamais très facile de faire face à la colère voir à la haîne d’autrui on apprend à faire le tri et à n’en garder que ce qui peut nous enseigner comment continuer à avancer.

Un futur livre en projet ou en écriture?

J’ai bien entendu plusieurs projets de livre. Le prochain à sortir parlera du développement personnel et de la méditation par les pierres en auto-soin. Mon plus gros travail d’écriture est toutefois celui des cours de lithosophia qu’il me faudra préparer pendant les 3 première années. Je n’ai donc pas la moindre idée de quand mon prochain travail publiable sera prêt. J’espère pouvoir le terminer pour la fin d’année 2014, mais pour l’instant impossible de savoir s’il sera prêt à temps.


Quels sont vos projets pour la suite?

Lithosophia est un projet tellement large que je n’ai pas encore la possibilité d’anticiper la suite. Cette école et ses professionnels devraient toutefois avoir de nombreuses répercussions dont certaines demanderont une participation active de la part du public. Je ne peux pas en dire plus pour l’instant, beaucoup de choses étant également dépendante de l’évolution et de la volonté de mes élèves.


Comment se renouvelle-t-on après autant de choses accomplies dans son domaine? Enfin, tant soit peu qu’on puisse se projeter dans le renouvellement avant la fin de l’aboutissement des projets Smile

Le renouvellement n’est en fait pas un problème. On ne croirait pas vu de l’extérieur, mais il reste de très nombreuses questions à lever en lithothérapie. Les sujets d’exploration sont infinis et peuvent tous être source d’une riche évolution. J’ai en tête au moins une dizaine de spécialisations d’utilisation de l’énergie des pierres que j’aimerais explorer moi-même ou dans lesquelles j’aimerais voir des élèves avancer. La question qui me tracasse le plus n’est pas de savoir qu’est-ce que je vais faire ensuite, mais bien aurai-je le temps de tout réaliser et de transmettre tout ce que je vois se dessiner devant mes yeux.


N’avez vous jamais eu envie d’aborder d’autres branches?

De nombreuses branches me plaisent. Qu’il s’agisse de la magie, des voies initiatiques, des symboliques introspectives ou de toutes les disciplines de soin énergétiques possibles et imaginables… J’essaye de ne pas trop découvrir de choses pour ne pas me frustrer de ne pas avoir le temps de les explorer à fond.
La lithothérapie reste toutefois la discipline qui me transcende le plus. Je suis profondément attachée à l’utilisation des pierres, et c’est là mon domaine de curiosité privilégié. Je me suis rendu compte après plusieurs années à papillonner dans les différentes disciplines que la spécialisation n’est pas uniquement restrictive. Elle ouvre également notre champs d’observation à une quantité impressionnante de sujets d’exploration et d’expérience au sein d’une seule et unique discipline. Le fait de me centrer sur la lithothérapie ne m’a pas privée des autres domaines, cela m’a au contraire permis de mieux les comprendre en avançant plus profondément dans ma spécialité.
Aujourd’hui beaucoup de disciplines me sont utiles en appoint de ma pratique de la lithothérapie. La radiesthésie, le magnétisme, l’astrologie ou encore les tarots me servent à affiner et à préciser ma pratique. Elles sont alors mises au service de la lithothérapie mais restent de grandes richesses sans lesquelles mon travail ne serait pas complet.


Comment des outils comme le tarot ou l’astrologie servent à la pratique de la lithothérapie?

La pratique de la lithothérapie se divise en plusieurs étapes.
On a souvent l’image d’un lithothérapeute-voyant qui nous dirait quelle est la pierre qui changera notre vie en un regard, or il n’en est rien. Au risque de décevoir certains lecteurs, les vendeurs de salons qui vous sortent spontanément une pierre de leur stand en vous disant que c’est “celle qu’il vous faut” agissent là bien souvent en bon commerçant, et non en bon connaisseur ^^.
Un professionnel expérimenté commencera par vous écouter, prendre connaissance de vos besoins et de vos difficultés passées ou présentes. Aucune sensibilité, empathie ou télépathie n’est aussi précieuse que le témoignage de la personne concernée, et notre intuition ne sert qu’à préciser ou dans de rares cas interpréter ce qui y est dit. En ce sens, la première et incontournable partie d’un travail en lithothérapie est celle du bilan. C’est là le moment où le praticien apprends à connaître son sujet et commence à élaborer sa séance en fonction des informations qu’il reçoit et de sa sensibilité.
A ce titre le tarot et l’astrologie sont d’excellents outils. Ils allient la quête d’information et la perception sensible, et permettent ainsi de guider le praticien dans la multitude de sensations qui se présentent lors d’un bilan.
Ce ne sont bien entendu pas des outils qu’on utilisera d’entrée de jeu. La radiesthésie offre par exemple des possibilités de recueillir des informations avec beaucoup moins de difficultés que les disciplines riches en symboles, mais dans une utilisation poussée des pierres elle peut devenir limitée dans la mesure où elle est conditionnée par nos anticipations. L’astrologie quant à elle - et on parle là d’astrologie interprétant toutes les planètes et non d’horoscope - permet d’observer les circonstances de naissance et d’évolution d’une personne de façon très large et complète, tandis que le tarot permet de répondre à une question de façon plus ouverte que le pendule (allant parfois même jusqu’à dépasser le cadre d’une question trop fermée). Ce sont donc là de très précieux outils d’information qui, une fois maîtrisées et mis en relation avec une connaissance pointue des pierres, permettent d’améliorer considérablement la qualité de nos choix.


Autres:

Si vous aviez un conseil à donner au lecteur de cette interview…

Ne jamais lâcher l’affaire, toujours s’accrocher à ses aspirations et à son idéal de vie pour le rendre chaque jour un peu plus réel et en harmonie avec le monde qui nous entoure.


Une suggestion de prochaine interview (personne) ?

Melmothia et Spartakus Freeman sont des gens qui m’impressionnent beaucoup par leur culture ésotérique très riche. Il me semble qu’ils ont toutefois été déjà trop cités dans ces interwiews… Sinon j’aime beaucoup le travail de Alexandro Jodorovsky. En tant que figure publique tout de même très renommée il n’est peut-être pas facile à joindre, mais je serais la première ravie de lire une interwiew de lui.

Joker: Saint Pierre ou Pierre et le Loup?

Pierre et le loup, pour l’amour de la musique.

 

Merci de votre participation!
Interview par Hagel pour equi-nox.net
Septembre 2013

La médiumnité et la vie après la mort

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La médiumnité et la vie après la mort



C'est le premier rôle social du médium : la communication avec le mort, dans les rites funéraires et quand la société fait aussi défaut en ceux-ci, pour permettre d'intégrer la mort à la vie.
Ainsi, le médium, via la médiumnité, a naturellement pour fonction la communication avec le disparu pour passer l'étape du deuil. Il rétablit le lien, au sens social du terme.

C'est donc la première façon dont est connue la place du médium, et surtout la fonction définie, même si la médiumnité est bien plus vaste, ouvre d'autres perspectives et ne se limite pas au champs de la mort.

Cette médiumnité peut s'exprimer de diverses façons, autant de possibilités de perception du mort pour le médium: clairaudience, clairvoyance, télétoucher, odorat astral, goût astral, médiumnité à effet physique...

La perception de la mort:

Elle a plusieurs facettes dans la médiumnité.

La première, celle qui est intime, celle à laquelle nous sommes susceptibles d'être confrontés, c'est la NDE, de Nearth Death Experience, ou expérience de mort imminente. On estime à 4% de la population générale des pays développés à vivre une NDE. De nombreuses études médicales sérieuses sont menées pour appréhender ce phénomène et le comprendre. Certains rats ont eu à souffrir de divers tests pour essayer de justifier ce qui est pour certains un cerveau qui perd pied sous l'effet des endorphines, pour le reste c'est un témoignage récurent de douce lumière, d'amour infini, de proches qui expliquent que ça n'est pas l'heure, la personne réintégrant alors son corps. Il y a bien entendu quelques variantes, et pas forcément positives, mais je vous renvoie au post concernant le sujet.

Dans le rapport de la perception de la mort et du mort peuvent intervenir deux autres aspects, qui ne sont pas personnels pour le médium.
Certains ont une capacité à pressentir la mort, à deviner que celle-ci va faucher quelqu'un, comme dans ce post où plusieurs médiums racontent voir la mort dans les yeux des gens. La mort peut tout à fait être pressentie, est-elle annonciatrice d'un changement d'état énergétique, d'une modification ?
Je ne peux que témoigner par rapport à ma propre perception de la mort, où à plusieurs reprises, à la demande de personnes concernées, j'ai eu à pressentir la mort, ce qui se caractérisait par une énergie moins dense, comme si les corps subtils se détachaient du corps physique.

Dans le rapport au mort, c'est un basculement des valeurs.
Le médium peut être amené à guider le mort autant que rendre service au vivant. Le deuil se fait des deux cotés du voile: autant pour le mort qui doit faire le deuil de sa vie physique, que les vivants qui doivent apprendre à vivre avec l'absence et le poids de la disparition.

La communication avec le mort.

La première des communications connue, introduite au 18ème siècle, avec le mouvement spirite, celle qui vient à tous les adolescents à haloween, c'est le spiritisme bien entendu. Le spiritisme est dans les faits une sous-branche de la nécromancie dans le cadre de la magie évocatoire, mais c'est un autre sujet.

On peut aussi mentionner, par delà tous les outils médiumniques issus des capacités, l'usage de deux supports à la communication: l'écriture intuitive et l'écriture automatique.

Cette communication peut être délicate, induite par des contextes divers et variés (mort tragique, suicide, accident), qui peuvent amener l'âme à s'égarer et induire des formes d'attaques envers le médium, comme lorsque quelqu'un crie de façon importante sa détresse et son désespoir. C'est ce qu'on appelle parfois "âme égarée" ou "esprit du bas astral".
Donc, non, il ne coule pas de source pour le médium de communiquer avec le mort, et ça n'est pas sans danger. Le médium n'est de plus pas un téléphone qui peut se connecter à un mort comme il le désire, tout n'est pas simple, et de nombreux paramètres entre en ligne de compte, comme les énergies de la personne, la situation du décédé, l'enterrement.

L'enterrement: la place ésotérique du rite funéraire


Oui, car dans la communication avec le mort, les rites funéraires ont une très grande place, qu'on le veuille ou non, que l'on soit croyant ou pas.
Marquer la mort, c'est aussi permettre au mort de se poser, de comprendre et de rendre son départ "acquis".
C'est aussi le moment où il fait face à ceux qu'il aime, ceux qui ont compté, et où chacun peut dire au revoir, ce que le mort perçoit.
Dans les heures et jours qui suivent un décès, l'âme confuse est comme perdue entre la dimension physique et la dimension astrale. Perdue au point que la communication peut être d'une extrême complexité et où le médium aura ainsi à coeur, non pas de communiquer, mais de rétablir les bases du mort, de lui permettre de retrouver son identité.

Parmi les possibilités qu'à le médium en est une que tous connaissent plus ou moins, et souvent moins. "Passeur d'âme", "élever une âme", ou plus simplement en terme anthropologique: psychopompe.
Le médium devient acteur du mort, en le guidant sur le chemin de l'apaisement, de la paix, du deuil accomplie de sa vie physique, le faisant accéder à un état de transcendance qui l'amène à changer de plan. "Aller dans la lumière", "au paradis", ou ailleurs, chacun est libre de croire en ce qu'il désire. Cela n'entrave pas la possibilité d'une communication future, sa nature sera par contre différente. On appelle cela la transmigration de l'âme.

Car l'âme chemine, chemine, chemine, et la mort n'est pas la fin. Elle peut être le début d'un nouveau cycle, vaste, qui peut mener à la réincarnation (vies antérieures). Doit-on croire à celles-ci ? Même si je le voulais, je ne pourrais qualifier que j'y crois ou pas, tant de fois j'ai pu avoir des témoignages, par delà mon travail, sur ce phénomène.



L'âme n'est peut être pas éternelle, elle se transforme, elle change en fonction des états, des expériences, des épreuves vécues, mais sa formidable capacité de renouvellement fait de nous des êtres qui traversons le temps.
Et la vie n'est qu'un état, la mort un (re)nouveau.

Arboressences (boutique encens)

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Bonjour,

http://arboressences.net/
http://www.facebook.com/Arboressences
Une boutique d'encens naturels et de plantes/épices biologiques

Ayant eu l'occasion de tester et de commander ces produits, je ne peux que recommander:
- la qualité des encens qui est vraiment top, ainsi que la présence d'encens rares qu'il est difficile de trouver.
- Emballage et expédition top et sans aucun souci, avec même des échantillons gratuits d'encens!
- N'ayant pas eu besoin de recourir au service client, je ne saurais poser une appréciation sur celui-ci.

Deux points en particulier que j'ai beaucoup apprécié:
- le kyphi ( dossier: kyphi) qui a une odeur délicieuse (ambrée, presque capiteuse), et qui est un des meilleurs, si ce n'est le meilleur du marché que j'ai pu trouvé jusqu'à présent.
- le palo santo que je ne connaissais pas, mais pour laquelle je suis devenue totalement accro et définitivement accro. L'avantage c'est de pouvoir l'utiliser sans charbon, mais je ferais un post sur ce bois un peu plus tard.

Bien à vous, Hagel


Méditation pour les enfants

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Bonjour,



Avec un enfant en recherche sur la méditation (me voyant méditer le soir quand il se promène alors qu'il devrait dormir...) j'ai donc fait quelques recherches pour trouver une méthodologie adaptée, a-religieuse, et simple (il a 5 ans à l'heure où j'écris ces lignes).

De fil en aiguille, voici la piste suivie:

La méditation calme aussi les enfants
LE MONDE | 02.04.2012 à 12h20

Jeux vidéo, télévision, ordinateur... les écrans sont nombreux pour détourner l'attention des enfants. Cela peut entraîner des difficultés de concentration, d'endormissement, et plus d'agitation.
Pour les apaiser, la thérapeute néerlandaise Eline Snel a conçu une méthode de méditation adaptée aux enfants, qu'elle détaille dans son livre Calme et attentif comme une grenouille, qui vient de paraître aux éditions Les Arènes (134 p., 24,80 euros). Une méthode qu'elle a présentée mercredi 28 mars à Paris.

Eline Snel s'inspire de la méditation dite de pleine conscience (mindfluness), que le psychologue américain Jon Kabat-Zinn a développée aux Etats-Unis dès le début des années 1980, au départ conçue pour les adultes. Elle est utilisée en France depuis 2004 à l'hôpital Sainte-Anne à Paris pour soigner les troubles anxieux et dépressifs. Cela consiste, selon le psychiatre Christophe André, qui a préfacé le livre, à "s'arrêter et observer, les yeux fermés, ce qui se passe en soi, sa propre respiration, ses sensations corporelles, le flot incessant des pensées mais aussi, autour de soi, les sons, les odeurs... à se concentrer sur les sensations". "Tel qu'il est pratiqué, cet outil est codifié et laïcisé et n'a rien de religieux", précise le psychiatre. Toute l'attention est portée sur le ressenti non verbal, corporel et sensoriel.

Mais n'est-ce pas trop difficile pour les enfants de méditer ? Si certains médecins évoquent leur perplexité, Eline Snel explique que "c'est un état plus ou moins naturel chez eux, à la différence des adultes, les enfants sont dans ce qu'ils font, quand ils mangent, ils mangent, quand ils jouent, ils jouent, etc." Lorsque sa fille, aujourd'hui âgée de 23 ans, lui a demandé, quand elle avait 2 ans, "comment je fais pour m'endormir, quand mon corps veut dormir et pas ma tête ?", la thérapeute a cherché une métaphore. "J'ai pensé à la grenouille, qui semble consciente de ce qui se passe à l'intérieur et à l'extérieur, raconte-t-elle. La pleine conscience, c'est simplement comprendre ce qui se passe maintenant, en adoptant une attitude d'ouverture et de bienveillance." Et en portant son attention sur la respiration.

Eline Snel a lancé en 2008 une formation appelée "L'attention ça marche !", aux Pays-Bas. Cinq écoles y ont participé, pendant huit semaines, à raison d'une demi-heure de formation par semaine et dix minutes d'exercice par jour. Des exercices qui ont continué durant toute l'année scolaire. Le gouvernement néerlandais subventionnait depuis ses débuts les enseignants qui souhaitaient être formés à cette méthode mais a décidé d'arrêter en janvier, crise oblige. Au total, environ 1 500 enfants de l'école élémentaire ont été formés.

Les effets sont visibles : les enfants se sentent plus en confiance, dorment mieux, sont plus aimables les uns envers les autres. Les enseignants, qui disent aussi mieux se sentir, constatent davantage de calme en classe, une meilleure concentration et plus d'ouverture d'esprit. "Il existe aujourd'hui un nombre croissant de travaux montrant l'intérêt de la méditation de pleine conscience auprès des enfants, pour l'équilibre émotionnel, les capacités de résilience, la qualité des échanges familiaux et les capacités attentionnelles, notamment dans le travail scolaire et les apprentissages", explique Christophe André.

Les exercices sont aussi destinés aux hyperactifs, dyslexiques ou ceux qui présentent des caractéristiques autistiques. Mais, prévient Eline Snel, ce n'est pas une psychothérapie.

Cette méthode arrive doucement en France. A l'instar de Charlotte Borch-Jacobsen, qui a commencé des séances de MBSR (réduction du stress fondée sur la pleine conscience) pour les enfants fin 2011. "Je recueille des douleurs physiques qui viennent souvent de petits soucis d'anxiété", dit cette kinésithérapeute. Le but : "Chercher à développer chez l'enfant une attention, le fait d'être là. C'est de la prévention des ruminations mentales." La MBSR aide, selon elle, à ramener son attention, à adoucir une douleur. Un outil qui apprend aux enfants à s'arrêter, à faire une pause.

Sans forcément appliquer cette méthode, de nombreux enseignants, notamment en école élémentaire, ont recours à des techniques pour apaiser les enfants : relaxation, "temps calme", yoga...

Dans tous les cas, ce sont des outils qui peuvent aider les enfants trop stressés, trop dispersés, trop anxieux à se recentrer, à s'apaiser. "Nous constatons chaque jour que l'attention des enfants est de plus en plus volatile, ils sont dans le zapping permanent, font plusieurs choses à la fois, ont de plus en plus d'activités et sont de moins en moins souvent sans rien faire", constate le docteur Pierre Larbey, pédiatre à Nîmes. Conséquence, la place pour la créativité se réduit.

Les adolescents consacrent de plus en plus de temps aux écrans et, si la méthode d'Eline Snel s'adresse aux enfants de 5 à 12 ans, elle prépare actuellement une méthode spécifiquement pour eux.

par Le Monde



J'ai donc fait quelques recherches sur le livre, la méthode, qui s'inspire comme c'est indiqué de la MBSR:
Méditation pleine conscience / MBRS

La meilleure façon de l'illustrer c'est par la vidéo jointe.
4 minutes où l'enfant s'apaise, s'écoute, et prend le temps pour lui, guidé par une voix apaisante et douce avec la métaphore de la grenouille.

C'est l'extrait d'un CD et d'un livre disponible sur amazon:
calme et attentif comme une grenouille

Aucun commentaire ou relation au religieux, uniquement de la conscience de soi.

Résultat: un enfant calme, tranquille, plus à l'écoute et qui en redemande. Que demander de plus?


Bien à vous, Hagel

[Interview]Yuna (atelier Terra Nostra & Pandora Project)

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Interview Yuna-Equinox (octobre 2013)
 
 


[Yuna]
 
Atelier Terra Nostra, Forum Yuna Destiny...on vous retrouve à la croisées des chemins, souvent au pied d’un arbre, dans une forêt enchantée, dans un atelier, ou dans les festivals médiévaux & fantastique. Quelques années de présence sur le web, maintenant 11 ans consacré à des sites sur l’ésotérisme, à l’administration de Yuna Destiny, toujours dans une quête autant personnelle que de partage.
Aujourd’hui, on vous connait surtout par l’expression artistique, les inspirations celtiques, païennes, chamaniques qui rythment votre boutique magique, où l’on trouve des objets conçus pour la pratique ésotérico-spirituelles, autant que la beauté d’un lieu ou d’une personne.
A découvrir pour vous découvrir:

  •  Wild Whispers (la nouvelle mouture de Yuna Destiny
  • Yuna Destiny - Le forum
  • Webzine Altar
  • Atelier Terra Nostra
  • La voie de Gaïa
  • Pandora Project


Partie personnelle:

Comment êtes vous tombée dans la marmite spirituelle et artistique?

Je crois bien que je suis née dedans. Pour le côté spirituel, j'ai ressenti pendant longtemps des choses sans pour autant parvenir à mettre un nom dessus. La spiritualité a toujours eu une grande place dans ma vie, mais ça a longtemps été une notion abstraite, très personnelle, que je n'ai jamais confrontée avec quiconque :  j'ai fait ma scolarité dans des écoles et collèges catholiques, mais j'ai toujours été persuadée qu'il y avait "autre chose" au-delà de ce qui y était enseigné. Je priais, tout en donnant un autre sens à mes prières. Je croyais en une Energie, davantage qu'en un Dieu, et c'est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui. Je me rappelle par exemple d'un professeur de catéchisme qui m'avait bien conforté dans mes opinions au collège puisqu'il nous montrait des reportages sur les NDE et autres. Il était d'ailleurs bien le seul à le faire… Et puis, un beau jour, Internet est arrivé dans ma petite contrée de campagne, et m'a donné la réponse à toutes mes questions (ou presque !). J'ai découvert ce petit quelque chose qui me manquait pour verbaliser ce que je ressentais, j'ai découvert des gens aux sensibilités identiques aux miennes, j'ai découvert des traditions, des cultures, des racines… J'ai pu approfondir mes propres ressentis grâce à ça. Et je découvre encore chaque jour.

Quant au côté artistique, ma famille a toujours été très créatrice, sans forcément lier cela à la spiritualité. Ma mère et moi, et ma grand-mère avant nous, faisons beaucoup de couture, mon père fait de la menuiserie, mes grands parents peignaient, bricolaient, dessinaient… J'ai découvert très tôt que nos dix doigts pouvaient faire bien des choses et qu'il était dommage de s'en priver :DC'est cette effervescence créative au quotidien qui m'a donné envie de me mettre au dessin, à l'écriture, à la création plutôt que de jouer aux jeux vidéos ou de regarder la télévision étant petite… Ensuite, j'ai tout naturellement mêlé spiritualité et créativité lorsque j'ai pris mon "envol créatif". Je ne pouvais pas concevoir les deux séparément. L'un est la manifestation physique de l'autre.


Vous il y a dix ans et dans dix ans?

Il y a dix ans, j'étais une jeune novice, peut-être un peu naïve, fraîchement débarquée sur le net qui découvrait la vaste toile ésotérico-païenne… Tant de choses à regarder, à apprendre, à découvrir, à partager, quelle effervescence ! Comme je le disais plus haut, c'était la première fois que je pouvais enfin mettre des mots sur ce que je ressentais et que je pouvais confronter mes opinions. Sacrée découverte !

Dans 10 ans… Ma foi, je suppose que je serai toujours en plein cheminement, avide d'apprendre, dans une grande maison à la campagne, entourée de ma ménagerie, un bon bouquin au coin du feu… Quoi que c'est déjà un peu le cas maintenant, sauf pour la maison ! Je me vois certainement plus posée, aussi ; je constate déjà que j'ai bien changé en 10 ans de ce côté là et je suppose que ce changement poursuivra son petit bonhomme de chemin au fil des ans. Passée l'excitation du début, on se concentre sur l'essentiel…


Il y a t’il des personnes qui ont marquées votre cheminement?

Oui, toutes ! Je crois que chaque personne que j’ai rencontrée ou lue au cours de mon cheminement m’a marquée d’une manière ou d’une autre. Qu’il s’agisse d’autres pratiquants, de soeurs de cercles ou d’auteurs d’ici ou d’ailleurs, je pense qu’à partir du moment où l’on est en contact avec une autre personne, celle-ci nous envoie sur de nouvelles pistes de réflexion, de nouveaux chemins. Mais je dirais que les personnes qui m’ont le plus marquée sont deux sorcières belges que j’ai rencontrées à mes tout débuts sur le net : elles ont été les premières avec qui j’ai pu échanger, partager, débattre et parler de spiritualité. Je n’ai jamais oublié les liens qui ont été tissés, et même si nous nous sommes perdues de vue, je leur garde une petite place dans mon coeur. Et côté littérature/conférences, je pense à Jeremy Narby, notamment à propos de son livre “Le serpent cosmique” et de la conférence qui l’accompagnait (“plantes et chamanisme”).

Est ce le spirituel ou l’ésotérisme qui prédomine sur votre vie?

Il y a quelques années, j'aurais dit l'ésotérisme, sans hésiter. Mais maintenant, je crois que c'est davantage le spirituel. Ça se manifeste par de petites touches discrètes mais récurrentes au quotidien, des pensées, des points de vue, des sensations. L'ésotérisme s'efface au profit de quelque chose de bien plus sauvage et instinctif. Cela dit, avec la boutique, j’ai encore bien les pieds dedans !


Votre inspiration ésotérique: une façon de pouvoir conjuguer la passion de l’art avec l’expression spirituelle ou souffle des Muses?

Il y a un peu des deux ! L'art (sous toutes ses formes) permet d'exprimer ma spiritualité. C'est très vrai d'un point de vue personnel, et c'est quelque chose d'essentiel à mes yeux, mais dans le cadre de la boutique, par exemple, je dois chercher au-delà de ma propre spiritualité et puiser dans d'autres sources, d'autres cultures… ce qui fait écho en moi ne résonne pas forcément de la même manière chez mes visiteurs, il faut pouvoir trouver un juste milieu et réinterpréter d'autres voies pour que chacun y trouve son compte.

Ethique, art et ésotérisme?

Toujours lié ! Je n'ai pas retenu beaucoup de crédos dans ma vie mais "Ne fais pas aux autres ce que tu ne souhaites pas qu'on te fasse" me suit depuis toujours, et bien au-delà de la spiritualité. Il y a à boire et à manger dans le domaine de l'ésotérisme, l'éthique limite selon moi les dérives. Idem au niveau de la boutique, je pense que c'est une notion essentielle pour être honnête non seulement envers la clientèle mais également envers soi : vendre des produits ésotériques sans les connaître, par exemple, n'a aucun sens. Je me souviens d'un visiteur sur mon stand un jour, qui regardait mes pendules et autres articles ésotériques d'un air dubitatif et qui m'a demandé "Mais… Tout ça… vous y croyez ?". Je lui ai simplement répondu "Monsieur, si je n'y croyais pas, je ne serais pas là.". Je pense que ça résume le sujet Smile

Vous avez déclaré récemment être passé d’une pratique cadrée, collective, très structurée à un chemin solitaire, plus libre? Comment vient-on à cette envie de structure puis de liberté? Pourquoi ce choix?

J'ai commencé mon cheminement en solitaire. J'ai glané des informations à gauche à droite, ai fait des recoupements, des approfondissements. J'ai partagé et échangé beaucoup d'informations par le biais du site de Yunasdestiny et du forum à l'époque, mais malgré tout cette interaction, d'un point de vue personnel, les choses restaient très fouilli. Ma pratique solitaire au départ était faite d'expériences et de résultats, mais elle était en même temps un peu hésitante. Intégrer des groupes de pratique (cercles) physiques ou virtuels, m'a permis d'explorer d'autres versants de la Magie : on n'agit pas seul de la même manière que l'on agit en groupe, les rôles sont redistribués, les idées sont confrontées et mises en commun pour l'intérêt du groupe et de l'énergie collective. Ca m'a apporté, je pense, la discipline qu'il me manquait lorsque j'étais seule dans mon coin, mais je me suis vite rendue compte que je n'étais pas faite pour partager ma spiritualité en groupe. Je suis un peu trop sauvage pour ça ^^ C'est la raison pour laquelle je suis repartie sur un chemin solitaire, grandie par les expériences vécues en groupe. Et ma voie est, du coup, beaucoup plus sereine maintenant.

Finalement, pour sortir du cadre ésotérique, j'ai vécu la même chose dans le monde professionnel : j'étais infographiste autodidacte : je savais faire les choses, je connaissais les techniques, mais ma manière de procéder était très "artisanale". Une formation pro de deux ans dans ce domaine m'a permis de cadrer les choses pour rendre mon travail plus efficace, d'effacer des mauvaises manies que j'ai pu développer au cours de mon apprentissage solitaire, pour ensuite ressortir de cette formation avec un bagage solide et reprendre mon chemin seule. C'est exactement pareil au niveau de la spiritualité. Les réunions et pratiques de groupe apportent des notions que l'on ne peut pas acquérir et développer seul, et vice versa. Je pense qu'il est important d'explorer les deux versants pour trouver un équilibre.


Comment faites-vous (si vous la faites), la frontière entre le fantastique, l’imaginaire, et l’ésotérisme, l’inspiration créatrice issue de la perception?

Je fais effectivement la frontière entre tout cela, mais elle est cependant assez difficile à expliquer. Un peu à l'image des égrégores, je pars du principe que toute source peut être créatrice d'énergie dès lors qu'elle est suffisamment alimentée (par les croyances générales, par exemple). Je n'ai pas de divinité patronne, mais je me base sur différents avatars selon l'orientation que je veux donner à un travail ésotérique où à mon énergie, tout simplement parce que cela me permet de mieux canaliser et appréhender l'énergie. De manière générale, je fais souvent référence à des figures issues de mon imaginaire littéraire personnel, c'est la raison pour laquelle j'ai crée mon propre tarot (dont je me sers aussi en rituels) à l'image de ces avatars, mais il pourrait très bien s'agir de n'importe quelle figure fantastique, féérique ou autre si le besoin s'en faisait ressentir. J'avais rédigé un article sur Wild Whispers concernant les égrégores et cette spécificité d'intégrer des images "populaires" issues du cinéma, de la littérature ou de la télévision dans sa pratique, basé sur un article qui avait été publié originellement sur http://www.esoterika.org/ . Pour reprendre l'exemple donné dans l'article en question, même si mes sources personnelles sont ailleurs, je ne verrais pas d'inconvénient à me brancher à mon tour sur l'égrégore de "Buffy" si le besoin s'en faisait ressentir à un moment donné. Ce n'est pas pour autant que j'irais parcourir les rues de ma ville avec un pieu à la recherche de vampires à dézinguer en me croyant chasseuse :DJe ne me crois pas plus investie du pouvoir des trois que responsable d'une école de Magie Wink

Pour résumer, je fais donc très clairement la distinction entre les mondes fictifs et réels, tout en ayant conscience qu'il y a dans ces mondes une source d'énergie intéressante basée sur une croyance de masse. Le tout est de garder les pieds sur terre.


Quel est votre avis sur le net éso et l’art religieux/spirituel/ésotérisme du 21ème siècle: renouvellement, nouveau mouvement, inspiration d’autres courants?

Je ne pense pas qu'on puisse parler de nouveau mouvement mais plutôt d'éternel recommencement, à une différence près : la spiritualité vit et évolue avec son temps, elle s'adapte à notre société actuelle. En me baladant sur la toile, je me rends compte que beaucoup piochent dans d'anciennes traditions, en les réactualisant. On ne vit plus sa spiritualité comme il y a 1000 ans… Ce qui est intéressant de voir aussi, c'est que grâce à Internet et plus globalement grâce un accès quasi illimité à l'info, c'est le melting pot qui se crée au niveau des croyances. Je vois de plus en plus de gens qui vouent en parallèle un culte à la Déesse et au Vaudou par exemple. Il y a quelques années, ça aurait été difficilement faisable sans s'immerger au préalable dans les peuples sources car on avait pas du tout accès, où très peu, à ces cultures. Aujourd'hui, c'est un peu différent, le net éso, et la littérature assortie, sont un énorme chaudron bouillonnant rempli de milliers d'infos dans lequel on peut piocher. Le problème, c'est que l'éclectisme est à double tranchant… Ca peut être extrêmement enrichissant tout comme ça peut donner lieu à d'affreux amalgames… Et je pense que tout ça reste assez superficiel, à quelques exceptions près. Il y a un effet de mode, mais pas trop d'approfondissement dans la plupart des cas. C'est dommage, parce qu'il n'y a plus réellement d'engagement personnel. Je vois beaucoup de gens qui suivent un courant parce que les autres le font, et qui, du jour au lendemain, basculent vers un autre parce que la mode a changé. Seulement, quand on gratte la surface, en-dessous il n'y a pas grand chose… Idem pour l'art religieux/éso, je pense qu'il s'est diversifié et renouvelé : nouveaux matériaux, nouveaux supports, créations plus accessibles… Renouveau dans la forme, mais pas forcément dans le fond…


Partie professionnelle et activité:

Yuna Destiny: encore et toujours en évolution ou plutôt derrière?

Derrière moi, oui et non… En constante évolution, oui c'est certain. Je pense pouvoir dire que "Yunasdestiny" en lui-même est derrière moi, mais pas complètement oublié. Voilà plus de deux ans que j'ai raccroché du forum et que j'en ai confié l'administration à quelqu'un d'autre. Plusieurs raisons m'avaient poussé à partir, le manque de temps étant la principale, mais j'avais aussi une espèce de lassitude vis à vis de tout ça qui m'a fait perdre l'envie de partager. L'administration était très chronophage et je n'avais même plus l'occasion de participer aux débats. Alors j'ai dit stop. J'ai fait une pause très longue durée sur Altar également (le webzine) après une vingtaine de publications. J'avais besoin d'autre chose. Le site quant à lui est resté en place, mais je ne savais plus trop quoi en faire. Il y avait tellement de choses à modifier dessus, dans le fond comme dans la forme, que je n'avais jamais trouvé le courage de m'en occuper.  Je ne voulais pas le fermer non plus, parce qu'il y avait quand même presque 10 ans d'articles et de compilation d'infos dessus, mais il commençait à me peser. Et puis, finalement, c'est mon hébergeur qui s'est chargé de me faire tourner la page. Il y a quelques mois, il y a eu une grosse mise à jour sur mon hébergement et, pour conserver le site, j'aurais du faire de grosses modifications sur la solution que j'avais utilisée, sans garantie que ça fonctionne. Je me voyais déjà passer des heures à débuguer le site pour que tout remarche comme il faut et je n'ai clairement pas eu envie de le faire. Du coup, j'ai profité de cette mise à jour pour repartir sur un projet neuf. J'ai sauvegardé l'ensemble du site de Yunasdestiny avant qu'il disparaisse et je me suis lancée dans un nouveau site, parti de zéro. "Wild Whispers" est un peu son successeur, donc Destiny n'est pas vraiment mort, il a juste évolué… Comme moi, finalement ! Pour WW, j'ai pris la décision de ne plus répéter les mêmes erreurs. J'avance à mon rythme, quand j'en ai l'envie. J'ai élagué pas mal de fonctions pour ne garder que l'essentiel, et je reprends les vieux articles un par un en les remettant au gout du jour, en les complétant, et surtout en les documentant. J'essaie d'aller au fond des choses, et en même temps ça me permet de revoir les bases. Il n'y a plus de forum (celui de Destiny existe toujours mais il n'y est plus relié), juste une page Facebook pour tenir les visiteurs au courant des mises à jour. A terme, j'espère pouvoir rendre WW aussi complet que l'était Destiny, mais plus adulte et plus documenté. L'aventure est loin d'être terminée…


Dans tout domaine artistique, on échappe pas à la notion de plagiat, comment vit-on avec ça, le gère-t-on?

On le vit bien ou mal, tout dépend de la personne que l'on a en face de soi ;)Mais dans tous les cas c'est assez délicat comme situation, que l'on soit accusé de plagiat ou qu'on en soit la victime. On n’est pas à l'abri d'avoir eu les mêmes inspirations ou tout simplement les mêmes fournisseurs… Je sais qu'en règle générale quand ça arrive, je n'aime pas laver mon linge sale en public ; c'est contre productif et ça ne sert à rien de prendre les gens à parti pour régler ses problèmes personnels. En plus c'est mauvais pour les deux créateurs impliqués, c'est de l'énergie gâchée pour rien. Une seule fois j'ai du avoir recours à ça, parce que de plagiat, on en était carrément passé à de la diffamation. C'est vraiment embêtant quand on en arrive à ces extrêmes… Je suis plutôt tolérante, mais ma patience a tout de même des limites… Wink

Mais sinon, lorsque le cas se présente, et heureusement c'est rare, si le plagiat est vraiment avéré et qu'il ne s'agit pas juste d'inspiration, je vais directement voir la personne concernée et j'essaie de régler les problèmes en en discutant avec elle. On est adultes et civilisés, non ? Je pense que tout peut se régler par le dialogue, d'autant que, parfois, la personne n'a pas forcément pensé à mal en "volant" le travail d'autrui. Le problème, c'est qu'en face, l'intention n'est pas toujours la même et parfois on se heurte à un mur (ou même au silence radio…). Le net est souvent source de malentendus : si les gens ne se parlent pas, chacun se monte le bourrichon de son côté, se fait des films et développe une espèce de haine envers l'autre alors qu'au final, la situation réelle est à mille lieues de ça… Il suffirait de tout mettre à plat avant que ça prenne des proportions alarmantes… Du coup, ça marche aussi dans le sens inverse : si quelqu'un s'estime plagié en voyant mes créations, j'attend qu'il en soit de même, que la personne vienne me voir en privé pour qu'on en discute. Je ne mords pas, et je ne veux surtout pas créer de tensions. J'ai suffisamment de présence sur le web pour qu'il soit facile de me contacter : sites, blogs, profil Facebook et pages… Si la personne ne parvient pas à me contacter, c'est vraiment qu'elle ne le veut pas !

Je suppose que ça caquète en continu dans mon dos ça et là, mais ma foi, je pense que c'est le lot de tout créateur : on ne peut pas plaire à tout le monde ! Il y aura toujours des gens qui se sentiront floués, d'autres qui prendront parti ou que sais-je. Si on ne vient pas me le dire, j'ai beau tirer les tarots, je ne peux pas le deviner ;)Le plus important, c'est que je suis en paix avec moi-même et avec mon travail. Je sais ce que j'ai fait et n'ai pas fait, et le plagiat n'a jamais fait et ne fera jamais partie de mes intentions. J'en ai déjà parlé plus haut dans une précédente question : le "Ne fais pas aux autres ce que tu ne souhaites pas que l'on te fasse" est à 100% d'actualité dans ce cas !


Par extension, l’art spirituel et religieux est-il sous copyright, ou doit-il appartenir à la communauté des croyants qu’il sert selon vous?

L'inspiration liée à l'art, qu'elle soit religieuse, culturelle, ou peu importe, appartient à tous, elle n'est pas sous copyright et n'a pas à l'être. En revanche, c'est la création qui l'est. Un peintre, qu'il peigne du religieux ou de la nature morte, n'aimerait pas que le premier venu imite sa toile et en clame la paternité. Pourquoi en serait-il autrement pour un artisan païen qui peint une boite, une plaque d'autel ou que sais-je encore ? Il y a des motifs, je pense notamment à pas mal d'entrelacs celtiques, qui sont tombés dans le domaine public ou dont il est possible d'acheter les droits via des sites de vente d'images. Qu'on les retrouve un peu partout ou qu'ils sortent de la communauté de croyants liés à ces symboles ne me choque pas, ils sont publics. Il est du devoir de chaque créateur d’apposer ensuite son propre style, sa touche personnelle. Ensuite, il y a des limites à ne pas dépasser… Et sur le net, ces limites sont assez floues…


Vous arrive-t-il d’effectuer des travaux commandés, liés à une spiritualité qui n’est pas en correspondance avec la votre?

Non, pas vraiment, je n'ai jamais eu ce type de demande. Il m'est déjà arrivé de réaliser des créations pour des clients dont la spiritualité était différente de la mienne mais dont l'orientation était commune. Du coup ça ne m'a pas posé de problème, bien au contraire, j'ai trouvé plutôt intéressant de devoir sortir de mes "sentiers battus" pour toucher à autre chose. Ca permet d'appréhender le Tout d'une autre manière.

Je ne pense pas devoir un jour créer pour une spiritualité contraire : dans le cas d'un travail artisanal, on se tourne en général vers des gens aux sensibilités similaires, histoire de rester dans les mêmes énergies… Mais si un jour le cas venait à se présenter, j'aviserais selon le type de demande…


Prête à survivre aux ventes de Noël? En pleine préparation?

Parée ! Je suis en pleine préparation depuis septembre, en fait. La saison 2013 des marchés étant terminée, je commence dès l'automne à mettre en ligne sur le site les créations que j'ai faites tout au long de l'année. Ca me permet de voir où j'en suis au niveau des stocks, de recommander le nécessaire et surtout de préparer les fêtes. Et je garde encore plein de petites nouveautés sous le coude, qui sortiront cet hiver ^^ Le mois dernier, je me suis fait livrer 360m de papier cadeau, 4000 étiquettes et 300 boîtes cadeaux pour les bijoux. Ca devrait suffire ? :p                                                                                                                                     

Des projets par la suite?

Oui, beaucoup ! Mon esprit est sans cesse en ébullition. J'ai des carnets remplis de croquis pour de futures créations que je souhaite réaliser dans les prochains mois. Mais j'ai surtout pour projet d'agrandir mon espace de travail car il devient trop exigu pour tout le matériel dont j'ai besoin. J'aimerais donc déménager, trouver un lieu de travail plus adapté et plus grand qui me permettrait de mieux m'organiser dans mon travail et surtout de proposer un petit "show room", des ateliers de création, des séances de méditation, de travail énergétique, ou encore de divination, de faire venir des intervenants… Il y a tant de possibilités ! Ce serait la continuité logique de ce que je propose déjà sur le stand. Je n’ai pas forcément la possibilité de passer des heures en explications, mais je suis toujours dispo pour apprendre les bases du pendule à un client, ou pour lui expliquer comment fonctionnent mes encens. On est bien loin de l’époque où tout mon atelier tenait dans un seul tiroir de ma commode Very Happy

En dehors de la boutique j'ai pas mal de projets en attente également. Notamment me remettre au dessin, à la confection de vêtements… Mais mes priorités pour l’instant restent la boutique et la publication de mon livre.



Autres:

Vous êtes aussi l’auteur d’un livre auto-édité qui sera publié en décembre, un autre défi, ou une autre partie de l’expression artistique qui vous anime?

C’est un peu des deux ! C’est une autre facette de mon expression artistique et de ma personnalité, mais c’est en même temps un gros défi, parce que l’auto-édition, ce n’est vraiment pas de tout repos. Il faut absolument tout gérer soi même, de l’écriture, bien sûr, à la mise en page, en passant par l’imprimeur, la communication, le versant administratif… Mais c’est justement cette liberté qui est intéressante dans cette démarche. Lorsque le livre sortira, il sera exactement comme je le voulais, de A à Z…

Je crois que je suis vraiment maso de m’être lancée là-dedans en parallèle de la boutique, qui me demande déjà beaucoup d’investissement mais quand on aime, on ne compte pas ! Et quand je vois le soutien des gens et l’intérêt qu’ils portent au projet, ça me booste vraiment pour poursuivre et pour leur offrir le meilleur.

Juste une petite info de dernière minute : pour des raisons techniques au niveau de l’imprimeur, il ne sera finalement pas publié en décembre mais au printemps 2014.


Un conseil pour les lecteurs de cet interview?

Oui : si vous avez des rêves, battez-vous pour les réaliser !


Qui verriez-vous interviewé à votre place?

Lise-Marie Lecompte et puis… vous, Hagel ! Après l’arroseur arrosé, je serais curieuse de savoir qui se cache derrière l’intervieweuse ;)Et, peut-être plus difficile à joindre, Jeremy Narby.

La vengance masquée de l’interviewé: proposez une question qui sera soumise au prochain qui passera sur le grill.

Cape ou baguette magique ?


Joker: fées ou licornes?

Licornes ! Des fées du quotidien, j’en ai déjà rencontré, mais les licornes, j’attends toujours !



 
Merci de votre participation!
Par Hagel pour Equinox, octobre 2013

Introspection & connaissance de soi

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Introspection & connaissance de soi
Une clé individuelle et universelle




L'introspection...Qu'est ce donc? Littéralement "regarder à l'intérieur" de soi. C'est une action et plus que cela; un acte fondateur. La prise de conscience du "je" est l'une des étapes clés du développement de l'enfant, la prise de conscience du "qui-suis-je" de l'adolescent, du "ce que je peux être, ce que je peux devenir, ce que je veux être" celle de l'adulte. Notre raison ne cesse de se confronter à notre instinct tout au long de notre vie, et l'introspection est la clé de ce rapport constant à nous-même. Car comme l'illustre parfaitement l'épithète du temple de Delphes:
Connais-toi toi-même et tu connaîtras les dieux et l'univers.
J'ajouterais aussi:
Avant de trouver son chemin, il faut se trouver soi
En somme, comment l'introspection nous mène à nous-même, en quoi est elle la clé de notre univers? C'est l'objet de ce dossier.


L'introspection:

Sa définition et ses objectifs:

L'introspection (du latin « introspectus ») désigne l'action de « regarder à l'intérieur ». C'est la recherche de notre "vérité", de notre essence même, de ce qui nous compose, nous définis, la façon dont nos schémas de pensées se structurent, la façon dont nos émotions nous régissent et comment nous vivons par rapport à soi et par rapport aux autres.
On se sert de cet outil autant dans la philosophie pour la découverte du vrai, que dans la psychologique pour aider à comprendre un traumatisme, que dans la spiritualité pour la recherche du divin dans la transmutation.

L'être humain en pleine humanité conjugue l'instinct (qui sert à la survie de l'être et de l'espèce) et la raison qu'il développe au fil de son existence. L'introspection permet à la raison de s'appliquer à soi et de se détacher de préjugés, de certitudes acquises, faire preuve d'esprit critique envers soit et comprendre que notre propre ignorance de nous-même est le point de départ de la sagesse.
L'introspection permet de développer notre capacité de discernement raisonné, qui à la différence du discernement instinctif n'est pas inné mais développé par l'expérience et par les connaissances
(F. Lenoir)


Mais l'introspection n'est pas que par rapport à nous uniquement, elle est aussi sociale:
Edgar Morin:
«L’introspection :
La pratique mentale de l’auto-examen permanent de soi est nécessaire, car la compréhension de nos propres faiblesses ou manques est la voie pour la compréhension de ceux d’autrui. Si nous découvrons que nous sommes tous des êtres faillibles, fragiles, insuffisants, carencés, alors nous pouvons découvrir que nous avons tous un besoin mutuel de compréhension.
L’auto-examen critique nous permet de nous décentrer relativement par rapport à nous-mêmes, donc de reconnaître et juger notre égocentrisme. Il nous permet de ne pas nous poser en juges de toutes choses («C’est un con», «c’est un salaud», sont les deux expressions qui expriment à la fois la totale incompréhension et la prétention à la souveraineté intellectuelle et morale.).»
L'introspection nous replace dans une construction sociale et permet de la détricoter (nous retrouvons ainsi la notion de maïeutique chère à Socrate et qu'il utilisait pour amener son interlocuteur à trouver et construire ses propres réponses par lui-même). Nous prenons conscience des actes socialisants (la parole étant la première des normes), nos intérêts à les respecter (ou pas). Et là nous en venons à Hegel, pour qui cette quête de connaissance est en même temps une quête de liberté. En le sens où elle délivre, des dogmes, des lois, parce qu'elles sont comprises, acceptées ou pas.
La connaissance libère, et la connaissance de soi nous libère de nous, ainsi que de l'autre. Car en prenant conscience de l'absence de jugement envers l'autre (qui n'a plus lieu d'être car nous reconnaissons son individualité, ses arcanes en ayant découvert les nôtres) nous comprenons ainsi notre univers.
L'introspection amenant le détachement de soi (regard critique et libre du jugement), le détachement de l'autre (nous comprenons la réaction émotionnelle logique induite par une cause, nous ne pouvons juger quand nous ne nous jugeons pas nous-même), elle est la clé de la sagesse individuelle et sociale. La raison ne domptant pas l'instinct, mais l'acceptant, le remplaçant dans un contexte, tout trouvant sa place.  


Ses problématiques:

Frédérique Lenoir:
Une quête philosophique et spirituelle rigoureuse nous éloigne de toute certitude confortable et de tout clan.
Se confronter à soi n'est pas une démarche évidente et facile.
La première difficulté: faire preuve de sincérité face à soi, la seconde faire preuve d'humilité face à soi et la troisième faire preuve de compassion face à soi.
Ainsi l'introspection va mener l'humain à poser un regard qui va se construire progressivement de façon détachée face à lui et ainsi l'autre, mais le confronter aussi à ses parts sombres, ses potentialités de destruction à l'intérieur de nous-même, nous obligeant ainsi à l'humilité, et à faire preuve de recul et d'acceptation de nous-même
Il y a t'il une bonne façon de supporter ses propres démons? Honnêtement, je n'ai pas de réponses, et je n'en ai pas trouvé de toutes faites. L'humain face à lui-même doit dépasser sa propre peur de lui, comprendre que ses faces cachées sont d'une part commune (ce qui n'est pas évident dans une société aseptisée) et qu'il ne pourra pas sans défaire, simplement les transmuter et les transcender s'il le désire. Et celui qui n'a pas trouvé de part d'ombre dans une introspection ne l'a pas convenablement menée.
Apprendre à vivre avec soi n'est pas une évidence, et l'introspection nous mène ainsi forcément à l'humilité et la compassion face à soi, puis face aux autres. Se découvrir demande de pouvoir se regarder tel que l'on est, et parfois rien de pire que la poutre dans l'oeil qu'on ne saurait voir et explorer.
Pire cette quête menée de façon extrême, voire abusive peut devenir une vraie problématique. Ainsi, une volonté d'introspection abusive nous amenant à déterrer des événements traumatiques, des éléments que nous ne sommes pas prêt à supporter demande un accompagnement et ne se fait pas du jour au lendemain.
Le meilleur exemple est probablement la discipline de la psychanalyse qui est un accompagnement sur plusieurs années (5, 10, 15 ans). Car oui, l'introspection ne se mène pas toujours seul et quand on tourne en rond enfermé dans ses propres structures un regard extérieur et neuf peut devenir une porte de sortie.
C'est aussi tout le travers de l'introspection, on remarque facilement chez les autres ce qu'on ne voit pas chez soi, et tout l'intérêt de la conscience est justement d'utiliser ceci. Ce qui nous interpelle chez l'autre doit nous interpeller en nous-même: pourquoi es ce que cela me fait réagir? en quoi cela me parle? à quoi cela revient-il chez moi?
Pour en revenir au dérive, si vous êtes dans un état dépressif, ou que vous sentez que l'introspection vous mène au bord de l’abîme intérieur, parlez en, ne restez pas seul et faites vous accompagner.
N'oubliez pas que si vous voyez l'ombre, la lumière existe aussi en vous-même, et que ces caractéristiques ne sont des problèmes que si vous passez à l'acte. Ainsi la soif de pouvoir (en exemple soft) peut être contrôlée dans un axe constructif au service d'autrui, parce que l'introspection vous a mené à la conscience de cette part de vous et vous a permis de trouver les clés de ce que vous preniez pour une part d'ombre et qui est en fait un outil dont vous choisissez l'usage.
C'est comme la personne qui apprend/comprend qu'elle a été meurtrier, violeur, bourreau dans une vie antérieure, qui participe à un processus d'introspection sur un plan ésotérique. Elle doit prendre conscience de ce qui l'a amené à changer, et peut voir au sens propre dans sa vie son opposition ou son rapport au sang. Exemple, le bourreau devenant policier et luttant contre le crime. Le fait d'avoir vu l'ombre permettant de la reconnaître et la traquer.


Son rapport au spirituel et à l'ésotérisme:

Au spirituel:
Je te cherchais à l'extérieur de moi-même, mais toi tu étais plus intérieur à moi que ce que j'ai de plus intérieur (tu autem eras interior intimo meo).
Saint Augustin, Confessions, III, 1
Augustin, à la suite de Saint Paul, développe ce mouvement d’entrée en soi-même. Si Dieu habite en l’homme, il faut regarder en soi pour le trouver.
Donc l'introspection mène à la part divine de soi. Ainsi se connaitre devient la quête mystique par excellence, celle qui permet de comprendre dieu. Rappelons que l'homme est vu à Son image dans la mystique juive, chrétienne, musulmane.
Par extension, parmi les mouvements religieux on pourrait associer la gnose à cet aspect pratique de la recherche du divin au travers de la connaissance et donc de la connaissance de soi.
Cette quête de la transmutation par la compréhension des mécanismes de l'homme et de son essence première se retrouve aussi dans l'alchimie, avec le texte fondateur (enfin attribué comme tel) à Hermès Trimegiste et la phrase clé: « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ; ce qui est en bas est comme ce qui est en haut »

L'introspection devient ainsi le chemin intérieur de toute démarche spirituelle, dans une quête du divin. Nous devenons celui qui pave lui-même les routes de son changement vers Dieu. En résumé, nous sommes notre propre guide, notre propre démon et notre propre ange quelque soit la teneur spirituel, nous devons affronter par étape notre ignorance de l'univers, puis de nous-même. Que l'on retrouve dans la mystique juive avec la levée des voiles de Nephtys et d'Isis, l'initié découvrant tout ce qu'il est au delà du temps (post Isis) dans son chemin menant au divin.
On retrouve ces mêmes correspondances dans la spiritualité asiatique et orientale, avec l'atteinte de l'état de Nirvana dans le bouddhisme: ce terme désigne la finalité de la pratique bouddhique, l'Éveil (bodhi). Il est au-delà de toute description et ne peut être défini que négativement comme la fin de l'ignorance, facteur essentiel de la coproduction conditionnée, et des trois soifs : désir des sens (kāma-taṇhā), désir d'existence ou vouloir-vivre (bhava-taṇhā) et désir d'annihilation (vibhava-taṇhā). Le nirvāṇa est une forme d'achèvement qui peut être comparé, selon les textes, à l'extinction d'une flamme (individualité ou sens du soi) : de même qu'on ne peut définir un feu qui ne brûle pas, on ne peut définir une personne qui a « exsufflé » les agrégats d'existence (désirs, volitions, conceptions erronées) qui entraînent une personne non éveillée de renaissance en renaissance. wikipédia définition du nirvana. Atteindre cet état nécessite déjà de reconnaître nos soifs et de les dépasser. Ainsi, l'introspection est une clé de ce cheminement.

L'introspection est ainsi ce qui mène à l'initiation de l'être, le confrontant à ses archétypes et aux archétypes de la création, le faisant passer d'être profane à sacré, libéré des carcans du désir (et donc de l'instinct et du social). Est-il utile de préciser que c'est le travail de toute une vie, voire bien au delà?


A l'ésotérisme:

Au sein de l'ésotérisme, par delà la dimension mystique que peut rejoindre cette science, l'introspection est une valeur de tous les jours. Elle est une clé du bon vécu.
Savoir se définir c'est d'abord savoir se connaitre, et connaitre ses propres énergies en opposition et en harmonie avec l'univers (comprendre ce qui nous entoure et au delà). C'est donc savoir se reconnaître quand nous faisons face à des perceptions qui nous dépassent: est-ce de nous, est-ce issue de ce qui nous influe, nous entoure, de notre voisin, de nous?

Connaitre les arcanes émotionnelles, mentales, la façon dont se structure notre personnalité devient la clé qui vous permet à la fois de distinguer ce qui vient de vous ou de l'extérieur, mais aussi apprendre à développer votre précision dans la connaissance et reconnaissance de ce qui vous entoure.
Exemple: travaillant l'élément feu, du fait d'une volonté poussée à son extrême; vous allez ainsi vous attachez à travailler sur les énergies du foie, à réfléchir au fait que vous êtes inflexible avec vous-même et se travail de connaissance, de transcendance sur vous-même vous amène à reconnaître chez l'autre ces caractéristiques quand vous les rencontrez. Vous identifiez ainsi par structuration et expérience les clés de l'univers autant que vos clés intérieures.
C'est aussi comprendre qui nous sommes au travers des sens, c'est pas tant ésotérique, mais par exemple comprendre nos sens dominants nous permet de comprendre la façon dont nous percevons et voyons le monde: si l'ouïe passe en premier, ou bien le toucher, notre rapport à ce qui nous entoure et par quel biais. Autant de petites définitions de nous-même qui nous renseignent et nous enseignent par touche le tableau que nous sommes. C'est aussi valable pour notre vécu: voir le développement naturel de la médiumnité.

La seconde force de l'introspection va être aussi de structurer l'égo, en se définissant, nous définissons nos limites, nous quittons le statut de marionnette régit par l'instinct (qui là tiens plus de porte ouverte à toutes entités/personnes/consciences/énergies passant dans le coin et faisant de nous ce qu'elle désire) et nous devenons un être raisonné dans l'ésotérisme: l'introspection devenant un élément fondateur de l'esprit critique nécessaire (VITAL) à toute pratique ésotérique ou occulte.
Nous ne subissons plus forcément (du moins l'introspection permet la prise de conscience de ce qui est subi nous menant ainsi au chemin de la maîtrise) et nous prenons conscience du "je" (au sens primaire d'être, cogito ergo sum/je pense donc je suis Descarte) dans un rapport permanent et continuel d'échanges d'énergies constant. Et nous nous identifions au travers de ce mouvement. La prise de conscience de l'enfant qui se reconnait dans le miroir: le "je"/jeu énergétique est définit.

Libre ensuite au cheminant d'utiliser cette force pour continuer sur le chemin de l'éveil et pourquoi pas l'Eveil. Mais l'être changeant au gré des épreuves vécues, qu'elles nous paraissent anodines ou bouleversantes, l'introspection n'est jamais terminée, elle est une quête personnelle de tous les instants.



La connaissance de soi en pratique:

Le journal:
Epitecte, Entretiens livre IV
" Tous les soirs, il fait son examen de conscience : «En quoi ai-je manqué ? Qu'ai-je fait ? Qu'ai-je omis de ce que je devais faire ? Ai-je manqué de dire à mon seigneur telle flatterie qui lui aurait bien plu ? Ai-je laissé échapper imprudemment quelque vérité qui ait pu lui déplaire ? Ai-je omis d'applaudir à ses défauts et de louer telle injustice, telle mauvaise action qu'il a faite ?» Si par hasard il lui a échappé une parole digne d'un homme de bien et d'un homme libre, il se gronde, il en fait pénitence et se croit perdu. Voilà comme il travaille à son intérêt, comme il amasse du bien. Et toi tu ne fais la cour à personne, tu ne flattes personne, tu cultives ton âme, tu travailles à acquérir de saines opinions ; ton examen de conscience est bien différent de celui du premier. Tu te demandes : «Ai-je négligé quelque chose de ce qui contribue à la félicité, et qui plaît aux dieux ? Ai-je commis quelque chose contre l'amitié, la société, la justice ? Ai-je omis de faire ce que doit faire un homme de bien ?» Avec des désirs si opposés, des sentiments si contraires et une application si différente, comment es-tu fâché de ne pas égaler le premier dans ces biens de la fortune ? D'où vient que tu le regardes d'un oeil d'envie ? Car il est bien sûr que, pour lui, il ne t'envie point. "
Le journal reste le meilleur support de constatation d'une évolution, d'une confrontation à soi, d'un questionnement intérieur construit dans le temps. Attention, il ne doit pas seulement servir à vos épanchements émotionnels et mentaux (oh mon dieu machin a été trop méchant avec moi). Il doit être acteur clé de la façon dont vous structurez votre découverte.
L'examen de conscience proposé par Epictète ne date pas d'hier, cette tendance a aussi été reprise par les mouvements jésuites par exemple avec son fondateur Ignace de Loyola qui préconisait un examen de conscience deux fois par jour . Et il peut être réadapté à votre vie:
qu'ais je construit aujourd'hui? quel est mon état émotionnel ou mental? où me suis je senti fort ou pris en défaut dans cette journée? que puis je améliorer demain?
Attention à rester équilibré: le positif et le négatif doivent être autant abordés. Car dans des périodes négatives vous n'aurez tendance qu'à voir le négatif et dans les tendances bisounours que la guimauve dégoulinante, ce qui ne permet pas un regard éclairé sur une progression.

Dans ce rapport au journal, on se doit de mentionner le support des rêves: les rêves sont l'expression de notre inconscient et révèlent beaucoup de choses sur nous-même, qu'elles soient refoulées ou exprimées, peu importe. Et ce qui compte dans ce journal de rêve, c'est de prendre conscience par nous-même de ce qu'ils révèlent.
Jung pensait que tous les personnages d'un rêve sont des parts de nous qui se manifestent sous diverses formes.
Même si vous vous aidez d'une personne, ou bien d'un dictionnaire des symboles, cette confrontation aux archétypes et leur compréhension par votre propre chemin sera une force de demain, vous permettant de connaitre et découvrir les symboles, leurs forces, la façon dont ils vous fascinent, vous reflètent, vous représentent et donc ce que vous êtes.

Les associations libres: dans la pratique de l'introspection, laisser parler librement l'esprit, qui se dévide comme une pelote est à certains égards une extension de la pratique de l'interprétation du rêve, et de la psychanalyse.
Ainsi, travailler sur un thème, et faire des associations: traumatisme: quel mot vous vient en premier à l'esprit? puis le suivant et ainsi de suite jusqu'à ce que se dégage des tendances générales, des "lapsus" comme apprécierait grandement notre ami Freud.

Le miroir psychique: à découvrir par ici

La caverne de Damo: à découvrir par ici


Les états modifiés de conscience:
MBSR ou méditation pleine conscience: la conscience du corps en harmonie avec l'esprit. Un travail d'harmonisation et de recherche du bonheur, du moment présent et de réduction du stress par la conscience de soi, au sens physique premier et ensuite psychologique, en étant à l'écoute de nous-même.

Les extases mystiques et méditatif: le nirvana en est une, ou bien lors de prières, de moments transcendants dans la méditation, voyage astral, perception de son état énergétique (aura, chakras, corps subtils, nadis, et que sais-je encore) ... Tout autant de façon de se voir, de prendre conscience de notre rapport au monde, de notre place dans ce grand tout, ainsi que de notre état.

L'écriture intuitive et automatique: eh oui coco! ce ne sont pas que des supports de communication avec les entités, mais aussi avec nous-même. Que ce soit avec le haut mental, ou l'inconscient, c'est une bonne façon de traiter des questions intérieures. Cet outil est d'ailleurs utilisé en psychologie.


Les supports pour entraîner les perceptions et engendrer les énergies introspectives:
Les pierres: Les obsidiennes (oeil céleste tout particulièrement), à user avec modération! parce que nous ne sommes pas toujours prêt à nous confronter à nous-même.

Les plantes: bon, là gros bémol. La plupart sont psychotropes et s'usent dans des processus d'initiations encadrés et structurés dans des notions chamaniques pour la plupart de ses usages. Que ce soit l'ayahuasca et ses petites copines, préférez le bon vieux bout de papier à la consommation qui pourrait vous mener au bad trip dans le meilleur des cas, à des conséquences graves dans le pire, quand ça n'est pas géré.
Autant dire qu'en dehors de tout cadre religieux précis, codifié, avec des personnes compétentes, c'est à oublier et en bonus c'est illégal.


Utiliser les circonstances et les épreuves:
Le meilleur exemple reste une attaque d'entité: aucune attaque ne créé un problème, il ne fait qu'exploiter une problématique.
Il n'y a pas meilleur introspection express et forcée qu'une attaque car elle met en exergue une faiblesse dans un contexte donné et nous confronte à des parts de nous à renforcer, traiter, soigner sur le plan psychique et psychologique.
Les rencontres avec les entités: par harmonie, nous attirons à nous ce que nous sommes, ce que nous pouvons être ou devenir. Ainsi en attirant un certain type d'entité de façon récurrente, nous pouvons nous interroger sur des affinités énergétiques qui n'ont pas été conscientisées, et donc des parts de nous à comprendre sur un plan psychologique et élargir un champs de perspective si on le désire.


La perception de soi:
Confrontation aux archétypes: "je suis la réincarnation de..." combien de fois j'ai pu l'entendre celle là? *moment de réflexion* trop pour que je puisse compter. Reprenons, quand la personne ne comprend pas les énergies auxquelles elle est confrontée, le premier raccourci c'est l'archétype et le symbole. Ce qui n'est pas toujours évident à comprendre, mais qui est une bonne façon aussi de se découvrir dans une dimension initiatique, religieuse et énergétique.

Les vies antérieures: probablement l'une des introspections les plus transversales. Comprendre ce qu'on a été au travers de la levée du voile, que ce soit par soi ou par autrui reste l'une des confrontations majeures qui touchent à nos parts impérissables, à ce qui nous structure énergétiquement dans le moment présent, sans pour autant que cela soit conscientisé. Les épreuves passées nous marquent, que nous l'acceptions ou pas, que ce soit par opposition ou par répétition. Ce sont tout autant de schémas à travailler pour dénouer et se transcender.
Mais attention, dans le cheminement de l'introspection, l'étude des vies antérieures peut être ce qu'il y a de plus douloureux. Accepter un passé ignoré, dont nous n'assumons plus la responsabilité et qui pourtant nous parle, nous correspond, résonne en nous, est parfois très douloureux.


Conclusion:
L'introspection est une clé, qui se tourne chaque jour, parfois non sans mal.
Accéder à la connaissance de soi permet d'accéder à la connaissance de l'homme et donc de l'univers. Cette connaissance issue de l'introspection permettant de se détacher des préjugés, de comprendre les arcanes de l'humain et donc de renouer avec l'Humanité.
Ses maîtres mots sont: sincérité, humilité, compassion.


 
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Sources et remerciements:
mes voisins qui ont supporté mes cris de victoire quand j'ai déterré Saint Augustin de sous ma bibliothèque. Les 6 L de coca zéro qui furent nécessaire. Ma mère qui m'a rappelé l'existence de Frédérique Lenoir et de son livre le "petit traité de vie intérieure" que je vous recommande chaudement. Le site d'EHESS et de ses laboratoires d'études dont la lecture répétée m'a rappelé mon intérêt pour la sociologie. Les entités qui m'accompagnent et qui ont stoïquement vécu mes extases "mais c'est trop génial, tu te rend compte?" à peu près 10 à 20 fois par heure de travail (donc beaucoup trop pour que je les compte). Hans Zimmer et la BO de The Dark Knight Rises que j'ai du écouter tellement de fois que le MP3 doit être usé.
Concernant les sites utilisés, ils ont été cité au fil du texte.
L'image d'ilustration est de Starryway
Et surtout: tous ceux et celles que j'ai croisé dans mon cheminement et dont les expériences ont nourri l'écriture de ce dossier. Même au loin, vous restez dans mon coeur.



Bien à vous

 

Psychométrie: mémoire des murs (lecture de la charge d'un objet ou d'un lieu)

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Bonjour,

 



La psychométrie porte mal son nom. Concept introduit au 19ème siècle par le docteur Joseph R. Buchanan, au travers d’une étude où certains participants étaient capables de reconnaître du laiton au touché dans l’obscurité. L’un des participants décrivaient un goût particulier dans sa bouche au contact du métal. On pourrait éventuellement associé la synesthésie au phénomène décrit par J.R. Buchanan, mais pour autant la psychométrie est une perception énergétique fort intéressante.
On l'appelle aussi la mémoire des murs. Là encore un nom mal choisi, car elle ne s'arrête pas aux murs, les objets sont concernés (quelqu'ils soient)

La mémoire des murs étant la lecture d'une charge de l’événement ou des événements vécus par un objet par imprégnation psychique. Que ce soit volontaire (acte magique, donc manipulation des énergies) ou involontaire (événements violents comme meurtre, suicide, événements positifs, lieu sacré).

Spécifiquement attaché à la capacité de lire les énergies d’un environnement, que ce soit un objet, un lieu, un mur, une pierre, elle peut s’exprimer de diverses façons, l’ensemble des capacités servant de support à l’expression de la perception.
Le télétouché est souvent associé à la psychométrie, l'objet pris entre les mains, ou vu étant ressenti comme brûlant, ou glacé, ou encore provoquant des douleurs pour celui qui le lit. La clairvoyance en permettant de "lire" et donc de voir son histoire (flash d'événements, de lieu, de symbole, en relation avec la charge énergétique). La clairaudience: entendre un son en rapport direct avec l'énergie (un cri par exemple dans le cadre d'un meurtre). L'odorat (odeur du sang toujours dans le cadre du meurtre, de l'encens quand c'est un objet consacré, tout dépend des analogies utilisées par le médium). Le goût astral aussi (par exemple goût de cendre pour un objet/lieu qui a été subit un violent incendie). La médiumnité à effet physique est moins usité dans ce type de cadre, mais reste possible et surtout difficile à vivre.
Ainsi prenons une personne qui achète une maison où une série de meurtre a eu lieu: cris répétés à des heures précises, coup dans le mur, objets qui tombent, taches qui apparaissent ou disparaissent... C'est un cas extrême, mais où le premier réflexe va être de penser à une présence d'entité alors qu'il n'y a pas de ressenti de présence. Et attention, car parfois le ressenti de présence va être induit aussi par la charge dans les murs.
Dans tous les cas problématiques, deux uniques possibilités de lutter contre une charge:
purifier ou charger par une autre énergie. Purifier reste l'axe majeur.
Tout restant niveau d'énergie...une purification très approfondie, répétée, longue peut parfois s'avérer nécessaire pour parvenir à suffisamment décharger un objet ou un lieu.
Parfois même, quitter le lieu, enterrer l'objet s'avère nécessaire.

Techniquement, plus la charge est importante, donc plus longtemps a duré le contact, ou encore plus violent a été l'événement lié, plus "lisible" est l'objet. Tout restant là encore niveau d'énergie et dépendant de votre sensibilité, et de la précision de lecture que vous êtes capable d'induire.

Ainsi, on associe très régulièrement la psychométrie à la “mémoire des murs”. En lisant les énergies qui sont dans un objet, on peut être capable d’en ressentir son histoire, les lieux où il a vécu, les personnes qui ont été attachées à lui, le tout en comprenant et interprétant la charge énergétique qu’il contient.

Tout est énergie, même un événement, un lieu, une histoire, et cette énergie s’imprègne plus ou moins selon la matière, les circonstances (violente, répétition, longue…), le contexte (médium, meurtre, travail magique…), ainsi que l’environnement (un endroit qui par la situation énergétique empêche la circulation des énergies et donc la purification et la décharge naturelle, une situation géobiologique qui exarcerbe une énergie négative…)
L’un des meilleurs exemples de la pratique de la psychométrie est peut être celui de Maud Kristen dans les années 90 confrontée à divers objets dans une émission de télévision, où elle décrivait l’histoire du mur de Berlin confronté à l’un de ses morceaux, ou encore la vie du père du présentateur qui lui prêtait la montre de celui-ci. Sans aucune connaissance de l’histoire liée à ces objets, elle était capable d’en lire la charge émotionnelle (le lien entre la personne et l’objet, la tristesse liée au mur), décrire un environnement (la pluie, le froid toujours pour le mur).
Voir cette vidéo:

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=Ffy8RyciFBs

Cet exemple est une illustration pratique de la maitrise d’une capacité et de son “aboutissement”. Au quotidien la psychométrie peut être impromptue, difficile à vivre.

Au départ, vécue comme un bruit diffus dont on ne trouve pas la provenance, ou encore une image persistante, une pensée intrusive quand on saisit un objet, que l’on rentre dans un lieu, ou bien aussi une sensation de froid, de chaud, un toucher prononcé, ou un goût/odeur particulier sans que la relation de cause à effet se fasse.

Les personnes sensibles à la psychométrie ont tendance à facilement s’attacher aux lieux chargées en énergie, à fuir ceux dont l’histoire est trop sanglante, trop chargée en négatif.
Elles peuvent apprécier les antiquités, mais les choisiront avec soin, pour les valeurs qu’elles ont pu porter auprès de leurs précédents propriétaires, ou pour l’énergie positive qu’elles ont.
D'autres s’acharneront à n’avoir que du neuf, pour éviter les perturbations induites par la psychométrie, au point de régulièrement changer les meubles, les objets de la maison, au fur et à mesure qu’ils se chargent (la purification régulière peut limiter cet effet).
La psychométrie est rarement unique, elle s’accompagne d’une sensibilité plus vaste, que ce soit aux minéraux, aux plantes, ou encore aux entités, aux personnes.

En tant que méthode de lecture des charges énergétiques, elle ouvre aussi des perspectives dans la pratique spirituello-magique.
Car elle permet de savoir quand un talisman est purifié, chargé, consacré, elle permet de percevoir une charge, et de remonter jusqu’à son émetteur-fondateur, elle permet d’appréhender de façon plus vaste un environnement.
Elle est aussi une autre perspective du réel, car elle apporte une dimension vaste où le passé impact sur le présent, permet de voir les interrelations énergétiques entre chaque chose, la façon dont s’articule l’énergie d’un lieu, d’une pièce, l’attachement des personnes aux objets.

Elle éclaire aussi sous un autre jour le non-attachement que les bouddhistes peuvent avoir au matériel, car s’attacher c’est laisser une empreinte, qui peut perturber l’autre, et donc impact sur les libertés d’autrui face à un objet.

Si elle a des caractères positifs, face à la compréhension de ce qui nous entoure, elle peut aussi être puissamment perturbatrice et parfois violente.
Elle implique donc comme toute capacité d'être comprise, puis de travailler à sa maitrise. Quelqu'un souffrant de la psychométrie a tout intérêt à devenir un as en purification..

Distinguer la voyance de la psychométrie:
ce sont deux techniques différentes, qui peuvent aboutir au même résultat. L'un utilise la lecture du temps pour connaitre une histoire, l'autre la lecture des énergies. Voyance et médiumnité ne sont pas une seule et même capacité, ne pas l'oublier.

Vous souhaitez vous entrainer à la psychométrie?
Retrouvez: Arrowcet exercice

Bien à vous, Hagel

[Interview] Melmothia Freeman

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Interview Melmothia - Novembre 2013


Soror D.S., Melmothia Freeman... des noms mais une signature, un style inimitable et incontournable sur le net ésotérique français.
Sur le net depuis que le net existe? Forums, sites, groupes et blogs, on vous trouve là où on cherche une vision sérieuse et réfléchie de l’ésotérisme. Le tout dans une volonté de compréhension de son histoire, de son évolution, à l’encontre des mouvements illuminés et sans réflexion, des détournements politiques et sociaux aussi, ainsi que de ses travers.
La philosophie, la littérature, l’esprit critique se croisent dans vos textes aussi bien que les recherches sur les grands noms de l’ésotérisme et du religieux.
L’amour des chats, appréciant le bon armagnac…on peut aussi dire que la dérision piquante vous caractérise. Vous vous définissez vous-même : “empêcheuse de penser en rond”.
Spiritualité (membre de l’église gnostique chaote, en dilettante), ésotérisme et pratique (kaos magic), étude et philosophie, vous êtes une touche à tout qui va au fond de ce qu’elle entreprend, proche de la tradition occidentale (ce qui n’empêche pas quelques détours par le reiki et autres traditions asiatiques/orientales).

Sites:
Melmothia

Les sites co-gérés:
Esoblog
Kabbale.eu
Kaosphorus
La lanterne

Livres:
Initiation à la voyance
La magie des sigils (sous le nom de Soror D.S.)

Traductions:
CHAOS COMPENDIUM La magie des Illuminati de Thanateros, Peter J. Carroll
Les clavicules de Salomon, Samuel Liddell Mathers

Point d’éclairage sur l’interview par l’interviewée:
Pour une définition de la Chaos Magic, je suggère de lire la Chaos Magick FAQ de Dead Jellyfish ( http://www.kaosphorus.net/2222/chaos-magick-faq/ ) et plus encore, le Chaos Prêt à Cuire de Phil Hine.

Partie personnelle:

Pourquoi  Soror Deus Sekor ?

C'est un jeu de mot idiot (comme je les aime) avec "Sors de ce corps". Evidemment, il faut massacrer la prononciation latine, mais c’est ce qui rend la chose savoureuse.


Comment êtes vous venue à la spiritualité & l’ésotérisme?

Ma mère a commencé à s’intéresser à la voyance et au mouvement New-Age lorsque j’étais adolescente. Assez naturellement, je me suis mise à piocher dans sa bibliothèque et à jouer avec ses Tarots, mais Lobsang Rampa et Meurois-Givaudan ne me convenaient pas. J’ai lu des occultistes, Eliphas Lévi, Agrippa, Papus… pour réaliser que leurs philosophies ne me parlaient pas davantage. Mon entourage parlait de cristaux, de pensée positive et de Gaïa notre mère – tu la sens vibrer, l’énergie cosmique ? Internet n’existait pas et les librairies de la ville où j’ai grandi ne possédaient aucun rayon ésotérique. J’ai fréquenté des New-ages, des thélémites, des occultistes et des satanistes. Au fil des années, ma frustration a augmenté de façon exponentielle et surtout, ma solitude. Je pratiquais de façon purement intuitive, ce qui me valait des “tu n’es pas initiée”, “c’est pas comme ça qu’il faut faire”, “il ne faut pas pratiquer sans un maître” et toutes les idioties habituelles qui semblent être le seul consensus stable entre les chapelles. Il m’est arrivé de les croire et de perdre pied. A présent, je sais que ces gens n’en savaient pas plus que moi, qu’ils se contentaient de répéter ce que d’autres avaient dit ou écrit, sans forcément en savoir davantage... Le cercle vicieux classique du non-savoir ésotérique.



Il y a t’il des personnes qui ont marqué votre cheminement?

Surtout des gens qui m’ont appris ce que je ne voulais pas devenir - les gourous et les collectionneurs de titres, les adeptes endoctrinés, convaincus de détenir la vérité.
Il y a bien sûr quelques personnes qui m’ont positivement marquée, mais assez peu et chacune dans un domaine particulier. Les gens compétents, ceux qui peuvent vous apporter quelque chose, sont, en réalité, assez faciles à reconnaître : ils parlent d’ésotérisme comme d’autres parlent de jardinage et répondent “je ne sais pas” à la plupart des questions. En général, ils acceptent volontiers d’aller boire un verre et ont le sens de l’humour.
Ce sont les rencontres humaines qui font avancer, pas les affiliations. Les échanges sont très importants, mais ils doivent toujours se faire sur un pied d’égalité. Sans quoi on atterrit dans le cercle vicieux de la féodalité ésotérique avec ses maîtres autoproclamés, sa carotte du secret initiatique, ses caporals et ses petits chefs qui rêvent d’être califes.


Vous définieriez-vous comme une mystique?

Non. De mon point de vue, la métaphysique est un point aveugle de l’ésotérisme - quelque chose au bout du chemin dont j’ignore encore tout et sur lequel je me refuse à spéculer. Je n’aime d’ailleurs pas le terme “spirituel” et je me méfie de ceux qui s’en réclament à tour de bras. Je ne parle pas des gens qui sont portés par une véritable foi, mais de tous ceux qui veulent être arrivés avant d’être partis, qui veulent des réponses tout en faisant l’économie des questions. Ceux-là se contentent souvent de bavasser sur Dieu, l’univers et les sphères supérieures depuis leur fauteuil. Ils me font franchement penser aux sportifs en charentaises accrochés à leur bière devant leur télé. Comme le dit une maxime très célèbre dans nos domaines “le but, c’est le chemin”, ce qui laisse déjà largement de quoi s’occuper.


L’ésotérisme peut-il être distingué du spirituel pour vous?

Il vaudrait mieux, mais le spirituel a tendance à revenir par la fenêtre. Il va de soi que constater la réalité de certains phénomènes conduit à se questionner sur la nature du réel et, qu’on le veuille ou non, à filer des théories. Pour beaucoup, être “spirituel” consiste à ériger ces théories en vérités indiscutables et à se contenter de tourner comme un hamster dans la même roue. C’est un mode de défense superstitieux. On brandit des concepts, comme on brandirait un crucifix, pour exorciser les questions. La Chaos Magic fait précisément le contraire, elle repousse la métaphysique dans le temps et l’espace pour se préoccuper de l’ici et maintenant de la pratique. C’est un parti pris méthodologique : ne pas se préoccuper – ou se préoccuper le moins possible – de ce qui nous échappe dans l’absolu. Mais c’est un voeu pieux. Chez certains chaotes, la tentation est forte d’en faire une nouvelle mystique, à renfort de relativisme et de chaos – retour par la fenêtre des spirituels en charentaises devant la télé.
Là, on touche le complexe du “j’ai tout compris. Je suis plus intelligent que tout le monde”.


La foi doit-elle s’accompagner de la connaissance?

*bat des cils en souriant. Vous pouvez répéter la question ?


Votre position par rapport au new-âge et aux dérives idéologiques (voir commerciales) de l’ésotérisme?

Le New Age a apporté énormément à l’ésotérisme, mais comme toutes les bonnes idées, il a fini par faire beaucoup plus de mal que de bien. Une bonne idée sera toujours récupérée par des gens qui vont la mécomprendre, la réduire, la faire dégénérer en quelque chose de caricatural et de néfaste. Bon, c’est vrai qu’il y a des idées qui sont déjà pourries à la base, mais tout atterrit de toute façon dans la même fosse. Le problème, c’est toujours les “suiveurs”, ceux qui n’ont rien compris mais qui veulent faire pareil. Les dérives commerciales en découlent - les stages hors de prix pour maîtriser l’énergie qui fait des bulles ou la vraie pyramide en plastique atlante participent de la même dynamique.


L’humour et la dérision comme arme face à l’extrêmisme religieux/politique?

L’humour est une arme efficace sur un forum, mais face aux extrémismes, une kalashnikov est plus appropriée.
Fut une époque où je préconisais le dialogue, mais réflexion faite, on ne dialogue pas avec des gens qui préconisent l’élimination de ceux qui ne pensent pas comme eux ou refusent l’égalité des droits à une partie de la population. La seule réponse adaptée, c’est le parpaing ou le tromblon de papy. Après, éventuellement, on peut faire de l’humour.


Votre perception de la situation ésotérique actuelle en France, en comparaison des autres pays?

J’aurais pu en parler il y a dix ans. Aujourd’hui, je n’en ai aucune idée.


Essayer de rétablir la vérité, ou du moins la connaissance dans son bon ordre, dans le domaine ésotérique & spirituel, n’est-ce pas une quête utopique façon Don Quichotte et ses moulins à vent?

Un jour, un lecteur m'a dit, dans un commentaire d'article, que ma position était intenable. Il plaçait d'un côté les "historiens" qui tendaient à une forme d'objectivité et de l'autre, les "croyants" qui avaient besoin pour que la magie fonctionne de se raconter des fables, les deux ne pouvant, selon lui, se rencontrer. Je lui ai répondu que ma position était difficile à tenir, mais qu'elle n'était pas naïve. Pas confortable non plus. Elle consistait à essayer de ne pas trop piétiner l'histoire tout en gardant une position de "croyant" en la magie. C'est la démarche de la plupart de mes articles et je remercie ce type, à défaut de m'avoir créditée de suffisamment d'intelligence pour en être consciente, d'avoir au moins identifié la difficulté ! En fait, je pense qu’il n’avait pas tort, mais pas forcément raison non plus. Nos domaines souffrent d’un tel mépris de la part des chercheurs “sérieux” qu’il semble, pour ainsi dire, naturel ou légitime d’y raconter n’importe quoi sans être inquiété, le fameux “je pense ce que je veux” réclamé à grands cris sur les forums comme un droit à l’inculture quand ce n’est pas à la bêtise.
Mais on peut aller plus loin. Avec Spartakus, nous passons beaucoup de temps à détricoter les mythes ou, selon une expression qui m’est chère, à peler l’oignon. Et ce qui est sensationnel, c’est qu’une fois l’oignon pelé, on se retrouve avec un oignon tout neuf. Une fois déblayé les délires des gourous du dimanche, les strates de mensonges historiques, les fantasmes, on pense qu’il ne va plus rien rester, mais si. Quelque chose repousse et on se retrouve avec une idée magique toute propre, tout belle, comme un bébé phénix.



Partie pro & activités:

E.G.C (Eglise Gnostique Chaote), une continuité de partages et d’échanges mystique?

Je n’aurais jamais imaginé me retrouver un jour en aube blanche à servir la messe. Mais voilà, j’ai rencontré Spartakus. J’ai assisté à plusieurs célébrations de l’EGC, rencontré les membres (des gens vraiment sympas *fait coucou avec la main s’ils me lisent) et ça m’a donné envie d’y participer. Cependant je ne suis pas habitée par une foi chrétienne suffisante pour aller plus loin que le grade de Portier. La clef, la torche et le seuil sont des symboles qui me parlent particulièrement (*fait de nouveau coucou avec la main, cette fois à mes amis païens), mais je reste une “ésotériste” plutôt qu’une mystique. D’ailleurs, je n’arrête pas de perdre ma croix, ça doit être un signe…

Point complémentaire:
Portier est le premier degré des ordres mineurs - suivi de lecteur, exorciste, acolyte, sous-diacre. Les ordres majeurs sont constitués de diacre, prêtre, évêque… Mais il ne faut pas s’y tromper, ce n’est pas une “hiérarchie” de type maçonnique, même si certains ont tendance à percevoir les choses ainsi, “j’ai une plus grosse mitre que toi”, etc. Ce sont plutôt des “fonctions” au sein du culte auxquelles sont associées une autorité et des responsabilités de plus en plus pesantes.


L’activité internet est elle promise à de nouveaux changements?

Si les réseaux sociaux continuent de vider le web, je pense me mettre au tricot.


D’ailleurs, comment fait-on pour gérer autant de sites à la fois? La passion est-elle toujours la même qu’au début?

Il y a des moments de creux et des envies de changement. Oui, la passion est toujours là, mais à condition de repeindre de temps à autre et de bouger les meubles.


Quelques ennemis du fait de vos choix et de votre expression libre?

Sûrement, mais je ne m’en préoccupe pas.


Vit-on de la publication de ses livres?  

Récemment, quelqu’un m’a demandé combien de temps on pouvait espérer vivre sur ses droits d’auteur en écrivant un ouvrage ésotérique ? J’ai répondu : 15 jours. Ecrire un livre prend environ 1 an de travail. Un auteur gagne en moyenne 1 euro par ouvrage vendu. Ecouler 2 000 exemplaires dans l’ésotérisme est déjà considéré comme une bonne vente. Faites le calcul.


Des projets par la suite? De futurs livres en écriture?

Plein ! Trop !... Avec Spart, nous finalisons un ouvrage sur le Baphomet, j’ai toujours une traduction de Dukes sur le feu, un ouvrage en cours sur la Chaos Magic, un sur la magie lovecraftienne, un autre sur la kabbale, un projet de Tarot, un ouvrage sur la géomancie, j’en oublie…

Point complémentaire:
Spart=Spartakus Freeman, son époux.


La culture de l’esprit critique pour les nuls en trois conseils (ou plus):

Il faut toujours se demander ce que l’auteur du livre ou votre interlocuteur veut vous “vendre”. Je parle évidemment d’un point de vue idéologique, même si l’aspect commercial peut également entrer en jeu. Autant que possible, j’indique mes présupposés dans mes écrits, je précise sur quelle branche je suis assise, mais peu le font. Je me souviens d’un type sur un forum qui s’indignait de mes jeux de mots et de mes manies burlesques en précisant qu’il aurait préféré quelque chose d’”objectif”. Penser qu’un texte puisse être objectif, et plus encore qu’un style d’écriture puisse être un témoin de cette objectivité, démontre une énorme naïveté. Personne ne prend la plume pour être “objectif”. Tout auteur a une idéologie à défendre, un angle de vue, un message à faire passer. Identifier les présupposés est la première des choses à faire.
Ensuite, il faut éviter de s’emmêler les pieds dans le tapis entre histoire et mythe, ce dont nous parlions déjà plus haut. Les deux sont très importants dans nos domaines, mais leurs fonctions et leur niveau de “vérité” diffèrent considérablement. Les confondre revient à s’exposer aux délires sur les Atlantes, les enfants indigos et toutes les saloperies gouroutisantes. Il est toujours préférable de commencer par des repères solides, lire des ouvrages d’historiens, d’archéologues, d’universitaires avant d’attaquer les belles légendes. Ces dernières jouent un rôle important et il serait dommageable de les dénigrer ou les rejeter – ce qui serait très contre-productif en magie –, mais il faut savoir quelles places elles occupent. Croire que les runes ont été offertes à Odin quand on ritualise dans son occultum est une très bonne chose. Ouvrir un chapitre prétendument historique par ce genre d’affirmation est mensonger. Il faut soigneusement distinguer les niveaux du savoir, ce qui est très délicat pour ceux qui projettent dans l’ésotérisme le rêve d’une vérité “unique”.
Je peux donc désormais répondre à la question “La foi doit-elle s’accompagner de la connaissance?” : Oui, à condition de ne jamais croiser les faisceaux.



Autres:

Un conseil pour les lecteurs de cet interview?

Ne faites jamais de compromis. C’est la seule chose qu’on finit par regretter.


Qui verriez-vous interviewé à votre place?
Ramsey Dukes.


La vengeance par Yuna: Cape ou baguette magique ?

Baguette, croissant et grand café, avec du beurre et de la confiture de fraise.


A vous de proposer une prochaine question pour le futur interviewé:

Quelle est la plus grosse bêtise que vous avez commise dans l’ésotérisme ?


Joker: Abraracourcix ou Assurancetourix?
Assurancetourix. Parce que l’art est bien plus désirable que le pouvoir et qu’en plus, je chante faux.


 
Interview par Hagel pour Equinox, octobre-novembre 2013
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